{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Par-delà les craintes d'une pandémie relancée

La Tunisie dans un brouillard politique

La polémique autour de la vidéo relatant l'entretien entre le président tunisien Kaïs Saïed et le Premier ministre Hichem Mechichi n'est pas terminée. Hier, ce dernier est revenu à la charge en exigeant des membres du gouvernement qu'ils le consultent préalablement à toute réponse aux sollicitations de Carthage qualifiées d'invitations-convocations. En outre, Mechichi qui avait été désigné par Kaïs Saïed, malgré les critiques et la résistance des partis en vogue, a réclamé un compte-rendu de chaque audience. Comme il a exigé que les correspondances écrites entre la Présidence et les départements ministériels transitent obligatoirement par la Kasbah. Bref, l'atmosphère vire à l'aigre-doux, alors qu'on pensait le sujet clos, après quelques jours d'agitation opportunément exploitée par les milieux hostiles à la démarche du chef de l'Etat.
Rappel des faits: voici une semaine, le président Kaïs Saïed est apparu dans une vidéo, réalisée par ses services, dans laquelle il sermonnait sévèrement le Premier ministre pour des nominations. «Vidéo tronquée», ont alors répliqué les services de la Kasbah, déplorant que la réponse de Mechichi ait été évacuée. Et d'annoncer, sous le bruit des tambours médiatiques, que ce dernier «refusera dorénavant que toute rencontre avec Kaïs Saïed soit filmée et manipulée, de manière à porter atteinte à l'Etat et aux institutions». S'en est suivi un baroud d'honneur, assorti de nombreuses critiques du président tunisien, pour un «non-respect des prérogatives constitutionnelles» et «des décisions judiciaires». Ce qui a, évidemment conduit l'intéressé à monter au créneau pour éclairer l'opinion nationale.
«C'est une rencontre périodique qui nous permet d'examiner la situation du pays et d'agir en harmonie, notamment en ce qui concerne la gestion et la direction des rouages de l'Etat. Aujourd'hui, il est de mon rôle et de ma responsabilité de pointer en public, et devant tous les Tunisiens, les dernières nominations effectuées. C'est dire que les personnalités désignées font l'objet de poursuites judiciaires et la justice n'a pas dit son dernier mot, dans les affaires les impliquant», a-t-il soutenu, en référence aux récentes nominations à la Kasbah effectuées par Hichem Mechichi, concernant, notamment Taoufik Baccar et Mongi Safra, respectivement ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie et ancien conseiller de Zine El Abidine Ben Ali, ainsi que Slim Tissaoui.
Allant à contre-courant des critiques et des reproches qui lui sont adressés, le président tunisien ajoute: «Vous étiez membre de la commission de Abdelfatteh Amor, et vous savez plus que quiconque les faits reprochés à ces personnalités. Elles ont perpétré des crimes contre le peuple tunisien et n'ont plus aucune place au sein de l'Etat. Leurs affaires sont encore devant la justice. Les PV nominatifs sont là, ainsi que toutes les données concernant les terrains qu'ils ont spoliés et l'argent qu'ils ont dérobé. Pourtant, ils ont été affectés à de hauts postes de l'Etat.
Le chef du gouvernement doit examiner le parcours de ces derniers et revoir ces nominations qui ont déçu les Tunisiens.... Il n'y a pas de verdict, aujourd'hui... Ces gens-là ont exploité l'Etat et doivent être jugés et sanctionnés...Ils veulent s'introduire à nouveau dans les rouages de l'Etat au nom de l'expérience et de l'expertise, alors que leur expérience se résume dans le vol et l'escroquerie.» Et pour finir, Kaïs Saïed conclut: «Il y a une personne que je connais, qui veut avoir la mainmise sur le gouvernement, et s'y introduire, sans apparaître en public, pour préparer la période à venir.
Il y a des mesures que je serais dans l'obligation de prendre pour m'opposer à tout cela.» Comparé à la courte période durant laquelle Elyas Fakhfakh a défrayé la chronique des conflits d'intérêts, celle qui commence promet d'être bien plus turbulente.
La Tunisie a-t-elle besoin de ces empoignades, alors que la crise socio-économique est porteuse de nuages, de plus en plus sombres?

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré