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L’’ISIE n’a pas reçu de notification du Parlement pour des législatives anticipées

La Tunisie retient son souffle

Pour tenter de couper l’herbe sous les pieds des médias à l’origine de la rumeur, l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) en Tunisie, a exclu catégoriquement, jeudi dernier, la réception d’une prétendue notification de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), l’invitant à envisager la « préparation pour l’organisation d’élections anticipées ». C’est ce qu’elle a indiqué à l’agence de presse TAP, ajoutant par ailleurs que «l’hypothèse de la tenue d’élections anticipées est évoquée sur la base de la préparation à toute éventualité», comme a tenu à le préciser Hasna Ben Slimane, membre de l’Isie, qui justifie cette déclaration à la TAP par le fait qu’il s’agit tout simplement d’une hypothèse prévue par la loi électorale en vigueur. Cette déclaration est destinée à mettre un terme, selon l’agence TAP, aux « rumeurs », rapportées ces derniers jours par certains sites d’information, selon lesquelles le Parlement a signifié à l’ISIE d’être prête à l’éventualité d’élections anticipées. Dans le même sillage, le responsable de l’information au sein de l’ARP, Hassan Fathali, a démenti également que l’ARP ait transmis une quelconque demande à l’Instance supérieure indépendante des élections pour préparer des élections anticipées. «Le président de l’ARP n’a pas fait part à l’ISIE de la possibilité de recourir à des élections anticipées», a insisté Fathalli.
Cette étrange polémique survient alors que Habib Jemli, figure politique présentée comme indépendante, conduit depuis trois semaines des consultations pour la formation du nouveau gouvernement, après avoir été proposé par le parti islamiste Ennahda, vainqueur des dernières élections législatives, comme le chef du futur exécutif. Conformément à la Constitution, il avait été chargé de cette mission par le président de la République, Kaïs Saïed, le 15 novembre 2019. Il a multiplié depuis les rencontres avec les formations politiques, les syndicats ainsi que diverses ONG mais rien n’a filtré jusqu’ici sur les résultats de ces tractations apparemment laborieuses, car elles ont nécessité l’intervention discrète de Rached Ghannouchi alors que la date butoir du 14 décembre approche à grands pas. Toujours selon les dispositions constitutionnelles, Jemli disposerait, en cas d’échec, de la possibilité d’une reconduction unique, d’un mois également, pour tenter de parvenir à la composition de l’équipe gouvernementale.
Il semble, d’après des sources proches d’Ennahdha, que les négociations butent sur la question des ministères de souveraineté, Habib Jemli demandant à ses interlocuteurs de proposer des « candidatures indépendantes » de tout mouvement politique, ce que Qalb Tounes, entre autres partenaires supposés, rejette fermement. D’où des échanges aigre-doux entre Rached Ghannouchi et Nabil Karoui, d’autant plus surprenant que le premier nommé n’a accédé au poste de président de l’ARP que grâce au soutien, « la mort dans l’âme » de Qalb Tounes. Les observateurs font remarquer, à juste titre, que le tandem est déjà incertain et que la totalité des élus de l’un comme l’autre ne suffit pas à garantir la validation du gouvernement par l’ARP puisqu’il leur faudra s’assurer de la bienveillance d’au moins une quarantaine d’autres élus. Reçu la semaine dernière par le président Kaïs Saïed pour lui exposer l’état d’avancement des tractations, Habib Jemli a confié aux médias qu’il est « prêt à toute éventualité, malgré l’avancée des négociations avec les partis qui composeront le prochain gouvernement et le refus de certains d’entre eux du principe de neutralité des ministères souverains ». Tout cela avec la promesse de communiquer, dès la semaine prochaine, la liste des partis qui seront représentés dans le nouveau gouvernement. Il faut croire que, d’ici là, les partis en question auront consenti à mettre beaucoup d’eau dans leur vin, à la grande satisfaction d’Ennahdha.

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