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120 personnes ont été tuées dans la dispersion du sit-in à Khartoum

Le Conseil militaire reconnaît avoir donné l’ordre

L’ex-président du Soudan Omar el-Béchir, poussé au départ par un vaste mouvement de contestation et arrêté, doit comparaître la semaine prochaine devant un tribunal pour répondre d’accusations de corruption et de possession illégale de devises étrangères. Porté au pouvoir par un coup d’Etat en 1989, le général Béchir a été destitué et arrêté par l’armée le 11 avril, à la suite d’un mouvement de protestation inédit, Un Conseil militaire de transition a pris ensuite les rênes du pays, mais la contestation s’est poursuivie pour réclamer le transfert du pouvoir aux civils. Omar el-Béchir «comparaîtra devant un tribunal la semaine prochaine», a affirmé samedi le procureur général, Al-Walid Sayyed Ahmed, sans indiquer la date précise de l’audience. Jeudi, l’agence de presse officielle soudanaise SUNA a indiqué que l’ancien homme fort du Soudan était accusé «de possession de devises étrangères, d’avoir acquis des richesses de façon suspecte et illégale et d’avoir ordonné (l’état) d’urgence».
Le procureur général a précisé que M. Béchir devrait répondre de «corruption et possession illégale de devises étrangères». En avril, le chef du Conseil militaire de transition, Abdel Fattah al-Burhane, a affirmé que l’équivalent de plus de 113 millions de dollars avaient été saisis en liquide dans la résidence de M. Béchir à Khartoum. Cette somme était constituée de livres soudanaises, ainsi que de 350.000 dollars et sept millions d’euros. Or, en décrétant l’état d’urgence face à la contestation populaire, l’ex-président avait rendu illégale la possession de l’équivalent de plus de 5.000 dollars en devises. Sous le régime de M. Béchir, le Soudan a connu un fort niveau de corruption. Le pays est classé 172e sur 180 dans l’indice 2018 de perception de la corruption de l’ONG Transparency International. Outre l’inculpation pour corruption, M. Béchir fait aussi l’objet de poursuites pour les meurtres de manifestants durant la répression de la contestation née en décembre. Le procureur général a précisé que l’ex-président était aussi interrogé au sujet de suspicions de blanchiment d’argent et de «financement du terrorisme». M. Béchir fait aussi l’objet de mandats d’arrêts par la Cour pénale internationale (CPI) qui veut le voir répondre à La Haye de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre pour le conflit au Darfour (ouest). Mais les militaires au pouvoir ont indiqué qu’ils ne comptaient pas le transférer au tribunal international. Le Parquet enquête en outre sur 41 chefs d’accusation visant d’anciens «symboles du régime déchu», a dit M. Ahmed. Selon un comité de médecins proches de la contestation, quelque 120 personnes ont été tuées dans la répression depuis le 3 juin, la plupart dans la dispersion du sit-in.Les autorités ont parlé de 61 morts. Avant ces violences, 90 personnes avaient été tuées par les forces de l’ordre depuis le début de la contestation en décembre selon ce comité de médecins. Les autorités avaient parlé de 65 morts. Les chefs de la contestation ont attribué la dispersion du sit-in aux redoutées Forces de soutien rapide (RSF).

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