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En France, la réforme des retraites a mis le feu aux poudres

Le gouvernement tente de déminer la crise

La complexité des enjeux est tributaire des angoisses et des fortes incertitudes qui pèsent lourdement sur les diverses corporations, de sorte qu’ enseignants, avocats, policiers, cheminots et étudiants, pour ne citer qu’eux, se retrouvent côte à côte dans les manifestations.

La grève générale qui secoue la France depuis dix jours et qui trouve son paroxysme dans les transports est appuyée par 6 Français sur 10, peu convaincus au lendemain de la présentation du projet de réforme des retraites par le Premier ministre Edouard Philippe. Sans surprise, un sondage paru dans le quotidien Le Figaro, indique qu’une large majorité des électeurs du parti macronien LaREM ont été convaincus par Edouard Philippe (82%), tandis que 59% de ceux du camp républicain (LR), 61% des sympathisants du PS et 68% du parti écologiste EELV n’ont pas accepté les propositions du chef du gouvernement.
Les électeurs de La France insoumise (LFI, gauche radicale) et du Rassemblement national (RN, extrême droite) rejettent quant à eux le discours du Premier ministre, respectivement à 82% et 83%. Même si presque la moitié des Français jugent l’exposé du premier ministre parfaitement clair, ils n’en sont pas moins 7 sur 10 à exprimer leur « inquiétude » car leur sentiment demeure quant à l’absence de concessions faites aux syndicats engagés dans la grève générale et ils ont même 60% à douter fortement de la capacité de la réforme à introduire un système « juste et durable ». C’est dire si le mouvement de protestation bénéficie, malgré sa dureté, du soutien de la majorité de la population qui considère la mobilisation comme « justifiée ».
En effet, 90% des électeurs LFI soutiennent la grève, ainsi que 80% des électeurs du RN, 78% des sympathisants du PS et 71% des électeurs d’EELV.
Face à eux, on trouve 66% des électeurs LREM et 57% des proches de LR qui jugent le mouvement de grève injustifié. Parmi les générations, celle concernée par la réforme (18-44 ans) soutient fortement la grève à 76%, tout comme 65% des 45-64 ans. Et plus de 50% des 65 ans et plus appuient également la mobilisation contre le projet de réforme. Cela étant, certains aspects de la réforme tels que l’instauration d’une pension minimale de 1000 euros pour les carrières complètes et l’augmentation des cotisations pour les hauts revenus trouvent une forte adhésion au sein des Français qui sont, malgré tout, 63% à approuver la fin des 42 régimes spéciaux. Ainsi, la complexité des enjeux est-elle tributaire des angoisses et des fortes incertitudes qui pèsent lourdement sur les diverses corporations, de sorte que les enseignants, les avocats, les policiers, les cheminots et les étudiants, pour ne citer que ceux-là, se retrouvent côte à côte pour réclamer l’abandon du projet. Or, le président Emmanuel Macron n’a pas cessé de dire qu’il « ne reculera pas », faisant du passage en force de ce projet une étape essentielle de son mandat. La France est donc bloquée par la forte mobilisation des syndicats, avec une paralysie importante des transports publics qui pourrait durer jusqu’aux fêtes de Noël et du Nouvel an, avec un impact négatif sur le commerce et le tourisme dont les chiffres connaissent déjà une baisse inquiétante, à l’origine de la volonté manifeste de dialogue affirmée par le gouvernement. Celui-ci cherchait à apaiser les tensions mais le discours du Premier ministre Edouard Philippe a aggravé le mécontentement des syndicats, y compris ceux qui se voulaient jusqu’alors favorables à la réforme des retraites. Afin d’éviter une crise plus dramatique, Edouard Philippe a invité les organisations syndicales et patronales à un « cycle de réunions », dès la semaine prochaine, laissant entendre qu’il pourrait faire « quelques concessions » aux syndicats ( probablement la CFDT ) mais réaffirmant sa détermination à mettre en œuvre la réforme, déjà assouplie puisqu’elle ne concerne plus que les Français nés en 1975. Sera-t-il entendu par la CGT et FO, notamment ? C’est peu probable.

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