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L'ARMÉE ÉCARTE MOHAMED MORSI

L'Egypte au bord de l'explosion

L'institution militaire a inscrit sa décision dans le cadre d'une enquête sur une affaire d'évasion de prison en 2011.

La situation se complique en Egypte. Le délai de 48 heures accordé par le Conseil suprême des forces armées égyptien aux belligérants dans la crise politique, de trouver un terrain d'entente, a expiré hier en fin d'après-midi. Résultat, le président Mohamed Morsi et plusieurs dirigeants des Frères musulmans ont été interdits de quitter l'Egypte. L'institution militaire a inscrit sa décision dans le cadre d'une enquête sur une affaire d'évasion de prison en 2011. Les responsables de l'aéroport du Caire ont confirmé avoir reçu l'ordre d'empêcher les responsables islamistes, dont le Guide suprême des Frères musulmans, Mohammed Badie et son «n°2», Khairat al-Chater, de voyager. Aussitôt le «verdict» tombé, des dizaines de blindés se sont déployés aux abords de rassemblements des partisans de Morsi au Caire, ainsi que dans les principales villes d'Egypte. Ainsi, la décision de destituer Morsi est somme toute attendue, d'autant plus que les événements s'étaient précipités, à quelques heures de l'expiration de l'ultimatum de l'armée. Tout indiquait que Morsi comptait ses dernières heures à la tête de l'Etat. Premier signe, la réunion qui avait regroupé le chef de l 'armée, Abdelfattah Al-Sissi et Mohamed A-Bradei, en sa qualité de représentant du mouvement Tamarod. Les représentants du parti salafiste al-Nour et du Parti de la liberté et de la justice, dont est issu M.Morsi, ont été également invités, mais ne se sont pas présentés au ministère de la Défense au Caire. Deuxième indice, c'est la confirmation officielle par la Cour suprême de la réintégration d'Abdel Méguid Mahmoud, procureur général limogé par le président Morsi. Une mesure qui, aux yeux des observateurs, constituait un énième désaveu au chef d'Etat islamiste. Le limogeage de M.Mahmoud en novembre par décret présidentiel et la nomination de son successeur, M.Abdallah, accusé d'être favorable aux Frères musulmans, avait renforcé le bras de fer qui opposait depuis son élection le président Morsi à l'appareil judiciaire. Pourtant, au cours des dernières heures précédant le communiqué de l'armée, le président déchu avait multiplié ses appels en direction, aussi bien de l'armée, que de ses détracteurs politiques. En plus de la proposition de la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, Morsi avait réitéré sa proposition en appelant à la constitution d'un cabinet de consensus. Dans la soirée de mardi, Morsi a, dans un discours ferme, appelé au respect de la légitimité populaire et du verdict des urnes, mettant en garde contre tout dérapage qui plongerait l'Egypte dans le chaos. Quelques instants avant son allocution les Frères musulmans avaient mis en garde contre un coup d'Etat militaire, menaçant d'opter pour le martyre pour protéger leur «élu».
Autre indice et non des moindres qui confortait la thèse d'un coup de force, ce sont les communiqués successifs du ministère égyptien de l'Intérieur et du ministère de la Défense, qui «promettaient» de défendre le peuple et la patrie même au péril de leur vie. Le chef des forces armées égyptiennes a affirmé que les militaires étaient prêts à mourir pour défendre le peuple contre les «terroristes» et les extrémistes» après le refus de Morsi de quitter le pouvoir de façon anticipée. «Le commandant général des forces armées a indiqué qu'il était plus honorable pour nous de mourir que de voir le peuple égyptien terrorisé et menacé», a affirmé une page Facebook associée au Conseil suprême des forces armées dirigé par le général Abdel Fattah al-Sissi. «Nous jurons devant Dieu que nous sacrifierons notre sang pour l'Egypte et son peuple, contre tous les groupes terroristes, extrémistes et ignorants», ajoute le texte intitulé Les dernières heures, en citant le chef de l'armée. Ce communiqué a été publié quelques heures après que M.Morsi ait rejeté un ultimatum de l'armée qui l'a appelé à répondre «aux revendications du peuple» mobilisé contre lui depuis dimanche. Pour sa part, le ministère de l'Intérieur a prévenu, hier, qu'il répondrait «fermement» à toute violence dans un communiqué publié deux heures avant l'expiration d'un ultimatum lancé par l'armée au président Mohamed Morsi, contesté par la rue. Alors que les violences, notamment lors des heurts entre pro et anti-Morsi, ont déjà fait 47 morts depuis une semaine, le ministère a affirmé que la police «protègerait» les Egyptiens et s'opposerait à tout acte violent. L'armée a donné, lundi, 48 heures au chef de l'Etat pour «satisfaire les revendications du peuple» qui manifeste en masse pour réclamer son départ depuis dimanche, sous peine de se voir imposer une «feuille de route» rédigée par les militaires. Dans la nuit, 16 personnes ont été tuées lorsque des hommes non identifiés ont attaqué un rassemblement de partisans de M.Morsi au Caire, a annoncé le ministère de la Santé. Ailleurs, au Caire, sept personnes ont été tuées mardi lors des heurts entre partisans et opposants du président islamiste dans le quartier de Guizeh (sud) qui ont également fait des dizaines de blessés. Des foules de partisans et d'opposants au président Mohamed Morsi se sont massées, hier à travers l'Egypte avant l'expiration de l'ultimatum de l'armée.

Constitution suspendue, élections présidentielle et législatives anticipées
Dans un communiqué adressé à la nation, rendu public, hier, en début de soirée, le ministre de la Défense et chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi a, à l'issue d'une réunion avec les dignitaires religieux d'Al Azhar, de l'Eglise copte et Mohamed Al Baradei, en sa qualité de porte-parole de lopposition anti-Morsi, a dévoilé sa «feuille de route» qui consiste en la suspension de la Constitution, la mise en place d'un gouvernement de compétences nationales. Comme il a chargé le président de la Cour constitutionnelle d'assurer le poste de président, en attendant l'organisation d'élections présidentielle et législatives anticipées. Al-Sissi a également appelé le peuple égyptien à soutenir son action de salut national pour éviter à ce que le pays sombre dans l'anarchie. Il a également appelé le peuple et les différentes forces politiques à prendre leurs responsabilités en se joignant dans un effort de solidarité à l'oeuvre de salut national. Quant à l'état d'exception, il reste encore imprécis. Cependant, nombreux sont ceux qui n'excluent pas que l'armée puisse recourir à ce moyen pour sauvegarder la sécurité du pays. D'autant plus que l'état d'exception a été instauré après l'assassinat d'Anouar al Sadate et à duré jusqu'à 2011. Ajoutons que le Pentagone a suivi, minute par minute, les développements de la situation en Egypte et donné son feu vert à ce changement qui vient de s'opérer en Egypte.

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