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Les chemins de Téhéran

La situation provoquée par le président américain Donald Trump avec le retrait de l’accord sur le nucléaire iranien visait plusieurs objectifs à la fois : d’une part, il s’agit de provoquer, en priorité, l’affaiblissement sinon l’effondrement de la République islamique dont les ambitions régionales au Proche-Orient inquiètent l’allié israélien et risquent d’entraver la mise en œuvre du plan de paix baptisé « l’Accord du siècle », d’autre part contraindre les puissances européennes à s’accommoder d’un statut de vassalité par rapport à l’ « America first » et à contribuer davantage au financement du pacte atlantique pour leur propre sécurité, enfin obtenir des monarchies du Golfe les contributions requises en échange de la garantie de leur durabilité ainsi que la reconnaissance et l’adhésion au plan israélo-américain destiné à en finir avec la revendication palestinienne d’un Etat ayant El Qods-Est comme capitale. Il faut comprendre dès lors que les Européens, quelle que puisse être leur bonne volonté, ne sont guère en mesure de répondre positivement aux exigences de l’Iran, pas plus qu’ils ne veulent honorer certaines de leurs promesses telles que le système Instex.
En un an et demi, les sanctions américaines ont plongé l’Iran dans une profonde récession et les entreprises étrangères sont pratiquement toutes parties, de crainte de subir les foudres de l’administration Trump. L’objectif évident est de provoquer une insurrection populaire et l’effondrement du pouvoir en place, ce qui donnerait à Israël toute latitude pour imposer son diktat à l’ensemble de la région., y compris les zones chiites. Las d’attendre en vain une réponse des Européens à ses demandes, Téhéran s’est vu contraint de mettre en œuvre les dispositions de l’accord lui permettant, compte tenu de ces défaillances, de s’affranchir des engagements au même titre que les autres parties signataires. Ce en quoi il a donné, avec une retenue remarquable, un délai de 60 jours aux dites parties, avant de procéder à un enrichissement de l’uranium au-delà des 3,6% prescrits dans l’accord. Un autre délai identique doit le conduire, en cas de situation semblable, à détenir de l’eau lourde à travers la remise en marche de la centrale d’Arak. Des décisions tout à fait normales puisque le pays fait face à une agression caractérisée, sans la moindre contrepartie.
Prenant acte de la capacité de résistance de l’Iran, Washington a délibérément choisi d’augmenter la pression avec de nouvelles sanctions de plus en plus dures et un renforcement de ses moyens militaires. L’incident du drone Global Hawk abattu le 20 juin dernier par les Gardiens de la révolution dans l’espace aérien iranien a tôt fait de faire planer le risque d’un embrasement de la région mais l’administration Trump a choisi in extremis de jouer encore la carte de la pression maximale assortie d’une offre de dialogue. Offre longtemps rejetée par les dirigeants iraniens qui répètent inlassablement que le dialogue pourra avoir lieu dès que les sanctions seront levées. Téhéran est présenté par les médias occidentaux comme ayant tourné le dos à l’accord de Vienne alors que l’Iran se trouve sous le joug des sanctions américaines, après le reniement du pacte par Trump, et sous le chantage européen à l’Instex. Dans de telles conditions, on voit mal comment les puissances européennes, incapables de s’opposer aux décisions unilatérales des Etats-Unis, pourraient opter par et pour elles-mêmes en faveur d’une coopération mutuellement bénéfique avec l’Iran d’où leurs entreprises se sont toutes retirées à la date fixée par l’administration Trump. L’Iran qui observait ce jeu de dupes depuis plusieurs mois déjà n’a pas eu d’autre choix que de taper sur la table, sachant que ses intérêts ne peuvent être préservés que par lui et lui seul.

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