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L’unique débat, hier, entre Nabil Karoui et Kaïs Saïed a tenu ses promesses

Les Tunisiens diront demain leur dernier mot

KaIs Saïed et Nabil Karoui se sont donc affrontés, hier soir, au terme d’une campagne rocambolesque dont le point d’orgue est intervenu mercredi soir, avec l’annonce fracassante de la libération du patron de Nessma TV.

Face à face, sur le plateau de la télévision nationale, un spécialiste du droit constitutionnel, austère et peu enclin au discours, et un homme d’affaires rompu aux ficelles de la communication, le verbe facile et l’impatience surdimensionnée par des semaines d’une incarcération arbitraire, selon les attendus de la Cour de cassation qui a ordonné sa mise en liberté assortie d’un terrible désaveu de la Chambre des mises en accusation accusé d’un « zèle d’autorité ». KaIs Saïed et Nabil Karoui se sont donc affrontés, hier soir, au terme d’une campagne rocambolesque dont le point d’orgue est intervenu mercredi soir, avec l’annonce fracassante de la libération du patron de Nessma TV, quarante-huit heures avant la tenue du 2e tour de la présidentielle. Le duel entre l’universitaire de 61 ans et le gourou médiatique de 58 ans, à peine sorti d’El Mornaguia, aura tenu ses promesses, sous les regards attentifs de plus de trois millions de Tunisiennes et de Tunisiens qui n’en croyaient pas leurs yeux. C’est en soi une autre exception du pays du jasmin qui avance, peut-être laborieusement mais sans aucun doute efficacement, sur la voie de la démocratie exemplaire comme en témoigne cette première dans le champ des Printemps arabes.
Une chose est sûre, c’est bien, hier, soir que la plupart des électeurs ont choisi leur bulletin de dimanche prochain, porteur de la confiance qu’ils vont accorder au candidat qui la mérite. Les deux hommes sont arrivés, au soir du 1er tour, à la surprise générale, loin devant les représentants de l’élite politique lourdement sanctionnés par les urnes. 18,4% des votants ont porté leur suffrage sur Kaïs Saïed, candidat en rupture de ban avec les partis, et 15, ont plébiscité Nabil Karoui, porteur des ambitions d’une formation fondée en juin dernier, Qalb Tounes. Ainsi, la libération surprise de celui-ci aura-t-elle sauvé les meubles, mettant le pays à l’abri d’une situation complexe et dangereuse si Karoui avait mis en œuvre sa menace de saisine du tribunal administratif pour atteinte au principe de l’égalité des chances entre les deux candidats à une élection aussi importante que la présidentielle. L’avenir dira si cette libération tardive mais salutaire est bien le fait d’une justice impartiale et réellement indépendante ou si la décision porte la même empreinte que celle du mandat de dépôt dont Nabil Karoui a payé les conséquences.
Aujourd’hui, jour du silence électoral, les deux candidats en lice vont faire le premier bilan de leur très courte campagne électorale dont l’essentiel a eu lieu, hier. Karoui s’est rendu à Bizerte, sa ville natale où l’attendait une foule immense avant d’aborder son premier et dernier meeting sur l’avenue Bourguiba ( Tunis ) où Kaïs Saïed devait également s’adresser à ses supporters, en théorie. Surnommé « Robocop » en raison de sa diction rigide et d’un visage impavide, Kaïs Saïed parle un arabe châtié et a choisi de jouer la carte jeune, promettant de changer en profondeur la société tunisienne afin de « redonner le pouvoir au peuple » conformément aux objectifs de la Révolution en 2011. A l’opposé, Nabil Karoui est un communicant disert et chaleureux, qui a investi dans l’humanitaire avec son association Khalil Tounes, relayée par Nessma TV, avec un zeste de lyrisme au service des « démunis » dont la cause l’a conduit à la conquête de Carthage et le porte à se dresser comme le nouveau rempart contre l’idéologie islamiste. Aussi, accuse-t-il son rival d’être le cheval de Troie du parti Ennahdha, de sorte que le clivage de 2014 entre progressistes et islamistes est de nouveau remis au goût du jour. Dimanche, les Tunisiens se rendront, pour la troisième fois en un mois, aux urnes et diront leur dernier mot.

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