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Après l’appel de l’ONU à la reprise des pourparlers

Où va la Libye?

Les récents évènements en Libye ont, pour le moins, un mérite indiscutable. Ils montrent à quel point la crise dans le pays voisin est complexe et profonde, de sorte que la seule et unique approche du conflit ne peut et ne doit se baser que sur un dialogue politique entre les Libyens et eux seuls. L'accord de décembre 2015 à Skhirat (Maroc) n'a eu, en définitive, aucun impact sur les perspectives d'un retour à la paix et à la sécurité du peuple frère libyen et il ne lui a pas permis de voir une quelconque issue à la crise. Quelles en sont les raisons? Alors qu'il aurait dû jeter les bases d'une gestion méthodique de la période de transition, jusqu'à la convocation d'élections présidentielle et législatives, il a conduit, au contraire, à la duplication des institutions, avec un gouvernement reconnu par la communauté internationale, à Tripoli, et un autre qui le conteste, à Benghazi. Et cette sourde rivalité a eu déjà pour conséquence une nette dégradation de la situation économique et sécuritaire du pays. De plus, la structure du pouvoir issu de l'Accord n'a pas eu les effets bénéfiques escomptés. Contesté dans sa légitimité et dans sa démarche, le gouvernement d'union nationale (GNA) a dû composer avec les nombreuses milices pour pouvoir exercer son autorité dans une partie de la Libye tandis que, face à lui, le maréchal Haftar, fort de ses alliances avec le parlement de Tobrouk et le gouvernement non reconnu de Benghazi, préparait son offensive pour réduire à merci l'opposition de la Tripolitaine.
Auparavant, le Conseil présidentiel composé de 8 membres a été réduit à 4, par la démission des représentants de l'Est et du Sud qui refusaient le diktat des milices de Tripoli et Misrata. C'est ainsi que la coresponsabilité du HCP et du Parlement de Tobrouk n'a pratiquement jamais eu lieu. Le Parlement de Tobrouk, chambre des Représentants, a toujours rejeté la HCE issu de l'ancien CGN. Depuis 2016, la Libye se retrouve, de facto, avec deux armées, de l'Est et de l'Ouest, deux présidents de la Banque centrale libyenne, chacune imprimant pour son propre compte la monnaie «nationale», et deux politiques rivales de gestion des ressources pétrolières, sans compter les deux gouvernements et les deux parlements.
La feuille de route onusienne ou «plan de l'ONU» adopté en 2017 par le Conseil de sécurité s'est fourvoyée en cherchant à accomplir deux missions contradictoires: d'une part, oeuvrer à la modification de l'Accord de 2015 en organisant des élections législatives et présidentielle en 2018 et, d'autre part, convoquer un congrès dit de réconciliation nationale, appelé à fixer de nouvelles priorités. En définitive, ni l'un ni l'autre de ces objectifs n'ont été atteints. Preuve que l'ONU a des difficultés à cerner les enjeux et les contradictions de la scène libyenne. En témoigne, également, le fait que, depuis mars 2011, pas moins de six représentants de l'organisation mondiale se sont succédés avec pour ambition de parvenir à une solution politique inclusive. Mais avec quels interlocuteurs? Les ingérences étrangères ont compliqué la problématique, depuis deux ans au moins, et certaines parties s'évertuent à rendre l'imbroglio encore plus inextricable. Une ultime solution existe, elle consiste à aider les Libyens à régler leur différend sur la base des pourparlers inclusifs, sans parti pris ni autres arrière-pensées. Telle est la démarche de l'Algérie que soutient résolument l'Union africaine.

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