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En Libye, l’Egypte parie toujours sur Haftar

Pour l’ONU, le cessez-le-feu est un prérequis des négociations

«La communauté internationale ne peut accepter la poursuite des combats», a tweeté, hier, le ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, qui insiste sur l’»inquiétude légitime» de voir des «milices» prendre le pouvoir en Libye.

Les Nations unies en Libye ont réaffirmé, dimanche qu'une reprise sérieuse des négociations entre les parties au conflit libyen requiert un cessez-le-feu immédiat. La Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL) a ainsi rappelé, dans un communiqué, que la tragédie qui frappe le pays, depuis plus d'un an, a prouvé «sans aucun doute, que toute guerre entre Libyens est une guerre perdue. Il ne peut y avoir de véritable vainqueur, seulement de lourdes pertes pour la nation et son peuple, qui souffrent déjà du conflit depuis plus de neuf ans «. La MANUL a souligné qu'une «solution politique» à la crise de longue date de la Libye reste à portée de main et qu'elle demeure, «comme toujours», prête à organiser un processus politique pleinement ouvert et dirigé par les Libyens. «Une solution politique globale fondée sur l'accord politique libyen et dans le cadre des conclusions de la conférence de Berlin et de la résolution 2510 du Conseil de sécurité des Nations unies et d'autres résolutions pertinentes exige que les pourparlers reprennent sérieusement et que les armes soient réduites au silence», a toutefois rappelé la MANUL. Dans ce contexte, la mission onusienne se félicite des appels lancés ces derniers jours par des acteurs internationaux et régionaux en faveur d'une cessation immédiate des hostilités en Libye. Par ailleurs, la mission onusienne s'est dite profondément troublée par les informations faisant état de la découverte d'un certain nombre de cadavres à l'hôpital de Tarhouna. Elle a appelé les autorités du gouvernement d'union nationale (GNA), qui a repris cette ville, à mener une enquête rapide et impartiale. «Nous avons également reçu de nombreux rapports faisant état de pillages et de destructions de biens publics et privés à Tarhouna et Alasabaa qui, dans certains cas, semblent être des actes de représailles et de vengeance qui risquent d'effriter davantage le tissu social libyen», a alerté la MANUL. Malgré les inquiétants revers militaires du maréchal Khalifa Haftar en Libye, Le Caire parie encore sur l'homme de l'est libyen, en tentant de promouvoir un cessez-le-feu entre les pouvoirs rivaux, mais pourrait vite changer ses plans, selon des analystes. Samedi, alors que son offensive contre Tripoli tournait court-après plus d'un an de combats aux portes de Tripoli-, Khalifa Haftar rencontrait au Caire le président Abdel Fattah Al-Sissi, un de ses soutiens. Tout sauf un hasard. A ce jour, l'Egypte reste néanmoins «entièrement investie» diplomatiquement aux côtés du maréchal, à qui elle continue d'offrir «un soutien politique et militaire». Tel est sans doute le sens de «l'initiative du Caire», proclamée samedi, au terme de l'entretien entre MM. Sissi et Haftar et qui appelle à un cessez-le-feu à partir d'hier. Dans ce conflit internationalisé, trois capitales s'activent principalement en arrière-plan pour préserver leurs intérêts dans l'est libyen: Le Caire, Moscou et Abou Dhabi. Dans ce jeu à trois, la première sert notamment de «principal point d'accès pour l'aide des Emiratis et des Russes» à Haftar. Mais si le conflit s'aggravait, l'Egypte pourrait intervenir militairement, comme elle l'a déjà fait en 2015, à Derna. Un conseiller du prince héritier d'Abou Dhabi a écrit sur Twitter: «Tripoli est devenue la première capitale arabe à tomber sous occupation turque». Et ce conseiller, Abdulkhaleq Abdulla, d'ajouter: «Comptez sur l'Egypte et son armée pour jouer un rôle décisif (...). Elle dissuadera Erdogan et arrêtera l'avancée de ses mercenaires». Mais si l'hypothèse d'une implication militaire accrue de l'Egypte existe, elle a ses limites: pas d'affrontement direct avec la Turquie, selon les experts. Le cessez-le-feu proposé par M. Sissi montre à quel point la perspective d'une «guerre élargie et plus qu'incertaine contre la Turquie (...) est exclue au Caire». Ankara trouve là un point de convergence avec son rival régional égyptien, l'un comme l'autre cherchant essentiellement la sécurité de la frontière occidentale et la souveraineté de la zone économique exclusive. Ainsi, les Emirats arabes unis, ont apporté, hier, leur soutien à l'initiative de paix de l'Egypte qui «renforce l'élan arabe et international pour un cessez-le-feu immédiat, le retrait des forces étrangères et le retour au processus politique», selon le tweet, hier, du ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash. «La communauté internationale ne peut accepter la poursuite des combats», a-t-il dit, insistant sur l'«inquiétude légitime» de voir des «milices» prendre le pouvoir en Libye, allusion à celles de Misrata, Zintan et Zawiya qui soutiennent le Gouvernement d'union nationale (GNA).

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