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Election présidentielle au Mozambique

Un dépouillement sous tension

Le lent travail de dépouillement des voix était en cours hier au Mozambique, au lendemain des élections générales, dans un climat de tensions suscitées par les irrégularités relevées par la société civile et les risques de fraude dénoncés par l’opposition. Le président sortant, Filipe Nyusi, 60 ans et son parti, le Front de libération du Mozambique (Frelimo), qui dirige le pays sans partage depuis 1975, devraient remporter une nouvelle fois la présidentielle et les législatives. Mais leur grande rivale de l’opposition, la Résistance nationale du Mozambique (Renamo), espère profiter des élections provinciales pour grignoter quelques miettes de pouvoir, en prenant le contrôle de plusieurs des 10 provinces, une grande première. Le gouvernement et l’ex-rébellion de la guerre civile (1975-1992) ont signé en août un accord de paix censé mettre un point final à leurs affrontements, souvent violents, récurrents depuis plus de 40e ans. Mais la récente campagne électorale a ravivé les violences entre les deux camps, au point d’être considérée comme l’une des plus violentes de l’histoire du Mozambique. Des observateurs d’ONG mozambicaines ont relevé, lors du vote, une multitude d’incidents et d’irrégularités qui ont nourri les soupçons de fraude formulés depuis des semaines. Entre autres anomalies, ils se sont inquiétés de l’existence d’électeurs «fantômes», notamment dans la province de Gaza (Sud). Tentatives de bourrages d’urnes, expulsion d’observateurs et incendie d’un bureau de vote: la première liste, loin d’être exhaustive, publiée au lendemain du scrutin par les deux plates-formes d’ONG de la société civile, est longue. Dans la province de Nampula (Centre) favorable à la Renamo, la police est intervenue mardi avec des gaz lacrymogènes et des tirs de sommation pour disperser des partisans de l’opposition, qui occupaient les bureaux pour «protéger leur vote», selon un porte-parole de Sala da Paz, Hermenegildo Mulhovo. L’enjeu est maintenant d’essayer d’assurer la transparence du processus de dépouillement. Et c’est là que va se jouer la crédibilité du scrutin, s’empressent d’assurer les deux plates-formes. L’an dernier, la société civile avait dénoncé des fraudes massives lors des élections locales remportées par le Frelimo (51,8% des suffrages). Affaibli par une grave crise financière et une insurrection terroriste meurtrière en cours depuis deux ans dans sa province natale du Cabo Delgado (Nord), le président sortant Filipe Nyusi a écarté tout risque de fraude. Il a rappelé mardi, après avoir voté, que ces élections générales étaient «les plus surveillées de l’histoire», avec la présence de milliers d’observateurs. De son côté, la commission électorale a fait savoir qu’elle publierait cette année les résultats complets dans le délai légal de 15 jours.

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