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Colère et manifestation à Sbeitla en Tunisie

Un projet de loi controversé reporté au Parlement

Elaboré en 2015, le projet prévoit des sanctions aggravées contre les agressions d’agents des forces armées et retire toute responsabilité à un agent dans l’exercice de ses fonctions, surtout «en situation de danger». Alarmées, plus de vingt organisations ont rejeté ce texte.

Le Parlement tunisien a reporté, hier, à la demande du gouvernement l'examen en plénière d'un projet de loi controversé portant sur la «protection» de la police, qui élargit l'usage de la force, après une pression de la société civile.
L'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a indiqué dans un communiqué paru hier avoir «reçu une correspondance du gouvernement lui demandant de reporter l'examen» du texte, ce que le Parlement a accepté.
L'ARP, qui devait débattre ce projet depuis déjà une semaine, ne précise pas les raisons pour lesquelles le gouvernement lui a demandé ce report sine die. Contactée, la présidence du gouvernement n'était pas joignable. Cette décision intervient après une mobilisation de jeunes Tunisiens sous le mot clé «Hasebhom» («Poursuivez-les» en arabe) et d'ONG qui ont rejeté vivement une loi renforçant «l'impunité» policière, selon elles. Ce texte était réclamé de longue date par les syndicats de police, qui rappellent les attaques, notamment terroristes, prenant régulièrement pour cibles les forces de sécurité. Des jeunes Tunisiens ont manifesté la semaine dernière devant le Parlement contre un retour à un régime policier, et des organisations de défense de droits ont déploré un texte accordant une «immunité» aux forces de sécurité.
Composé de 15 articles, la loi entendait garantir «la protection des agents des forces armées» - policiers, militaires et douaniers - contre les agressions «afin de garantir la stabilité de la société». Elaboré en 2015, le projet prévoit des sanctions aggravées contre les agressions à l'encontre des agents des forces armées et retire toute responsabilité à un agent dans l'exercice de ses fonctions, surtout «en situation de danger». Alarmées, plus de vingt organisations parmi lesquelles la Ligue tunisienne des droits de l'homme ont rejeté ce texte, y voyant une «grave menace pour la paix sociale». Pour Yosra Frawes, présidente de l'Association des femmes démocrates, il s'agissait d'une tentative de «se venger des Tunisiens et des Tunisiennes et de leur révolution».
La révolution du Jasmin, en 2011, a mis fin au régime de Zine el Abidine Ben Ali, mais le pays a peiné à se réformer, depuis.s.
Par ailleurs, des dizaines de personnes ont manifesté leur colère hier à Sbeitla, dans le centre-ouest dans la Tunisie, où un homme est mort après que les autorités ont détruit le kiosque à journaux dans lequel il dormait. Vers 03h00 du matin, les autorités locales ont appliqué une décision de destruction d'un point de vente de journaux et de tabac illégal, dans un quartier populaire à Sbeitla, ville de la région marginalisée de Kasserine, ont indiqué des sources sécuritaires.
Le père du propriétaire de ce petit commerce, qui dormait dans la construction de fortune, est décédé lors de l'opération, ont confirmé des sources sécuritaires et le fils de la victime, Oussama Khachnaoui. «Je n'ai pas été informé de cette décision de destruction, et les agents de la municipalité ont procédé à la destruction sans vérifier s'il y avait quelqu'un à l'intérieur», a-t-il déploré. «Mon père, qui n'avait que 49 ans, est décédé sur le champ.
Des agents de sécurité ont tiré du gaz lacrymogène sur ma famille qui avait tenté de s'approcher de mon kiosque pour sauver mon père», a ajouté M. Khachnaoui.
Ce décès a provoqué la colère de dizaines d'habitants de ce quartier qui ont fermé des routes dans cette ville et incendié une voiture de la municipalité.
Les protestataires ont également jeté des pierres et des objets sur les forces sécuritaires, a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur Khaled Hayouni, qui n'était pas en mesure de confirmer les raisons du décès. «Par précaution», des unités militaires et sécuritaires ont été déployées pour protéger les institutions sensibles dans cette ville, a ajouté le porte-parole du ministère de la Défense, Mohamed Zekri. Sbeitla, située à 30 km du chef-lieu Kasserine, fait partie des villes de l'intérieur tunisien défavorisé où les mouvements de protestations sont récurrents pour réclamer travail et investissements.
Le commerce informel, comme la vente de journaux ou de pain, sont des activités clés pour les jeunes, leur permettant d'aider leur famille en attendant de trouver un travail plus stable.

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