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Contre la loi de «sécurité globale» et les violences policières

Une fronde antiraciste secoue la France

Depuis plusieurs années, les citoyens et les médias français, dans leur grande majorité, n'ont jamais cessé de tirer la sonnette d'alarme et dénoncer les violences policières, assorties du délit de faciès dont les communautés immigrées musulmanes, en général, et afro-maghrébines, en particulier, paient la facture la plus dramatique. En pariant sur la nouvelle loi dite de «sécurité globale», destinée à protéger les policiers contre les diffusions d'images compromettantes sur les réseaux sociaux et les médias, révélant par-là même les bavures devenues trop fréquentes comme durant les manifestations des Gilets jaunes durant l'année 2019, le gouvernement s'est vu accuser de vouloir porter un coup fatal à la liberté d'expression. Soupçonné de vouloir museler l'opinion, en lui interdisant de témoigner des dépassements policiers tels que ceux intervenus, cette semaine, (l'évacuation «musclée» d'un camp de migrants, place de la République, à Paris, puis le tabassage méthodique en circuit fermé d'un professeur de musique d'origine africaine, dans la banlieue parisienne), le gouvernement a déclenché une véritable fronde, des milliers de manifestants ayant investi les rues de plusieurs villes de l'hexagone pour dire leur exacerbation face à ce qui leur apparaît comme une tentative d'occulter les faits, au risque d'encourager leurs auteurs.
Le «droit à l'image» a été, de ce fait, revendiqué, au titre du témoignage dissuasif, car «sans images», ont affiché les manifestants, «il n'y aurait jamais eu d'affaires» de violences et d'abus policiers. Condamner et désavouer, après-coup, les auteurs des dépassements comme cela a été le cas des bourreaux du professeur de musique, peut paraître louable mais la réalité est telle que la surenchère entretenue par l'extrême droite nourrit, de plus en plus, la bête immonde et pousse les auteurs de ces dérives à croire dans leur totale impunité, ont soutenu les organisations partisanes, syndicales et associatives, fortement mobilisées pour la circonstance. Le gouvernement s'est retrouvé en mauvaise posture, avec le vote, expédié sans autre forme de concertation, par les députés de la majorité de la nouvelle loi taxée de liberticide, tant le fait est que, sans les vidéos des affaires précitées, les actes «inacceptables» des policiers mis en cause n'auraient jamais fait l'objet de la moindre sanction. Car le mal du racisme ordinaire est endémique et l'affirmation selon laquelle il ne concerne pas le corps policier français résiste mal à l'accumulation des faits, selon les associations antiracistes comme le MRAP ainsi que les partis de gauche. Emmanuel Macron s'est indigné, à juste titre, du tabassage du professeur de musique, en réclamant au ministre de l'Intérieur des mesures appropriées mais on n'étouffe pas un incendie en jetant un verre d'eau sur le feu. A force d'encadrer la marche républicaine, sans idéologie affichée, le contexte est devenu si réactif aux violences policières que le débat pourrait prendre une dimension dont nul ne saurait prédire les conséquences, à court ou moyen terme.

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