{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Alors que les citoyens redoutent un reconfinement

Assaut sur les magasins

Tout a commencé par une « fake news » sur une pénurie de semoule à Constantine. Il n’en fallait pas plus pour enflammer la Toile.

La ruée sur la semoule est de retour! Avec la recrudescence de la pandémie de coronavirus, les Algériens se préparent à un reconfinement avec des...provisions de guerre. En effet, depuis quelques jours les magasins sont pris d'assaut. La semoule et la farine sont les principaux produits qui sont dans le viseur des citoyens paniqués. Tout a commencé par une fake news montrant les habitants de Constantine faire la queue pour obtenir un sac de semoule. Elle est censée être de lundi dernier. Or, cette vidéo n'est pas fausse, mais elle date du mois de mars dernier! Cela ne l'a pas empêché de vite devenir virale sur la Toile. Elle a été partagée des millions de fois avec comme légende: «Attention, préparez-vous la pénurie de semoule est de retour!». Avec la dégradation de la situation sanitaire dans le pays, elle a vite été interprétée par un retour prochain du confinement.
Il n'en fallait pas plus pour enflammer la Toile. À travers les quatre coins du pays, un seul message résonnait: il faut faire des stocks en vue d'une fermeture des commerces. «J'ai reçu un appel de la part de mon cousin me disant d'aller vite faire des courses car une pénurie pointe son bout du nez», fait savoir Mehdi, un père de famille en train de «dévaliser» la supérette de son quartier. «Au début, j'avais cru à une rumeur, mais mes voisins m'ont confirmé la chose en me disant de me dépêcher avant que ça ne soit trop tard», ajoute-t-il. Un petit tour dans les magasins de quartier et on se rend vite compte de l'ampleur qu'a pris la rumeur. Dans une alimentation générale d'un quartier populaire de la capitale, on rencontre, par exemple, Hakima, une dame qui était en train de «sensibiliser» les clients et le commerçant sur la pénurie qui arrive.
«J'ai reçu des informations sûres qu'après le 1er novembre l'Algérie sera reconfinée», affirme-t-elle sans ambages. Etonné, le commerçant lui répond qu'il avait entendu la rumeur, mais qu'il n'y croyait pas trop. «D'ailleurs, même s'il y a reconfinement nous (les magasins d'alimentation, ndlr), nous allons continuer à travailler comme cela a été le cas lors de la première vague», tente-t-il de la rassurer. Elle ne voulait rien comprendre. Comme beaucoup d'autres citoyens qui craignent que le cauchemar annoncé au mois de mars ait lieu durant les prochaines semaines. Les commerçants pour la plupart sont rassurants en affirmant que pour le moment il n'y avait aucune perturbation dans leurs magasins ou chez leurs grossistes. Ces derniers les ont même rassurés sur l'existence de stocks suffisants.
Néanmoins, les commerçants craignent que certains de leurs collègues ou des grossistes sans foi ni loi jouent aux apprentis spéculateurs. L'autre crainte est que la rumeur prenne plus d'ampleur provoquant une pénurie. «Si les citoyens achètent et stockent de grosses quantités, c'est là qu'on risque d'avoir des pénuries», mettent-ils en garde. C'est ce qui semble-t-il en train de se passer! Dans les rues, les cafés ou chez les coiffeurs, on ne parle que de çà. «Je profite de mon dernier café en tersasse avant de me retrouver à la maison entre quatre murs», lance en plaisantant un client à son cafetier. C'est le même tempo chez les coiffeurs où beaucoup sont venus pour une dernière coupe de cheveux. Les règles d'hygiène sont, évidemment, laissées de côté. Certains coiffeurs qui craignent un nouvel arrêt de leurs activités restent ouverts tard pour compenser le futur manque à gagner. Dès 17h, on oublie la règle des deux personnes dans la salle d'attente. Les salons se remplissent peu à peu de monde. «Il n' y a pas de contrôle à cette heure-ci, rien à craindre», affirme l'un d'eux qui coupait les cheveux à la chaîne. La majorité des clients était entassée l'un contre l'autre. Certains ne portaient même pas la bavette alors que d'autres la portaient au menton.
Des images terribles que l'on peut voir à travers beaucoup d'autres salons de coiffure, ou les commerces de tout genre. Certes, les autorités ont intensifié les contrôles, mais cela reste insuffisant. Surtout qu'un relâchement général est constaté. Cette fake news de reconfinement, qui est certes dangereuse, aura tout de même le mérite d'avoir fait reprendre conscience sur le fait que le virus est toujours présent. En tout état de cause, dans leurs têtes les Algériens se préparent au retour des mauvais jours...

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours