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Les citadins en force dans les campagnes

Au village loin du corona!

Jamais les villages de Kabylie n’ont été aussi peuplés qu’en cette période de confinement partiel.

Il ne fait pas bon vivre ces jours-ci dans les villes. En chômage forcé, absence de loisirs, confinement strictement appliqué, le stress a vite gagné une frange de la population des villes, notamment celle issue des régions rurales. Possédant encore une maison familiale, de nombreuses familles ont entrepris de rejoindre leurs villages de naissance pour échapper à la pression de la ville, histoire de renouer avec leur enfance et faire connaître aux enfants le village de leur papa, des cousins et des cousines et plus largement, la vie dans un village.
L'enfance retrouvée
Intervenant dans une conjoncture de remobilisation des comités de villages et la réhabilitation des traditions ancestrales pour faire face à la pandémie du Covid-19, les enfants de ces familles qui ont entrepris l'exode dans le sens inverse, ont bien profité pour apprendre, découvrir et surtout apprécier un autre mode de vie, loin de celui de la ville, éloignés, loin du bruit de la ville, de son atmosphère morose et de sa pollution, même si cette dernière a beaucoup baissé avec le confinement, les parents en profitent pour initier leurs enfants à la vie villageoise, aux us et coutumes. Une occasion que nombre de familles n'ont pas ratée depuis le début du confinement partiel. Le gros des départs s'est effectué lors de l'élargissement de la période de confinement partiel, un départ qui s'est accentué depuis le début du mois sacré.
Certaines familles ont rejoint les villages par habitude d'y passer le Ramadhan; d'autres ont saisi l'opportunité du chômage technique dû au confinement pour s'installer dans les villages. Saïd fait partie de cette deuxième catégorie.
Nostalgie oblige, il a commencé, en compagnie de ses trois enfants, par rendre visite à tous les coins et champs du village qui lui rappellent son enfance. Appuyées par des explications, ces visites ont permis à sa progéniture de vivre éphémèrement une tranche de la vie de leur père. «Avec les enfants, j'ai agréablement revu mon enfance de petit villageois, tout en leur expliquant les conditions difficiles de vie, loin du luxe actuel», nous dit Saïd, qui a même fait visiter la classe où il avait fait ses premiers pas d'écolier.
«C'est pour moi de véritables vacances que je passe ici dans le village de mon père. J'ai découvert beaucoup de personnes proches, des cousins et des cousines, mes tantes», explique Mériem, l'ainée de la famille, une lycéenne en deuxième année secondaire, J'ai à la fois pris connaissance de ce qu'enduraient mes parents dans leur jeunesse dans ce village qui a beaucoup changé maintenant avec l'arrivée du gaz et de l'électricité, depuis quelques années».
Visite familiales
Les villageois ont beaucoup apprécié ces «revenants», Lounis, le chef du village en a profité pour expliquer aux jeunes citadins les valeurs véhiculées par les anciennes institutions villageoises, qui se sont adaptées aux exigences de l'heure. «Nous nous sentons plus en sécurité et mieux protégés contre l'ennemi, la pandémie du Covid-19 par l'organisation adoptée par nos ancêtres», explique-t-il à son auditoire citadin.
Comme dans les années 70 et 80, lorsque les émigrés, les Algérois et les citadins revenaient aux villages chaque été, pour y passer les vacances, l'ambiance remplit les villages. La joie prend place et les contacts se renouent, renforçant davantage les liens familiaux d'abord, puis villageois.
«L'opportunité du confinement m'a beaucoup encouragé à venir dans mon village que j'ai quitté depuis plusieurs années. Le confinement m'a surtout aidé à convaincre les enfants et mon épouse qui ne connaissaient absolument rien de la vie au village», raconte Karim, un Algérois qui regagne le domicile parental, lequel toutefois nécessite un petit rafistolage car laissé à l'abandon depuis la disparition de ses parents il y a trois ans.
Le moral au beau fixe
«C'était une idée géniale qu'avait eue mon époux de nous faire venir ici. J'avais hésité un moment, mais j'ai fini par accepter de venir. Ici on se sent très bien avec un moral au beau fixe malgré le confinement», indique Samra, épouse de Karim, une enseignante qui exerce à Alger.
« J'ai rejoint mon village à Akfadou dès le début du confinement. J'ai fui le stress de la ville pour retrouver le calme dans mon village. Cela fait des années, que je n'ai pas mis les pieds dans ma maison de campagne. Avec le confinement, je me sentais étouffer dans mon appartement. Alors j'ai pensé regagner ma maison de campagne. Là j'ai retrouvé du plaisir. J'oublie complètement le confinement et le monde extérieur. Je me retape le moral tout en évitant la propagation du virus», nous rassure Belkacem.
Bref, c'est la fête au village, mais au sens propre du terme. Le village se remplit et vit plus que les autres jours sous le regard vaillant des vigiles qui veillent sur le respect des gestes barrières. Dans ces contrées, nul besoin de matraques pour se faire entendre. Un regard, un geste suffit pour rappeler à l'ordre. «Tout se passe très bien», indique le chef du village, Lounis qui apprécie parfaitement les capacités d'adaptation des citadins.

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