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Sixième jour de couvre-feu à Alger

Barrages et …mauvais temps

Pour ceux qui ont vécu les années 1990, l’angoisse était de mise. L’attitude des forces de l’ordre désigne l’ennemi. « Nous sommes en guerre , mais contre un virus.»

Samedi 28 mars, on est à Rouiba dans la banlieue est d'Alger. On fait un petit tour de voiture dans cette petite ville paisible de la banlieue d'Alger afin de voir comment les habitants s'adaptent aux nouvelles mesures contre le coronavirus. A 18h59, on aperçoit au loin des gyrophares qui se rapprochent de nous. On est interpellé par une voix rauque qui sort des haut-parleurs. «Adkhoul el darek, matriyahche barra, kayane corona» (rentre chez toi, ne reste pas dehors, le coronavirus est une menace réelle), lance un policier à partir des haut-parleurs de son Mercedes Vito. Il se rapproche de nous et insiste: «Hadi fi djale sahtek et sahate familtek» (c'est pour sauvegarder votre santé et celle de vos proches). On lui fait un petit signe de la main avant de démarrer.
Quadrillage et sensibilisation
Presque 50 mètres plus loin, on se fait «braquer» par un autre fourgon de police. «Il est plus de 19h, c'est le couvre-feu. Que faites-vous dehors?», peste un policier bien baraqué. «Ce n'est pas de la rigolade, la menace est vraiment réelle. Restez quelque temps confinés à la maison, c'est mieux que de se tuer ou tuer l'un de vos proches», insiste l'agent de police avant de nous laisser partir tout en nous menaçant de sanctions s'il nous reprenaient dehors. «Chfite aâlik», dit l'un d'eux esquissant un petit sourire. On décide de continuer notre petite tournée pour avoir une idée de ce premier jour de couvre-feu. On ne peut pas faire plus de 100 autres mètres sans tomber sur une autre voiture de police ou un barrage. On a le droit aux mêmes remontrances et conseils que les premiers. On décide de se présenter et expliquer que nous faisons un petit reportage. On veut sortir de la ville pour voir les alentours, ce que nous interdit un barrage de police sans autorisation préalable. «Même si vous êtes journaliste», souligne-t-il en insistant que cela était pour le bien-être de tous. On lui présente un ordre de mission qu'il emmène chez son chef qui finit par accepter de nous laisser sortir. «A condition que vous ne tardiez pas trop!», soutient le chef de barrage. Un scénario auquel on a droit durant toute cette virée express vers le centre d'Alger.
On a le droit à une dizaine de checkpoints durant les 27 km qui nous mènent vers El Bahdja, qui était très triste en cette soirée de printemps où le temps était des plus capricieux. Sur les routes à grande vitesse, ce sont les gendarmes qui prennent le relais. Comme avec les policiers, on s'est fait arrêter à tous les points de contrôle. Plus il voyait sur nos papiers que l'on était loin de notre résidence, moins ils étaient patients nous menaçant même de nous retirer notre permis et la carte grise du véhicule. On n'échappe à la sanction que grâce à notre ordre de mission. Ce qui n'est pas le cas de deux ou trois voitures qui sont arrêtées juste après nous. Ils se sont vu retirer les papiers de la voiture avant d'être «invités» à se rendre le lendemain à la brigade de gendarmerie. «C'est ce qui vous arrivera demain», plaisante un gendarme avant de nous expliquer que durant les prochains jours, ils allaient passer de la sensibilisation à la répression, avertit un de ses collègues non sans insister sur l'importance d'éviter tout déplacement inutile.
Le même gendarme révèle que les automobilistes auxquels ils ont retiré les papiers n'avaient aucun motif valable de sortir. «On les a sanctionnés pour qu'ils prennent conscience du danger», assure-t-il. 

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