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Transformée en véritable chantier depuis trois ans

Bouira fait sa mue

Le véritable essor, du moins en apparence, a commencé ces trois dernières années où toute la wilaya est devenue un réel chantier à ciel ouvert.

Bouira vient de clôturer l’exercice 2019. Qu’est-ce qui a changé dans cette wilaya qui compte plus de 6000 chahids ? C’est la question que tout le monde se pose et qui s’impose en cet heureux anniversaire. Les festivités organisées pour l’occasion ont été grandioses, mais n’avaient pas fait l’unanimité. L’hommage rendu aux martyrs reste le point fort de cette célébration. Après plus d’un demi-siècle d’une liberté retrouvée et 46 années comme wilaya, beaucoup reste à faire. Nier les avancées enregistrées jusqu’à maintenant serait une amnésie et un acte dilatoire volontaire. Crier à la satisfaction, reste une façon de nier une réalité quelquefois difficile. 14 walis se sont succédé à la tête de cette wilaya. Deux avaient fini dans des affaires scabreuses Chacun et selon des contextes a fait son travail. Tous n’ont pas atteint les objectifs quand quelques-uns ont simplement failli à leurs missions. Le véritable essor, du moins à l’apparence, a commencé ces trois dernières années où toute la wilaya est devenue un réel chantier à ciel ouvert. Pour ne pas faire des procès d’intention, il est nécessaire de centrer sur les réalisations et leurs impacts sur le citoyen, unique critère d’une évaluation objective. En ce début de l’an 2020 plusieurs administrations de la wilaya de Bouira continuent à dépendre de Tizi Ouzou, de Blida, de Sétif…

Une nouvelle stratégie
« La gestion d’une wilaya se fait par rapport à des objectifs et non par comparaison à ses semblables » cette affirmation est celle du wali Limani Mustapha, laquelle méthode de travail est rappelée à chaque session APW et consolidée par le président de l’instance élue Ahmed Boutata. Quels faits saillants auront caractérisé la vie pendant une année au niveau de la wilaya de Bouira ? Même si il a été réjouissant pour certains, morose pour d’autres, le bilan de l’année est en dents de scie d’un secteur à un autre et d’une région à une autre. La tendance globale reste acceptable comparativement aux exercices antérieurs et qui ont amené Bouira à accuser un retard dans son développement. La remise à niveau demeure une priorité et un grand objectif. Promulguée wilaya en 1974, elle est restée une sous-préfecture de la wilaya mère. La preuve reste la dépendance administrative d’un grand nombre d’organismes et administrations publiques dont les directions générales et régionales sont ailleurs. Les banques, la Sonelgaz, l’ADE, les impôts, l’ex-Sntr, la Cnep… sont autant de services publics implantés au chef-lieu de wilaya, mais relevant de Blida,Tizi Ouzou et de Sétif.

Logement et chômage
Que retenir de cette année où de grands efforts ont été faits, mais où beaucoup reste à faire. Le chômage, l’emploi et malgré la mise en place de plusieurs formes de recrutement, la demande d’un travail décent, durable et suffisamment rémunéré, resteront un rêve que beaucoup vont devoir différer temporairement sur 2021, voire plus tard encore. Le phénomène à l’origine de l’ensemble des mécontentements vécus durant l’année concerne toutes les régions de la wilaya. Plusieurs actions de rue avaient été menées par une jeunesse en quête d’une stabilité. Après le chômage et ses répercussions sur la société, le logement reste le second dossier qui aura retenu l’attention pendant toute l’année. « Une demande cumulée des années durant face à une offre toujours insuffisante » cette phrase résume les déboires d’un secteur où ni le privé ni le public ne donne l’impression de maîtriser la situation. Chaque opération de distribution est synonyme d’émeutes et de réactions violentes. Même si Bouira n’a pas connu des manifestations, plusieurs listes avaient suscité des mécontentements à Aïn Bessem, Bouira, Sour El Ghozlane… La raison est évidente. Lassés d’attendre éternellement quatre murs, les citoyens usent de tous les subterfuges pour entrer dans des listes. La crainte d’être confrontés à la colère populaire a amené les pouvoirs publics à retarder les opérations de distributions comme au chef-lieu de wilaya où des milliers de logements attendent d’être occupés en se dégradant au quotidien. Ni le million de logements annoncé par le président ni la réalisation des reliquats des années passées ni la diversité des formules… ne sont arrivés à résorber une demande de plus en plus pressante. Ce déséquilibre, source de beaucoup d’instabilité au sein de la société, ne doit pas pour autant minimiser les efforts faits depuis les trois dernières années en matière d’inscription, de réalisation. La diversité des programmes vise à toucher toutes les couches de la société.

L’égoïsme qui bloque
Au chef-lieu et suite à la courageuse décision d’éradiquer les haouchs, un problème a alors surgi. La position de certains propriétaires qui auront tenté de tirer un maximum de profit en voulant tout prendre pour eux. Le LSP annoncé en grande pompe a fini par montrer ses limites puisque dans 90% des cas il a été rentable aux promoteurs. Le cas des 137 postulants Aadl qui attendent depuis maintenant 12 ans la livraison de leurs biens reste un cas d‘école d‘une administration aux mains liées devant l’abus de cet organisme qui travaille avec l’argent du citoyen. Une note d’orgueil et de satisfaction : il s’agit de l’habitat rural qui a connu en ces deux dernières années une nette avancée. Plus de 20 000 unités et aides ont été attribuées. En apportant des correctifs quant au droit de construire en hauteur, de faire bénéficier les célibataires, de faire bénéficier plusieurs membres d’une même famille sous la forme d’un habitat groupé… les décideurs ont contribué à booster ce segment d’habitat qui reste un moyen pour lutter contre l’exode vers les villes. L’année 2019 restera aussi l’année où tous les projets inscrits pour cet exercice ont été lancés dans les délais. Ce point positif est à mettre à l’actif du wali qui met l’accent et la pression sur son administration en veillant et suivant en continu les projets.

Le gaz, l’eau, les routes
La grande satisfaction pour ce bilan demeure sans contexte le gaz naturel. 11 distributions publiques ont té réceptionnées permettant à des populations jusque-là isolées dans des circonscriptions comme Saharidj, Ahl El Ksar, Bir-Ghbalou, Ridane… d’être alimentées et permettant aux citoyens d’en finir avec la bouteille. Sur ce plan et même si certains projets glisseront sur l’année 2021, les raisons sont à mettre à l’actif de cette tendance de quelques citoyens à formuler des oppositions au passage de ce produit énergétique. Cette manière de faire touche aussi les canalisations de l’AEP comme c’est le cas dans la circonscription de Souk El Khemiss où des centaines d’habitants ont été pénalisés pendant des années par le refus d’un citoyen de laisser l’entreprise installer les canalisations sur ses terres. En chiffres, les taux de raccordements en énergie sont en nette progression. En 2010 la couverture en gaz était de 36%, pour atteindre avant décembre 2019 les 82%. Le bilan de cette année a concerné le raccordement de Haizer, Taghzout, Aïn Laloui, Bir-Ghbalou, Raouraoua, Khabouzia, Ahl el Ksar et Aïn-Türk. Ces huit communes sont venues compléter celles du programme des Hauts-plateaux que sont Bordj-Okhriss, Hedjra-Zerga, Hakimia, Dechmia, Mesdour, Taguedit, Maâmoura, Maknine et Ridane. Les travaux publics aussi auront connu plusieurs nouvelles réalisations qui ont permis de désenclaver des régions entières, mais aussi participé à l’amélioration des conditions de déplacement sur le réseau routier de la wilaya. La remise à niveau de l’axe Bouira-Alger par l’autoroute restera le fait saillant qui restera dans les souvenirs en raison de son retard qui perdure.

La santé, l’éducation et l’agriculture
Le secteur de la santé aussi s’est renforcé de plusieurs structures. Le manque d’effectifs spécialisés et de paramédicaux aura réduit sensiblement l’impact sur le citoyen qui continue à recourir au privé malgré des prix exorbitants. Le secteur de l’éducation qui a connu un changement à la tête de sa direction a connu son lot de grèves et de protestations. Les enseignants non intégrés, les ouvriers des corps communs, les gestionnaires, les enseignants ont tour à tour manifesté leur mécontentement. L’amélioration du classement de la wilaya aux examens du bac et du BEM reste le grand défi à relever pour les années à venir. L’objectif de réaliser un lycée par commune après celui d’un CEM par commune déjà atteint montre s’il le fallait la bonne volonté de tout un chacun de mettre les enfants sur le même pied d’égalité dans l’acquisition du savoir. Il s’agit là de concrétiser un des fondements de la révolution. Malgré son statut de wilaya agricole, malgré les immenses potentialités qu’elle recèle, le secteur de l’agriculture est resté loin des espoirs et des objectifs. Le recours des paysans à des actions de rue, c’est le cas pour ceux d’Aghbalou qui ont pendant toute la dernière quinzaine de décembre recouru à la fermeture de la Chambre d’agriculture, de l’APC puis de la daïra de M’Chedallah, reste un signe fort du marasme qui gangrène le secteur. Même si du côté de la direction on tente de calmer les esprits en annonçant des chiffres, le citoyen ne voit rien venir. Le marché informel et la hausse des prix auront caractérisé l’année. Le citoyen a tout au long des 365 jours été malmené par des commerçants qui n’ont pas ménagé aucun effort pour le saigner jusqu’à l’os. En janvier et suite aux augmentations qui ont touché le sucre et l’huile, les citoyens ont mené des actions de rue qui ont coûté des milliards de dégât au trésor public. La pomme de terre, un tubercule largement produit dans la région, a atteint le prix record de 70 DA le kilo. La promesse des pouvoirs publics d’ouvrir un marché de gros pour tenter d’éradiquer le phénomène de la spéculation est restée lettre morte puisque prévue pour 2011, il n’a jusqu’à présent pas vu le jour à Aïn Bessem. Cette situation d’inquiétude aura été accentuée par le manque d’eau.

Le sport pour la paix
L’arrivée des pluies en retard aura aussi été un sujet de crainte pour une agriculture céréalière minée par la bureaucratie, la raison qui avait poussé les agriculteurs à occuper la rue. Les récentes précipitations qui ont coïncidé avec le réveillon permettront aussi de remplir les trois barrages que compte la wilaya. Si pour celui de «Tilesdit», commune de Bechloul le taux avoisine les 85%, celui de Lakhal, commune de Aïn Bessem ne dépasse pas les 53% alors que le grand barrage de «Koudiet Asserdoun», daïra de Lakhdaria est rempli à plus de 75%. La relation administration-administrés a connu plusieurs moments forts. Devant l’inertie, mais aussi le manque de communication, le citoyen s’est retrouvé obligé de recourir à des manifestations. Le blocage des routes, la fermeture des édifices, l’allumage des pneus, les sit-in… auront repris et doublé d’intensité tout au long de l’année. Le cas de la commune de Haïzer, une Assemblée populaire communale bloquée depuis la dernière élection pour incompatibilité entre le maire et ses subordonnés, restera un cas atypique qui poussera peut-être les électeurs à réfléchir 10 fois avant de choisir les candidats à l’occasion des prochaines échéances.
La criminalité a connu aussi un net regain aux quatre coins de la wilaya. Pour tenter de réduire les phénomènes de violence, les responsables pouvaient compter sur la pratique sportive. Comme chaque année, les associations sportives de Bouira ont évolué dans l’inquiétude de mettre la clé sous le paillasson. Le désintéressement, la faiblesse des aides restent les facteurs importants qui auront bloqué l’évolution du sport et de la culture dans cette wilaya. L’arrivée de la nouvelle année reste pour les citoyens de Bouira, vivant avec un espoir, celui de voir Bouira postuler à un statut meilleur surtout que sa situation et son potentiel sont favorables à cet espoir.

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