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Malgré plusieurs infrastructures et un passé glorieux

Bouira s'est transformée en désert culturel

Les lieux d'exposition restent désespérément vides toute la journée.

Lors de la session APW pour l'exercice 2019, la direction de la culture a présenté un bilan avec six opérations de célébration pour toute l'année. Il s'agit de la fête de Yennayer, la Journée de la femme, Journée du patrimoine et la présentation d'une pièce théâtrale par une troupe de Biskra. Maigre bilan pour une direction qui bénéficie d'un siège de cinq étages totalement neuf. Dans ce même bilan, il est question des bibliothèques communales qui sont dans leur grande majorité fermées et inutilisées. Celle du chef-lieu a été réaffectée à la subdivision hydraulique dont le siège a été réquisitionné pour la commission d'organisation et surveillance des élections. Le rapport fait état aussi de l'attribution de deux subventions à deux associations, de Aïn Bessem et de Guentour, daïra de Haizer.

À la merci des aléas de la nature
Un regard sur le passé est nécessaire pour bien apprécier la déliquescence d'un secteur dans la wilaya de l'écrivain Kaddour M'Hamsadji. Voilà ce que disait l'ex-ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, candidat malheureux à la dernière présidentielle, lors d'une visite à Bouira juste après sa nomination à la tête du ministère: ««Les structures inspectées, aujourd'hui, en compagnie des autorités de la wilaya montrent l'ampleur des efforts de l'Etat pour promouvoir l'activité culturelle dans cette région qui n'est plus marginalisée dans ce domaine. Tous les espaces inaugurés ou visités vont donner une nouvelle impulsion à l'activité culturelle et nous permettre d'organiser des manifestations culturelles d'envergure et de permettre aux jeunes artistes de s'illustrer», avait-il ajouté dans ce contexte. L'ex-ministre s'est fourré le doigt dans l'oeil puisque, aujourd'hui, et malgré la disponibilité des structures, la culture à Bouira se résume à la célébration de quelques dates et autres fêtes nationales. Le théâtre régional Amar Laskri, le théâtre communal Salah Sadaoui, le théâtre de verdure du chef-lieu et celui de Sour El Ghozlane, les salles de cinéma de Lakhdaria, M'Chedallah, Aïn Bessem et Sour el Ghozlane sont éternellement fermées et rouvertes le temps d'un meeting électoral. Le théâtre de verdure attendu pendant toute une décennie a servi une fois à la distribution des logements sociaux en 2017, depuis et à ce jour, il est à la merci des aléas de la nature. Le festival de Tikjda lancé à l'époque de Khalida Toumi a vu pour sa première édition des lustres de la chanson défiler: Aït Menguellet, Benzina, les Abranis... Khaled a animé un concert au chef-lieu de la wilaya...Des années après et plus précisément en 2019 qu'en est-il de la situation de la culture sur le terrain? Le théâtre, qui peut abriter plusieurs activités culturelles, constitue un acquis pour la wilaya ainsi que pour le secteur de la culture; avait été inauguré alors qu'il était à l'origine une salle de cinéma avant son aménagement en théâtre régional, dont le coût du projet est estimé à plus de 20 millions de dinars. Il continue à fermer ses portes. L'escalier d'entrée est un lieu de rendez-vous pour les habitants du quartier qui s'y installent quotidiennement en quête de fraîcheur. L'unique satisfaction vient de la bibliothèque principale, destination privilégiée pour des milliers d'étudiants. Réalisée avec une enveloppe de plus de 46 millions de dinars cette bibliothèque comprend notamment des salles destinées respectivement à l'informatique, aux multimédias et aux conférences.
Le théâtre régional dont les travaux de réhabilitation ont duré plus de 10 ans attend le début des campagnes électorales pour abriter des meetings politiques. Sur le plan de l'animation culturelle, la wilaya de Bouira peut se vanter d'être le précurseur quant à l'austérité budgétaire décrétée en haut lieu. Cette inertie était constatée effectivement au mois de Ramadhan déjà où tout le monde avait remarqué l'absence d'un quelconque programme d'animation si on excepte cette veillée du 27ème jour prise en charge par la direction des affaires religieuses. Le potentiel local ne manque pas. Plusieurs artistes de renom ne demandaient qu'à être programmés pour divertir la population de Bouira. Kamel Chenane, Ridha Bachir, Ferrah, Rachid Larbi, Sissi Ait Kara, Adjrad la voix dorée de Alhan oua chabbab... pour ne citer que ces artistes, trouvent preneur ailleurs, mais jamais à Bouira. La raison évoquée reste le manque de finances. «La direction de la culture ne disposerait d'aucun budget pour pareille action», selon un membre actif d'une association. Pour ne pas s'attirer le mécontentement des responsables, la Maison de la culture accueille un échange avec des wilayas du Sud du pays. Ces activités sont surtout bénéfiques et une occasion pour les organisateurs, de faire du tourisme gratuitement.

Pas de programmed'animation
Une grande tente, quelques ustensiles anciens, des habits traditionnels et le tour est joué. Les lieux d'exposition restent déserts toute la journée. Les organisateurs font des tours à Tikjda pour découvrir la montagne et les recettes culinaires proposées par l'hôtel... Du côté de la direction en charge du programme, les divertissements au profit des citoyens c'est le calme plat. Pour meubler ce vide et faire plaisir à la hiérarchie, on organise des journées d'études, des Salons de l'artisanat, des journées portes ouvertes... terminées sitôt les responsables partis. La direction de la culture qui dispose d'une pléiade d'artistes, tous arts confondus et d'une infrastructure en mesure d'accueillir des galas, des soirées, des projections cinématographiques, des pièces de théâtre...semble avoir opté pour le «wait and see». C'est aussi le cas des infrastructures relevant de la direction de la jeunesse et des sports qui n'offrent aucune opportunité aux milliers de jeunes livrés à eux-mêmes, surtout ceux qui ne disposent pas de moyens pour partir en vacances ailleurs. L'image la plus révélatrice est celle de ces jeunes qui, chaque soir et jusqu'à une heure tardive, jouent aux dominos sur le seuil de l'entrée de l'Office des établissements de la jeunesse M'Hamed Issiakhem au chef-lieu de la wilaya.

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