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Bouira

Bureaucratie : effets et origine

L’Algérie nouvelle passe par l’éradication de ces comportements, la mise à jour des textes réglementaires et un regain de conscience.

Les citoyens sont confrontés, au quotidien, à des situations inextricables, au niveau des administrations, des entreprises, des établissements publics et privés. Cela va du justiciable, qui se débat dans des procès pendant des années, au citoyen qui passe une journée entière devant les guichets de l'état civil, à celui qui attend un courrier des mois durant, au retraité qui n'arrive plus à retirer sa pension, au jeune confronté et victime de l'engrenage des banques, au malade qui ne trouve pas son médicament et qui fait des pieds et des mains et pour le chasser, du médecin qui travaille dans des conditions lamentables, mais qui se venge du citoyen en le renvoyant d'un service à un autre... la liste est encore longue.
La bureaucratie a encore de beaux jours devant elle. Ce constat est fait au regard de ce qu'endure le citoyen dans sa relation avec l'administration, en général. Même si le phénomène ne date pas d'hier, il s'est amplement développé avec l'arrivée de la pandémie mondiale du Covid-19. Bouira, de ce fait, est un cas d'école pour diverses raisons que nous essayerons de sérier.
Dans une identification et définition au quotidien, beaucoup apparentent la bureaucratie au comportement quelquefois inacceptable du préposé à un guichet des administrations. Cette manière de faire est une forme simplifiée du concept de bureaucratie. Le mal est hélas plus profond.
L'agent, qui au lieu de faire son travail, passe la majeure partie de son temps au bureau à jouer au «solitaire» n'est, en fait, que la face visible d'un fléau qui, depuis des décennies, gangrène la relation administration-administré.
Les racines de la bureaucratie sont quelquefois à chercher dans la réglementation mise en place et qui accuse un retard immense.
À une époque où des nations pensent aller sur Mars, occuper la Lune, chercher des ressources renouvelables pour une vie meilleure et la sauvegarde de l'humanité, le citoyen algérien est réduit à courir derrière un sachet de lait, à patienter des semaines pour retirer son salaire, à fournir des dizaines de documents pour avoir un permis de construire, a acquérir un acte de propriété ou tout simplement établir une carte
d'identité nationale.
En 2020, l'on continue à exiger un certificat de nationalité à une personne qui détient une carte d'identité, la carte d'électeur pour l'obtention d'un certificat de résidence, couper le courant électrique à un client qui aura omis d'honorer sa facture.
Le mal est plus profond quand la majorité des administrations financières, fiscales et prestataires de services continuent à dépendre d'autres wilayas. Sur ce plan, Bouira peut prétendre à la plus haute marche du podium national. Pour l'électricité et les télécommunications, elle est rattachée à Blida.
Pour les impôts, elle dépend de Sétif, pour les assurances, l'eau, les banques, elle continue à dépendre de la wilaya de Tizi Ouzou, pour l'action sociale c'est Médéa et la cerise sur le gâteau n'est autre que la station ATS de Lakhdaria qui relève de la commune de Ben Aknoun. Même dans le cadre de l'investissement privé, le phénomène n'échappe pas puisque un géant de l'agroalimentaire national a ouvert un supermarché qui ne profite point à la commune de Bouira, puisque les impôts sont payés à Alger, où se trouve le siège social. C'est le cas aussi pour la plate-forme logistique, les unités en cours de réalisation à la zone industrielle. La station de pompage pétrolière implantée sur le territoire de la commune d'Ath Mansour, daïra de M'Chedallah profite à la wilaya de Bejaia plus qu'à la commune de Thaourirt qui manque de ressources financières et reste une commune démunie.
L'écart entre ce qui se dit et ce qui se fait sur le terrain, et comme l'a clairement exprimé le président de la République lors de sa rencontre avec les walis, est une autre forme de cette bureaucratie qui ronge le pays. À quoi sert un wali qui se confine dans son bureau des années durant et qui n'apparaît qu'à l'occasion des fêtes et cérémonies officielles? À quoi sert un chef de daïra qui chaque mardi, journée de réception des citoyens, trouve toujours le moyen d'être en mission ou en réunion, à quoi bon un maire qui ferme ses portes au nez des électeurs, quelle utilité pour une administration qui, avec le temps, s'est reconvertie en boîte postale, sans jamais daigner répondre aux doléances des citoyens?
L'Algérie nouvelle passe par l'éradication de ces comportements, la mise à jour des textes réglementaires, un regain de conscience.
L'Algérie nouvelle c'est d'abord «l'homme qu'il faut à la place qu'il faut», comme le disait un défunt président de l'Algérie post-indépendance, des textes de loi mis à jour et en conformité avec l'époque, un peuple qui priorise le devoir avant les droits.

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