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Sa mort a suscité des réactions contradictoires

Chaïma ou le double assassinat

Cette misogynie est en train de prendre de l’ampleur, la femme est doublement victime. Son statut d’éternelle mineure et le poids de la tradition et du conservatisme, font de la femme la proie facile des ambivalences de la société et de sa conception féodale et rétrograde des rapports sociaux.

L'affaire de la jeune fille Chaïma avec son lot de drames et de stupéfactions renvoie la société au pré carré inhérent à la formation socio-historique qui impose ses archétypes d'une manière qui relève d'une contrainte sociale sidérante. La symbolique de Chaïma en sa qualité de femme avec tout ce que cela charrie comme représentations archaïques et réactionnaires chez beaucoup de personnes qui véhiculent la pensée rétrograde et obscurantiste, pousse un nombre considérable d'Algériennes et d'Algériens à s'interroger sur la manière avec laquelle une partie de notre société s'est donnée au «jeu» de l'invective et des quolibets les plus exécrables et honnis. L'assassinat de Chaïma dans des conditions inhumaines et barbares met l'ensemble de la société face à sa responsabilité relevant de l'éthique et aussi des valeurs à défendre ou à faire asseoir comme règles inaliénables et à ne pas transgresser face à la montée de la barbarie qui trouve ceux qui l'abritent et la couvent sous toutes les couvertures, y compris religieuses. L'information de l'assassinat de Chaïma est tombée tel un couperet, causant l'émoi et l'épouvante même; mais sur la Toile et les réseaux sociaux, Chaïma a été assassinée pour la deuxième fois, d'une manière scélérate et odieuse.
La compassion et la solidarité avec la mère de la jeune défunte s'expriment fortement, un signe qui renseigne qu'une partie importante de la société s'imprègne des valeurs et des vertus de respect et de rejet aussi de ce crime abominable dont a été victime la jeune Chaïma. Le soutien de la mère par les autorités publiques en transmettant les condoléances du président de la République et aussi sa disponibilité d'agir pour alléger la souffrance de la mère et faire appliquer la loi dans toute sa fermeté quant à l'assassinant de Chaïma sont du même ordre.
L'Etat s'est démarqué avec détermination et lucidité, c'est une attitude qui coïncide avec celle d'une grande partie des Algériennes et des Algériens qui ont exprimé leur indignation et leur colère à l'adresse de celui qui a tué pour la deuxième fois Chaïma avec leur commentaires et déclarations honteuses. L'affaire de Chaïma a secoué les consciences de nombreux citoyens et citoyennes qui ont pris la peine de manifester leur rejet tous azimuts des allégations anachroniques d'un nombre de personnes qui ont laissé libre cours à leur ignorance et ignominie pour se propager tel un venin à l'adresse de la mémoire de cette frêle jeune fille victime d'un criminel et un frustré, mais aussi d'une partie de la société qui incrimine la femme en lui collant toutes les tares de la société.
Cette misogynie est en train de prendre de l'ampleur, la femme est doublement victime son statut d'éternelle mineure et aussi le poids de la tradition et du conservatisme, font de la femme la proie facile des ambivalences de la société et de sa conception féodale et rétrograde des rapports sociaux.
Il est temps que des mesures juridiques soient enclenchées pour protéger la femme dans sa condition et plaider pour une véritable émancipation ainsi que la mise en place d'une vraie démarche qui assurera la parité et l'égalité de la femme et de l'homme face à la loi et d'une manière concrète et sans ambages. Chaïma, une jeune fille qui a dénudé la société et une partie de ceux qui se considèrent comme garants de l'«honneur» et des «vertus», ne savent pas qu'ils sont, par cette couverture sordide de l'affaire de cette innocente jeune fille, en train de faire le lit des crimes de ce genre encore davantage. La société doit sortir de ces carcans obscurantistes et féodaux qui ont réduit la personne humaine à une espèce de châtiment dont la femme porte les stigmates sous forme de supplices et comme expression de frustrations du mal dominant, mais aussi de son arsenal de lois et de valeurs somme toute archaïques et criminelles même. Le crime odieux, qui a été perpétré contre une jeune fille pétrie de vie et d'humanité, ne doit pas rester dans l'impunité, la loi doit frapper très fort pour qu'il n'y ait pas d'autres Chaïma qui subiront le même sort d'une structure sociale et mentale des plus frénétiques et des plus rétrogrades.

De Quoi j'me Mêle

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