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Béjaïa

Dangereux comportements !

Que ce soit en ville ou en campagne, un relâchement se fait de plus en plus sentir. Les habitants ne semblent plus croire à une quelconque contamination au virus.

Béjaïa se faisait calme, hier. Pour un vendredi, c'est un peu normal. Ça ressemble vraiment à un confinement, tant tous les magasins et boutiques sont fermés et que très peu de monde est dans la rue. C'est d'ailleurs la seule journée qui illustre le confinement obligatoire et sévèrement puni par la loi. Pendant les jours de semaine, rien n'indique qu'on est en période de prévention et de distanciation. La vie et les habitudes sont celles des jours normaux. Certaines rues de Béjaïa-ville sont si animées que l'on est tenté de croire à un déconfinement décrété discrètement. Si ce n'est le gros des commerces qui reste fermé par contrainte, rien ne manque au décor de l'animation habituelle. Que ce soit en ville ou dans les villages, un véritable relâchement est visible à travers le comportement des gens pendant le couvre-feu ou en dehors. La distanciation sociale est le dernier souci des habitants. Tout ce qui est conseillé pour éviter la propagation du virus Covid-19 fait dangereusement défaut à Béjaïa et ses quatre contrées, où l'on arrive désormais même à renouer avec la contestation et la protestation de rue, la wilaya en a été rythmée trois fois la semaine dernière. On n'est pas dans une conjoncture épidémiologique. Le nombre croissant de contaminés par le Covid-19 ne semble pas faire peur, du moins pas au même degré qu'au début. Dans certaines communes qui, pourtant ont été citées comme exemple à suivre, en matière de prévention, brillent par un laisser-aller déconcertant. Plus de barrage désinfectant aux entrées des communes. Aucun contrôle n'est observé. Des conflits naissent entre la majorité aux commandes communales et le mouvement associatif. C'est comme si quelque chose d'autre préoccupe ces responsables, qui tentent de s'imposer dans toute décision. La forte implication des comités de villages et les associations dans la lutte contre le nouveau coronavirus, connaît une baisse d'intensité proportionnelle au relâchement et un laisser-aller observés chez une partie de la population. La densité de la circulation automobile et motocycliste et l'activité piétonnière se font de plus en plus proches de l'ordinaire. «Même la nuit!», fait remarquer cet habitant du quartier Nacéria. «C'est comme si tout le monde possédait une autorisation de circulation», renchérit un autre. Tous les critères conseillés vivement pour stopper la propagation de l'épidémie sont de moins en moins de mise. Discussions en groupe, non-respect de la distanciation physique, non-port de masque, le toucher de la main, il ne reste que les embrassades et cela ne va pas tarder avec l'approche de l'Aid El Fitr. Pratiquement dans chaque quartier, un café serré peut vous être servi, par-dessus le rideau, par le cafetier du coin. Dans certains villages, ce sont carrément des cafés qui s'ouvrent. Dans les commerces autorisés, aucune mesure de prévention qu'exige la circonstance, n'est respectée si ce n'est cette barrière obstacle qui sépare le commerçant de son client. Le plus grave dans tout cela est loin d'être ce partage des espaces et cette prise de risques, mais l'idée que l'on se fait de plus en plus de cette pandémie. Certains n'y croient même plus et parlent d'une invention si bien qu'ils se comportent comme à leurs habitudes. Les seules restrictions qu'on s'impose sont celles pour lesquelles on encourt des amendes et des peines d'emprisonnement et là encore c'est seulement où les services de sécurité sont présents. L'insouciance conjuguée au laxisme s'entretiennent, ces derniers jours, pour tendre à conduire à une irresponsabilité devant la menace de propagation virale. Il faut dire que tout le monde semble être fatigué de ce confinement pour diverses raisons économiques et sociales, qui sont là à mettre plus de pression sur beaucoup de gens que le virus en lui-même. Officiellement Béjaïa est en confinement, mais dans la réalité on en est loin, notamment ces dernières semaines, qui bouclent le deuxième mois de confinement partiel. Serait-ce la pénurie des bavettes et du gel, qui redonne confiance aux gens? Serait-ce l'étouffement qui les pousse à sortir de la maison, ou est-ce le besoin de gagner sa vie? Autant de questions qui méritent d'être posées pour comprendre ce déconfinement, qui ne dit pas son nom.

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