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Octobre 1988-Février 2019

Des leçons pour éviter le chaos

Retenir la leçon des erreurs gravissimes commises au lendemain de la révolte d’Octobre 1988, est le message le plus important.

L'esprit pacifique qui a caractérisé le Hirak en cours en Algérie depuis le 22 février dernier ne devrait en aucun cas être la montagne qui accoucherait d'une souris. Il faudrait, pour éviter les erreurs du passé, dont celles commises lors et après la révolte d'octobre 1988, avoir la présence d'esprit de capitaliser au mieux cet élan de mobilisation populaire pour éviter l'anarchie et le chaos. L'objectif principal du Hirak, qui est celui d'arrêter l'aventure d'une bande qui allait encore prendre en otage le pays pendant cinq autres années, ayant été atteint avec l'emprisonnement et la condamnation des principales têtes de cette «îssaba», il faudrait maintenant que tous les efforts soient focalisés autour d'un retour à la légalité constitutionnelle. Sans cette dernière, le pays prendrait un grand risque qui pourrait s'avérer aussi aventurier que celui de la fin des années 90 ayant abouti à une sanglante guerre civile que personne ne peut oublier et que tout le monde regrette amèrement.
Si, durant la révolte d'octobre 1988, les dérapages violents n'ont pas manqué et 500 Algériens sont morts, cette fois-ci et grâce aussi bien aux manifestants qu'aux forces de l'ordre, le Hirak a impressionné le monde entier par son aspect pacifique. Aucune balle n'a été tirée par les forces de l'ordre d'une part et aucun édifice public n'a été saccagé ni aucun acte de violence n'a été perpétré par les manifestants d'autre part. Il s'agit de la première différence capitale entre le soulèvement d'octobre 88 et celui du 22 février 1019. La suite qui sera donnée à ces deux étapes cruciales de notre histoire contemporaine devrait également faire la différence. Si après octobre 88, l'allégresse née de la Constitution de 1989 ayant permis au multipartisme de s'installer dans le pays, a vite été court-circuitée par la violence et l'anarchie engendrée par l'absence de fermeté face au délire islamiste, aujourd'hui, de telles erreurs ne devraient aucunement être rééditée. Il s'agit, d'une part, de ne pas laisser les sept mois de lutte pacifique, entamée en février 2019, s'évaporer vainement, mais aussi et surtout d'éviter un glissement, vers l'inconnu et l'aventurisme qui pourrait s'avérer fatal. En l'absence d'une perspective claire et efficace pouvant remettre l'Algérie sur les rails de la constitutionnalité, il n'est pas exclu que l'on puisse aller tout droit vers le chaos et l'anarchie comme cela a été le cas après les événements d'octobre 1988. L'élection présidentielle, préconisée le 12 décembre 2019, est, à ce titre, l'alternative la plus sage et la plus appropriée pour mettre un terme à tout risque d'un éventuel saut vers l'inconnu qui pourrait se préciser si on laisse les choses en l'état. Agir avant qu'il ne soit trop tard pourrait, d'ailleurs, être l'une des leçons les plus importantes à tirer de la mésaventure (car c'en est une) d'octobre 1988.
L'intérêt de la nation devrait prendre le dessus sur toute autre considération, qu'elle soit d'ordre partisan ou qu'elle relève du domaine de l'ambition politique personnelle. On a bien vu, après octobre 1988, où ce genre d'égarements peut mener le pays. La révolution du 22 février menée dans la rue depuis sept mois devrait trouver son prolongement dans un cadre organisé pour mettre un terme à la situation de stress permanent que vivent les Algériens devenus la proie de toutes sortes de folles rumeurs.
Les millions d'élèves, qui fréquentent les écoles, les collèges et les lycées, sont gagnés par le spectre d'une instabilité qu'ils voient se profiler à l'horizon si rien de concret et de décisif n'est fait dans les meilleurs délais. L'économie du pays est également sujette à un ralentissement inéluctable qui pourrait être suivi de graves conséquences que la fragilité de la situation rend inévitable. Quand bien même les acteurs politiques et les figures influentes du Hirak pourraient avoir des divergences de fond dans l'attitude à adopter pour que le combat de sept mois, mené par les Algériens, ne soit pas vain et ne se termine pas en queue de poisson, l'intérêt de la nation devrait constituer la constante autour de laquelle tous les efforts devraient se conjuguer.
En disconvenir pourrait être lourd de conséquences qui pourraient s'avérer fâcheuses. Retenir la leçon des erreurs gravissimes commises au lendemain de la révolte d'octobre 1988, est le message le plus important pouvant être transmis à l'occasion du 31ème anniversaire de ces événements dont la mauvaise gestion a coûté au pays 200 000 morts et des millions d'Algériens traumatisés à vie.

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