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Des membres de la société civile, des politiques et des universitaires réagissent

Trois honorables personnalités, Ali Yahia Abdennour, Taleb Brahimi et Rachid Benyellès, viennent de signer un appel au peuple algérien esquissant ainsi une sortie de crise, un message porté par la société civile, politique et de l’élite.

Madjid Bencheikh, spécialiste en droit constitutionnel et en droit international: «L’armée peut être garante des engagements pris»
« La transition se fera, certes, avec une institution militaire favorable aux exigences du peuple qui lui demande non pas d’intervenir en tant qu’acteur politique, mais comme garant qu’aucune force de quelque nature que ce soit n’intervienne pour arrêter le processus de démocratisation de la vie publique», assure Madjid Bencheikh. Le juriste épouse non seulement cet Appel, mais il explique que «le rôle de l’armée est très important. Ils peuvent être garants du respect des engagements pris, dans les formes appropriées, acceptables, en vue d’une transition démocratique véritable. Chacun sait que le commandement militaire a une emprise forte sur le système politique depuis l’indépendance. La seule institution solide et organisée, l’armée, détentrice du pouvoir décisionnel, est plus que jamais interpellée. Si les décideurs prennent conscience de l’intérêt national, des aspirations des millions de personnes hommes et femmes il y a des solutions. Il y a du côté du soulèvement du peuple, des gens qui ont formulé des revendications et ils peuvent être des interlocuteurs valables».

Addi Lahouari, professeur à l’université de Lyon : «La hiérarchie militaire doit écouter la voix des millions d’Algériens»
«Ces trois personnalités respectables ont fait un appel à l’état-major pour qu’il suive la raison et qu’il préserve les intérêts de la nation.
Il n’y a pas d’autre solution pour la hiérarchie militaire que d’écouter la voix des millions d’Algériens qui demandent un changement de système et des hommes du système.»

Mohamed Lakhdar Maougal, anthropologue : «L’appel est à prendre en considération»
«L’initiative qui vient d’être relancée à de très peu de variantes près de celle de 2017 est à saluer. Elle tombe à point. Trois personnalités (un président de la Ligue des droits de l’homme et militant de longue date pour les libertés, maître Ali Yahia Abdennour, un ancien ministre des régimes dictatoriaux de Boumediene et de Chadli Bendjedid-Ahmed Taleb Ibrahimi, et un général à la retraite monté au créneau des revendications démocratiques surtout depuis 1999- Rachid Benyellès) viennent de s’adresser à l’état-major de l’ANP, institution de la pérennité et de la sécurité. Le ton est prudent et mesuré pour ne froisser ni l’institution ni la rue révoltée (comme disait Aâmi Salah Boubnider, c’est une solution qui ne fait ni peur à la brebis ni n’affame le loup : «hadha lHall ma yakhawaf ennaâja wa yajawa3 edhib). Ces personnalités ne représentent qu’elles–mêmes et ne sauraient exprimer ni directement ni indirectement quelques lobbies ou quelques sensibilités politiques ni idéologiques. Ce serait une voix de sagesse pour une solution apaisée de la crise provoquée par la mafiocratie du régime, démasquée et brisée par la rue et traînée devant les juridictions compétentes et libérées. Ce qui manque dans cet appel, ce sont des solutions à discuter. En ce sens cet appel reste un appel, ni plus ni moins. Il reste suspendu à l’examen soutenu de la situation critique qui a poussé l’institution judiciaire militaire à intervenir. Et c’est ce qui souligne la gravité de cette situation encore opaque. L’appel est à prendre en considération.»

Nourdine Benissad, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme : « C’est un appel à la raison»
«L’initiative des trois personnalités traduit les attentes du peuple et il est en droite ligne avec les diverses initiatives proposées par les différents acteurs de la société. Ce que je retiens essentiellement, c’est l’appel à la raison, à la voie incontournable qui est celle du dialogue et au compromis pour sortir de la crise ainsi que l’identification des acteurs du dialogue, notamment les tenants du pouvoir, le commandement militaire pour aller vers une véritable transition démocratique pour bâtir une deuxième République, respectueuse des droits de la personne humaine...»

Bélaïd Abane, prof de médecine et politologue : « Cet appel est une parole de sagesse et de consensus »
«L’appel des trois honorables personnalités est une parole de sagesse et de consensus qui s’adresse à l’armée pour la mettre devant ses responsabilités historiques eu égard au contexte régional et international porteur de tous les dangers. Néanmoins, les propositions restent très générales alors que le contexte interne et externe très sensible requiert des solutions concrètes. C’est assurément l’heure de l’électrochoc politique que nous avions évoqué il y a plus de deux mois. Le réalisme politique impose de reconnaître que l’armée a encore un rôle majeur à jouer pour protéger la transition de toutes les manœuvres de récupération et déjouer toutes les tentatives qui projetteraient de semer en son sein les germes de la division. Il en va de la stabilité du pays et de la pérennité de l’Etat.» K.L.-C.

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