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Le MSP décide de le traduire devant un conseil de discipline

Djaâboub défie son parti

Le cas Djaâboub n’est pas le premier, puisque Bendada, lui aussi, ancien cadre du MSP, a accepté un poste ministériel sans consulter la direction du parti.

La nomination
d'El Hachemi Djaâboub à la tête du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale n'est pas passée inaperçue. Enarque et plusieurs fois nommé à des postes de responsabilité, d'abord à la tête de l'hôpital, ensuite au ministère de la Jeunesse et des Sports, en 1985 et 1994, il gravit les échelons de l'administration jusqu'à occuper le poste de directeur au secrétariat général du gouvernement (SGG) de 1995 à 1997. A ce profil de technocrate, El Hachemi Djaâboub prend une casquette de politique et entre dans l'Exécutif sous l'étiquette du MSP. Il y fera trois passages dans trois gouvernements drivés par Ouyahia. Il est ministre de l'Industrie dans deux équipes gouvernementales et prend le portefeuille du Commerce dans le troisième. Sa mission prend fin en 2006 sous le gouvernement Ouyahia 5.
La double casquette n'a visiblement pas empêché le président de la République de ne tenir compte que des compétences de gestionnaire de Djaâboub. Sa nomination est venue «conformément à l'article 93 de la Constitution, comme le précise un communiqué de la présidence de la République. C'était objectivement à l'intéressé d'en référer à la direction du parti ou de passer outre. La présidence de la République n'a pas à s'ingérer dans ce genre de procédure strictement partisane. C'est la première option qu'a visiblement choisi le désormais ministre du Travail. Et il faut croire que sa décision a été très mal perçue par le président du MSP, Abderrezak Makri, qui n'a pas tardé à faire réagir l'instance dirigeante du parti, prenant acte du fait qu' El Hachemi Djaâboub a «accepté le poste de ministre sans le consulter».
La formation islamiste rappellera dans son communiqué l'obligation de tout cadre d'en référer au conseil consultatif du parti, seul habilité à prendre la décision d'entrer au gouvernement. À ce propos, le communiqué souligne la «décision de la non-participation au gouvernement a été prise à l'unanimité par les membres» du Conseil consultatif. De fait, l'accord de Djaâboub relève d'une infraction et le MSP décide d'envoyer son cadre devant la commission nationale de discipline.
Le cas Djaâboub n'est pas le premier du genre, puisque Mustapha Bendada, lui aussi, ancien cadre du MSP, a répondu à une proposition de poste ministériel sans consulter la direction du parti.
L'attitude de la formation islamiste était exactement la même, à savoir qu'elle «se démarque de ce comportement». Mais dans le cas d'espèce de Djaâboub, le MSP ajoute ceci: Le «choix du président de la République porté sur un membre du conseil consultatif du mouvement sans le consulter est une tentative de le perturber après sa décision de voter non au référendum sur la révision constitutionnelle».
Ainsi, au lieu de noter le caractère poreux du MSP qui perd ses cadres un peu trop facilement, la direction rejette la faute sur le président de la République. Il faut dire que l'argument du MSP ne tient pas du tout la route et annonce un sérieux malaise dans ses rangs, notamment à la base du parti qui n'est certainement pas assez dupe pour avaler la couleuvre de sa direction. Soutenant par ailleurs, que ce «comportement confirme que rien n'a changé au sein du système politique», le MSP omet de dire qu'à son niveau aussi, les choses n'ont pas évolué et cette incapacité à garder ses cadres, renseigne sur les faiblesse des fondements idéologiques de la formation islamiste. Le mouvement qui dit avoir «déjà été confronté à ce genre de tentative à plusieurs reprises», n'a en réalité été confronté qu'à un seul autre cas, celui de Mustapha Benbada. Dans «plusieurs», il faut y voir une tentative de sauver la face. Et le communiqué de conclure: «Ce qu'a fait El Hachemi Djaâboub est condamnable et contraire aux idéaux et à l'éthique, surtout durant cette période où le travail partisan est visé à cause des positions politiques». Le parti ne s'adresse aucune autocritique, au moment où tout plaide en faveur d'une faute originelle de cette formation politique, dont les cadres ne sont pas toujours au diapason du premier responsable du parti. Un radical dans un parti qui a toujours privilégié le dialogue et le compromis.

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