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Encore d’autres bastilles à conquérir

Mis en sourdine depuis la mi-mars dernier, en raison de la pandémie de Covid-19, le Mouvement populaire algérien a migré vers la Toile pour laisser place à des débats passionnés.

Entre conservateurs et progressistes, les deux fortes tendances qui animent ce mouvement, on s'étripe à coups de critiques d'une rare violence. L'union apparente et la sérénité qui a marqué les manifestations enclenchées le 22 février 2019, a disparu au bout d'un clic et c'est toute la polarisation du débat idéologique étouffé durant les années 1990 qui remonte à la surface. En embuscade depuis le début de ce mouvement, la nébuleuse Rachad très active sur les réseaux sociaux a accentué les lignes de fracture en espérant ramasser la mise. Un modus operandi typique aux islamistes.
La méthode est sournoise car s'ils ne ramassent pas les dividendes, ils auront au moins réussi à dévoyer un mouvement dont les acquis sont pourtant indéniables, voire même inimaginables. Ils ont failli réussir leur entreprise au point où même certains intellectuels et observateurs aguerris se sont mis à défendre la thèse de l'échec du Hirak. D'abord du point de vue sociologique on ne peut apprécier et évaluer ce mouvement que sur le long terme. Un temps d'analyse est nécessaire pour comprendre. Il faut en comprendre l'origine, la nature, l'impact social et l'aboutissement du mouvement. Ensuite, on doit contextualiser ce mouvement. On ne peut ignorer le fait que c'est le résultat direct d'une profonde mutation de la société algérienne: la fougue de la jeunesse, le mal vivre de cette même jeunesse ayant accès aux études universitaires, le tout est accéléré par les réseaux sociaux ayant déchu les médias classiques.
Il s'inscrit également dans le cadre des bouleversements qui touchent la planète entière. Au moment où se déroulaient les manifestations en Algérie, des dizaines de pays à travers le monde ont connu des soulèvements populaires.
Comment peut-on parler de défaite de ce mouvement de protestation qui a fait preuve d'une incroyable maturité politique? Ebahi, le monde découvrit un peuple algérien qui ébranlait l'un des plus solides régimes autoritaires sans la moindre casse, sans qu'une goutte de sang ne coule?.
Comment ignorer que c'est ce mouvement qui a fait avorter le cinquième mandat de Bouteflika, qui l'a poussé à la démission et a conduit jusqu'à l'incarcération de hauts responsables et de puissants oligarques jusque-là intouchables? Mais tous ces acquis n'agréent pas les islamistes très conscients d'avoir définitivement perdu la bataille du terrain. Les prochaines élections législatives nous montreront le profond impact politique du Hirak. De nouvelles figures, de nouveaux partis et de nouveaux rapports de force vont émerger et il y aura d'autres bastilles à conquérir loin des querelles islamistes stériles.

De Quoi j'me Mêle

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