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Le coronavirus au jour le jour : E-paiement en Algérie

Flagrant dysfonctionnement

Nous payons le prix de la défaillance de notre système financier et celui du retard de notre législation bancaire et commerciale.

C’est vrai qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, mais il faut savoir que certains retards causent énormément de dégâts. Les dommages engendrés sont irréparables et pèsent parfois même très lourd. Le coronavirus met à nu le «mode de fonctionnement de notre société». Le retard pris par l’instauration du paiement en ligne, met à nu le système numérique de notre pays. Aujourd’hui, nous payons les retards technologiques qu’on aurait pu éviter… Le mal est profond et le dysfonctionnement est flagrant. Contacté, hier, par nos soins, le spécialiste des nouvelles technologies de l’information et de la communication, Iheb Tekkour, tire la sonnette d’alarme, au motif que la situation est catastrophique. Pour le jeune expert, «c’est l’occasion ou jamais pour que l’Etat mette en place des plates-formes pour le lancement du paiement numérique». Pour lui, c’est une occasion en or pour l’Etat qui doit «saisir cette opportunité». «Les autorités doivent prendre en charge l’allégement des procédures et l’accès au paiement. L’Etat se doit d’encourager, protéger et donner les moyens nécessaires à tous les métiers du e- commerce, notamment en ce qui concerne les opérations de livraison». Pour ledit expert c’est l’occasion aussi d’intégrer dans les mœurs des Algériens l’importance du paiement numérique. S’agissant de la probabilité d’un confinement total, Tekkour souligne que les autorités devraient créer des applications utiles à même d’accompagner et proposer des solutions adéquates. «à titre d’exemple, la création d’applications qui donnent des informations importantes, comme les pharmacies ouvertes, la livraison des médicaments… etc. avec la possibilité d’aller vers le télétravail», précise-t-il. Et ce n’est pas tout, puisque l’impact du retard est énorme sur l’économie nationale. Pour les experts, les conséquences sont considérables. à l’heure actuelle, l’Algérie n’a aucune certification électronique de ces échanges sur Internet. «La PKI contribue à identifier des détenteurs de clés en émettant des certificats électroniques et l’Algérie, pour des raisons de sécurité nationale et pour des raisons inconnues, n’a toujours pas cette solution. Probablement, c’est le seul pays au monde qui n’a pas cette solution», explique un autre expert, averti en la matière. Pour lui, une des raisons de ce retard fatal est due essentiellement au fait que certains responsables voulaient protéger leur propres interêts en éliminant toute traçabilité. Dans le même sillage, Brahim Baba Aïssa, expert en marketing et stratégie digitale, explique, de son côté, que le cadre législatif sous-développé est l’une des failles du système. «Dans les pays développés, le paiement électronique est largement utilisé, il restreint l’utilisation du cash à des limites bien identifiées. D’ailleurs, ces pays effectuent une course contre la montre pour développer des applications de paiement électronique plus efficaces», tient à préciser l’expert, indiquant que l’utilisation du service de paiement sur les téléphones peut réduire l’utilisation de l’argent liquide. Pour lui, des groupes de start-up peuvent être mis en service pour développer des applications algériennes téléchargeables sur les téléphones, pour encourager «les paiements par téléphone». «Aussi, l’apport de modifications rapides sur la législation bancaire de la part de la Banque d’Algérie constitue une nécessité absolue, en sus de l’inclusion de modifications au niveau du droit commercial, qui peinent à voir le jour». Le même expert met en exergue l’importance capitale de la promulgation d’un nouveau Code du commerce pour rendre les textes de loi y afférents compatibles avec les transformations induites dans l’économie nationale depuis 1992. L’expert en digital exprime son regret en indiquant qu’«aujourd’hui nous payons un prix double non seulement pour la défaillance de notre système bancaire et financier, et également le prix du retard de notre système législatif dans le domaine de la législation bancaire et commerciale». Enfin, il appelle la Banque d’Algérie, les ministères des Finances, du Commerce, de la Justice, des institutions émergentes, le Parlement, à agir rapidement pour faire de la crise une opportunité à saisir.

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