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Sami Agli, président de la Confédération algérienne du patronat citoyen, à L’Expression

«Il faut décomplexer le discours et l’action économique»

Intervenant sur les derniers rebondissements de la scène économique, notamment la Conférence nationale pour la relance de l'économie nationale, et la Conférence nationale des start-up, le président de la Capc, ex-FCE, décline dans cet entretien, la vision de son organisation et les axes principaux de son intervention pour contribuer au programme de relance.

L'Expression: Qu'est-ce qui a motivé la décision du changement de dénomination de l'organisation patronale que vous présidez?
Sami Agli: Effectivement, nous avons porté dans l'assemblée générale du 22 juillet passé, le changement de la dénomination, qui intervient après une année de travail intense, concernant déjà, la remise sur les rails de l'organisation, pour revenir essentiellement sur notre mission, qu'est l'économique, et seulement économique. Il s'agit de s'éloigner définitivement, de toute couleur politiques, avec un engagement apolitique. Il nous a semblé symboliquement important de finir ce changement, par un changement de nom, qui était une demande, rappelons-le, des membres qui ont voulu marquer la rupture. On est passé donc à la Confédération algérienne du patronat citoyen, car le mot citoyen est symboliquement important, car il revient sur l'action citoyenne qui a porté ses membres durant la crise. Une façon de montrer qu'au-delà du devoir, l'entreprise privée algérienne est aussi citoyenne et elle l'a prouvé d'une manière concrète. Cela étant, il faut savoir que l'obtention de l'agrément, n'a rien à voir avec ce statut de l‘organisation qui fonctionne en tant qu'association. Cela prendra le temps qu'il faudra, nous sommes conscients que c'est un procès long, et nous avons l'intention de le porter jusqu'au bout. Nous sommes en relation avec les services du ministère du Travail pour avancer dans ce sens, en conformité avec les textes de lois en vigueur.

Peut-on dire, qu'à travers ses actions, l'organisation est en train de regagner de la crédibilité sur le terrain, notamment, après les déboires qu'elle a connus?
Oui, mais dans la vie de chaque organisation, il y a des changements dans le sens, où nous sommes responsables de notre action, et nous sommes surtout responsables du devenir de l'organisation. La crédibilité se mérite par le travail, par l'action concrète, et surtout une action utile. C'est notre cheval de bataille, à savoir l'utilité de notre organisation, maintenant, durant cette crise, en étant un partenaire fiable avec les pouvoir publics, sur qui on peut compter.

Quels sont les axes importants que vous avez retenus, de la Conférence nationale pour la relance économique?
J'ai qualifié cette rencontre, d'historique, car elle fixe le cap et la vision de ce que va être notre économie plus tard, et révèle surtout l'importance que donnent les autorités du pays, à leur tète le président de la République, à la question économique, et à l'entreprise de manière générale. Rehausser l'événement avec sa présence est un message très fort pour l'économie, et à la communauté des affaires, ce qui fait que nous avons salué, l'organisation de cette rencontre, qui a apporté notamment, dans cette conjoncture difficile, des messages de confiance, d'apaisement, et d'assurance, pour pouvoir se projeter. Lorsque le président parle de l''entreprise, de la lutte contre la bureaucratie, des start-up, et de la transformation agricole, tout cela nous interpelle en tant qu'organisation patronale. D'autre part, on ne peut que saluer les décisions qui ont été prises, en l‘occurrence, la dépénalisation de l'acte de gestion, l'annulation de ce qui était autour de la lettre anonyme. Tout cela donne de la confiance, alors place au travail!
Pensez-vous que l'Algérie recèle les capacités, les assises et le temps nécessaires, pour réaliser les réformes, relever tous les défis et éradiquer les freins dans l'économie?
La vraie assise, c'est le potentiel même du pays. Il s'agit de savoir comment traduire ce potentiel en opportunités d'investissement, rapidement. La volonté y est, l'économie est aujourd'hui une priorité dans l'action du politique, c'est très important pour le pouvoir de se projeter. Maintenant, toutes ces visions, ces reformes, doivent être appliquées et ressenties dans la vie quotidienne de l'entreprise et des chefs d'entreprise. Il faut aller vite dans ces réalisations, car la crise est là depuis 7 mois, et risque de durer encore quelques mois et risque de détruire des pans entiers de l'économie, si il n' y a pas de prise en charge rapide et accompagnement de l'entreprise, de manière générale. Cela ne peut se traduire, que par l'action de l'administration qui prend le relais pour appliquer les décisions, ce qui nécessite, une débureaucratisations de l'acte de gestion, la facilitation de l'accès aux financements et aux fonciers. C'est tout l'écosystème de l'investissement qui doit changer, et ce n'est pas un choix, car tous les pays qui se trouvent dans notre situation, sont en train d'opérer des changements profonds, ce qui rend la concurrence féroce, et nous oblige à porter des changements parfois radicaux. Au même titre, nous sommes contraints d'avoir de l'attractivité pour attirer les investisseurs étrangers. Nous devons être un vrai réceptacle pour le capital et surtout pour les IDE. Ces derniers sont importants dans la relance économique de l'Algérie. Pour ce faire, il est impératif, de réussir les réformes programmées, d'alléger les procédures pour l'investissement, et surtout réduire le temps de l'administration qui coûte très cher pour l'économie. Dans ce sens, la stabilité de la réglementation, est un message très fort du président de la République.

On parle beaucoup de l'impératif de passer d'une économie de rente, à une économie de production et compétitivité, quelles sont les propositions de la Capc, pour y contribuer?
En tant que force de proposition, on est depuis le mois de juin 2019, mobilisés pour faire des propositions et des analyses sur plusieurs secteurs. Il faut cependant, prioriser, c'est très important. Pour nous, la priorité aujourd'hui, c'est l'industrie et l‘agriculture. C'est ce mix gagnant qui doit être poussé vers l'autonomie alimentaire et agricole et tout de suite tisser un réseau d'industrie autour de ce paradigme. L'industrie est un levier réel de la relance économique, et je ne parle pas uniquement d'industries, de bougonnements, il s'agit de travailler sur la matière première qu'on peut tirer de chez nous. Au même titre, l'agriculture, est réellement la première priorité, du fait que tout est à faire, de l'amont à l'aval. L'autre importance réside dans le secteur des services, où on a vu que les charges des services pesaient autant que l'importation des produits finis. On parle de 12 milliards de dollars de services importés, alors que nous n'avons pas les moyens de payer aujourd'hui, ce qui oblige nos entreprises à s'adapter, à faire des partenariats avec ces entreprises, et bureaux d'études.

Comment évaluez-vous les rencontres, telles que celle dédiée au secteur de la start-up, pour laquelle a été organisée une Conférence nationale cette semaine?
Les start-up ce n'est pas uniquement un effet de mode, c'est une obligation. Nous avons une jeunesse qui bouillonne et qui constitue une solution pour l'économie nationale. Les jeunes porteurs de projets en Algérie, n'ont rien à envier à ceux de l'étranger, il faut juste leur donner cet écosystème, pour leur permettre d'émerger. Cela va de la protection de leurs brevets, de leurs idées, à l'accompagnement financier, et l'internationalisation. Pour ce faire, Il faut, décomplexer le discours et l'action économique, ouvrir les portes aux jeunes et libérer les initiatives.

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