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Ali Bey Nasri, président de l’Anexal à L’Expression

«Il faut la levée de la bureaucratie, liée à l’exportation»

Réagissant, avec ferveur, aux dernières orientations prises par le gouvernement pour l'établissement d'un plan de relance économique, Ali Bey Nasri, président l'Association nationale des exportateurs algériens, revient, dans cet entretien, également, sur les effets de la crise sanitaire sur l'économie nationale, notamment le secteur de l'export.

L'Expression: De quelle façon, les mesures de prévention contre le Covid-19, ont affecté le secteur de l'exportation?
Ali Bey Nasri: L'impact est la mise en place des suspensions à l'export, que nous avons contestée, car c'est une liste de 1 019 produits, alors que nous avions précisé que nous n'exportons même pas 10% de ces produits. Par ailleurs, le motif de cette décision était de ne pas perturber le marché national, sur l'aspect approvisionnement du citoyen. Or, cet objectif est dépassé et nous constatons, aujourd'hui, qu'il y a une surproduction, notamment en fruits et légumes. Cette liste a été pensée sur la base que l'Algérie est un pays très fortement exportateur, ce qui est faux. on a suspendu l'exportation des produits pour lesquels il n'y avait aucune inquiétude sur le marché national. Il n'y a qu'à voir nos exportations de produits agricoles. Au plus grand niveau d'exportation de la pomme de terre, nous sommes arrivés à 5 000 tonnes, sur une production de 5 millions de tonnes, ce qui est dérisoire. Par ailleurs, nous étions d'accord pour une liste qui ne touche qu'aux produits agricoles, car notre souhait est d'exporter beaucoup plus, comme le font les Egyptiens qui arrivent à 650 000 tonnes de pomme de terre exportées.

L'exportation étant un pan important de l'économie nationale, que pensez-vous des actions du gouvernement pour l'établissement d'un plan de relance économique?
Je dois vous dire que le secteur de l'exportation ne figure pas dans cet agenda pour la simple raison que notre association qui représente les exportateurs algériens, n'a pas été invitée aux différentes rencontres avec les partenaires sociaux et économiques. Cela dit, nous avons d'excellentes relations avec le ministère du Commerce et une grande proximité. Nous sommes respectés et écoutés. Malheureusement, il y a beaucoup de bureaucratie dans ce domaine et à mon avis, on aurait dû laisser le ministère du Commerce gérer seul les autorisations et les demandes d'exportations. Cependant, pour nous, le travail sur le terrain continue, qu'on soit invité ou pas.

Quelles ont été les actions et les propositions de l'Anexal, pour remédier à cette situation?
Nous avons saisi toutes les autorités concernées, il est vrai que le ministère du Commerce et le Premier ministère ont ouvert une fenêtre où les opérateurs qui ont des contrats ou des engagements, peuvent saisir le ministère du Commerce, pour faire aboutir leurs exportations. Il y a eu délivrance d'autorisation, mais le temps pour avoir une réponse et réaliser l'opération, est trop long. Ce n'est pas moins de 45 jours, durant lesquels les exportateurs risquent de perdre leurs marchés, c'est le plus grand danger pour ce secteur. Notre action s'est essentiellement articulé autour de la révision de cette liste, à la lumière des conditions actuelles. Il faut savoir qu'un agriculteur qui exporte, bénéficie d'un prix de vente rémunérateur, une garantie de revenus qui est très importante pour booster le secteur. Nous avons fait exactement le contraire de cette stratégie, en fermant l'accès à l'exportation de ces produits, qui sont en surproduction en Algérie et qui ne font pas l'objet d'exportation. Donc, nos propositions sont claires et connues. Il s'agit en premier lieu de la levée de la bureaucratie, liée à l'exportation, notamment dans sa partie réglementation d'échanges. À cela s'ajoute la nécessité d'une plus grande maîtrise dans la logistique, de réaliser des zones d'échanges au niveau des frontières et renforcer l'aspect de la formation.

Comment appréciez-vous la place réservée à l'exportation dans le plan de relance économique?
Nous sommes une partie très active dans la stratégie de l'exportation et nous considérons qu'il n'est pas logique de mettre en place un plan de relance économique, sans prendre en considération le secteur de l'exportation. Maintenant, si cette partie a été confiée à d'autres, qu'on nous le dise, on leur fera à l'avenir nos propositions, car, pour nous, ce n'est pas le fait de siéger qui est important. Par ailleurs, notre constat est clair, on ne sera pas dans le bon sillage pour une relance économique, dans la mesure où beaucoup reste à faire dans des secteurs stratégiques, à l'image de celui du tourisme où il est impératif de libérer les procédures, pour permettre aux initiatives et aux projets de naître et d'aboutir. Une simple comparaison avec nos voisins, qui n'ont pas le même potentiel dans ce domaine, montre à quel point nous sommes en retard. D'autre part, il y a urgence à améliorer le climat des affaires pour rendre l'investissement en Algérie plus attractif.

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