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Le président de l'Association des entrepreneurs algériens insiste

«Il faut libérer l'entreprise algérienne»

Il a révélé que 60% des entreprises ont mis la clé sous le paillasson.

Le secteur du bâtiment est incontestablement à l'agonie. Les entreprises ferment l'une après l'autre, générant en conséquence des centaines de chômeurs. Autant d'indicateurs affolant, évoqués, hier, par le président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea), Mouloud Khaloufi. Pour illustrer l'étendue des dégâts, ce dernier a avancé lors de son intervention à la Radio nationale Chaîne 3, que plus de «60% des entreprises ont mis la clé sous le paillasson». Pis encore, il révèle que les entreprises qui sont actuellement à l'arrêt, ne sont pas seulement celles chargées de la réalisation des infrastructures. En effet, «les entreprises de fabrication de matériel de construction sont pratiquement toutes en panne d'activité», a-t-il alerté. L'intervenant explique cette crise sans précédent comme étant un contrecoup des derniers événements liés au soulèvement populaire. Et donc, une situation qui dure, depuis le 22 février 2019. Mouloud Khaloufi a, dans ce registre, fait savoir que son association a soumis au gouvernement, près de 14 propositions, comme alternatives. «Propositions que l'Etat n'a pas prises en considération», a-t-il déploré. Enumérant ces suggestions, il citera les points relatifs à la réalisation, à l'assainissement des problèmes des entreprises, mais encore, le lancement d'un partenariat public-privé.
L'autre facteur qui, selon lui, a mené le secteur du bâtiment à la «dérive» est lié à la politique gouvernementale, qui, jugeant l'outil local peu performant, voire médiocre, a depuis toujours «favorisé les entreprises étrangères chinoises ou turques...». Mouloud Khaloufi estime qu'il fallait penser depuis le début à «lancer des projets en usant d'un matériel exclusivement algérien». Il considère que l'économie du pays se dégrade de semaine en semaine et qu'il est plus que nécessaire de «booster la production locale». D'autant plus que «le potentiel existe bel et bien». A ce titre, il a pointé du doigt le fait que les pouvoirs publics ne mettent pas à disposition des entrepreneurs algériens des assiettes pour qu'ils puissent les mettre à profit avec les moyens de bord. Il suggère dans cette orientation, l'instauration d'un partenariat entre les entreprises du public et celles du privé, à condition qu'elles soient nationales.
L'invité de l'émission s'est, par ailleurs, montré offensé par les affirmations prônant la thèse que sans les entreprises étrangères, la crise du logement ne pourra jamais être résorbée en Algérie. «C'est faux», s'est-il insurgé. «Moi j'affirme à mon tour que l'entreprise algérienne, si on lui donne les moyens nécessaires, est bien capable de réaliser des projets.» Il admettra toutefois, que s'agissant des mégaprojets, la question relève d'un tout autre aspect.
Tout en pointant du doigt les points qui font tache d'huile dans le secteur, il considère qu'aujourd'hui, il faut à tout prix «libérer l'entreprise», car c'est là où se situe finalement le problème. Mouloud Khaloufi juge que la question de l'importation des véhicules de moins de 3 ans ou encore l'allégement de la règle des 51/49% ne sont nullement à l'origine du malaise que vivent les entreprises algériennes. Par conséquent, la priorité doit être «la libération de l'entreprise à travers l'accompagnement des jeunes entrepreneurs sur le terrain et pas seulement en théorie», a-t-il indiqué, insistant sur l'absence du concret dans la politique initiée par les tenants du pouvoir. Aussi, pour la concrétisation de ce dessein, il est nécessaire d'être stable sur le volet politique. C'est -à-dire «le lancement d'un programme par un gouvernement et donc un président légitime».
Le président de l'Agea a, par ailleurs, réfuté la véracité des statistiques portant sur la réalisation de 4 millions de logements en Algérie. Pour lui, ces chiffres sont erronés. «Si on fait le calcul, cela voudrait dire que plus de 24 millions d'Algériens ont eu accès à un logement.» Or la réalité du terrain démontre autre chose, dit-il ironiquement. Pour étayer son argumentaire, il prend l'exemple des sinistrés du tremblement de terre de Boumerdès en 2003, qui ont été enfin relogés, il y a a peine cinq mois.
Revenant sur la qualité jugée «médiocre» des bâtiments réalisés dans le cadre des formules d'aide au logement, Aadl, LPP, LPA.., Mouloud Khaloufi explique que le souci se pose au niveau de l'administration qui ne tient jamais compte des besoins bien spécifiques exprimés par les Algériens en termes de séparation des pièces ou même de leurs superficie.

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