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Abderrahmane Benkhalfa, expert en économie, à L’Expression

«Il faut mettre en place des mécanismes de sauvegarde»

Réagisant aux dernières évolutions de la crise du coronavirus et à la chute des prix du pétrole, Abderrahmane Benkhalfa, ex-ministre des Finances et expert en économie revient dans cet entretien sur les mesures prises par le gouvernement pour faire face à cette double crise et explique les éventuelles voies de sortie de cette situation.

L'Expression: Que pensez-vous des mesures prises par le gouvernement pour affronter la chute des prix du pétrole engendrée par l'apparition de l'épidémie du coronavirus.
Abderrahmane Benkhalfa: Nous sommes dans une conjoncture exceptionnelle, où le monde se trouve dans une mauvaise posture. C'est la première fois, pour un pays comme le nôtre, où il y a une simultanéité de trois facteurs contraignants. D'abord l'immobilisme qui gagne le monde à cause de l'épidémie du coronavirus, alors que l'économie mondiale est basée, notamment sur la mobilité des personnes, des capitaux et la mobilité des biens. Avec l'apparition du coronavirus, tout cela s'est arrêté. A cela il faut ajouter la chute vertigineuse des prix du pétrole et, en ce qui nous concerne, il faut rappeler que nous avons une année de sécheresse. C'est une mauvaise année qui a pourtant, bien commencé, avec la sortie de l'impasse institutionnelle. Ce qui a rendu l'Algérie visible et audible sur le plan mondial, mais sur le plan économique, le gouvernement est en train de travailler sur la mise en place de mesures d'ordre conjoncturel et sur des mesures à portée structurelle.

Comment voyez-vous la conciliation entre ces deux actions?
Il est impératif de travailler sur les deux plans. Dans le sens où les mesures d'ordre conjoncturel sont orientées de façon à éviter que la situation n'empire, donc, il faut mettre en place des mécanismes de sauvegarde, qui seront révélés par la loi de finances complémentaire. Il s'agira essentiellement de freiner les dépenses qui ne sont pas nécessaires et d'augmenter les ressources. C'est la démarche à suivre et qui consiste à ne pas surcharger le budget, et chercher des ressources non budgétaires. Il faut également agir sur les coûts de consommation du fait que la productivité et l'économie sont entrées dans une phase de veille. Il faut espérer par ailleurs, que la loi de finances complémentaire comporte plus d'épargne, plus d'actions sur le plan fiscal, telles que l'élargissement de l'assiette fiscale. C'est une période difficile, où il faut faire appel à la citoyenneté. Car il est important de résister à la crise de façon à ne pas sortir plus appauvri après le passage de la tempête. Par ailleurs, pour les mesures structurelles, le travail qui doit se préparer après la crise, pour permettre d'engager correctement les reformes annoncées, mais cela repose aussi bien sur les décisions des autorités que sur le comportement, la discipline et l'engagement des citoyens durant la crise. Il ne faut pas sous prétexte de vacances ou d'inactivité, consommer plus d'énergie, d'électricité et de gaz, d'autant plus que nous avons déjà un grand déficit budgétaire, il ne faut pas que l'année difficile qui vient de s'achever ne soit aggravée, car il faut savoir que l'épidémie risque de durer quelques mois.

Comment voyez-vous la mobilisation de moyens financiers pour appliquer des mesures, par une conjoncture aussi difficile?
Pour ce faire, la loi de finances complémentaire doit justement agir sur la réaffectation de certaines ressources, parce que les dépenses qu'on va faire durant cette période ne seront que nécessaires. D'autre part, il faut s'attendre à ce que la loi de finances complémentaire, engage des démarches sur la mobilisation, en cette période d'alliance nationale, de ressources qui sont moisies. C'est le moment de lancer un nouvel emprunt obligataire, de sommer les gens de payer leurs impôts, de penser à relancer la conformité bancaire à des taux plus faibles. Il s'agit de travailler sur une prise de conscience nationale de la gravité de la situation. Il faut saisir cette occasion où les activités se réduisent considérablement, pour mûrir dans la sérénité les dossiers de réformes, de façon à ce qu'ils contribuent à aborder les questions fondamentales et structurelles.

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