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L'espoir d'une Algérie meilleure renait après 58 ans d'indépendance

Il n'est pas trop tard...

La jeunesse a besoin de connaître son histoire, très riche, qui ne saurait se limiter à la période contemporaine de 1963 à 2020.

L'Algérie célèbre le 5 juillet 2020 la fête de l'Indépendance et de la Jeunesse marquant la fin de la colonisation française depuis la conquête de l'Algérie de 1830 à 1871 par la France, qui marquera une longue résistance avec l'avènement du nationalisme avant le déclenchement de la Guerre de Libération nationale. La France reconnaît l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet et celle- ci est proclamée le 5 juillet 1962. Du 5 juillet 1962 au 5 juillet 2020, l'Algérie est toujours à la recherche de son destin avec une transition inachevée tant sur le plan politique qu'économique. Les défis qui attendent l'Algérie après l'élection présidentielle de Abdelmadjid Tebboune sont nombreux et complexes. Toute politique de développement de 2020 à 2030 n'aura de chances d'aboutir que si d'abord l'on tient compte des trajectoires du passé pour ne pas renouveler les mêmes erreurs. Cela implique la mise en place de nouvelles institutions débureaucratisées décentralisées, un minimum de consensus social pour sa mise en oeuvre, tout projet étant porté forcément par les acteurs politiques, sociaux et économiques.
Après les évènements du Hirak, l'Algérie se trouve confrontée à l'épidémie du coronavirus où le choc externe de 2020 aura des effets durables sur l'économie du monde, le commerce international s' étant effondré, le FMI prévoyant une baisse de 11% du volume des échanges de biens et services en 2020 et la Banque mondiale dans son rapport du 8 juin 2020, prévoit une contraction de 5,2% du PIB mondial en 2020, celui du FMI du 24 juin 2020 une contraction de 4,9%, avec des ondes de choc pour 2021, L'Algérie fortement connectée à l'économie mondiale via la rente des hydrocarbures, qui lui procure avec les dérivés, plus de 98% de ses recettes en devises selon la Banque mondiale (rapport du 8 juin 2020) aurait un taux de croissance négatif de -6,4% en 2020.

L'illusion monétaire
L'Algérie doit éviter le mythe que les exportations de matières premières brutes et semi-brutes, loin de la rente passée des hydrocarbures avec un cours supérieur à 70/80 dollars le baril et le gaz naturel supérieur à 10 dollars le Mbtu, la rente actuellement étant en déclin et dont les filières à l'aval sont contrôlées par six à sept transnationales, ne donnant pas de rente, mais un profit juste moyen, fonction de la rentabilité, ou le mythe monétaire de l'importance des réserves de change, produit de la rente sont facteurs de développement. Remémorons-nous le déclin de l'Espagne pendant plus d'un siècle, après avoir épuisé ses stocks d'or venus d'Amérique, le cas du Venezuela premier réservoir mondial de pétrole en semi-faillite et tous ces pays riches en minerais d'Afrique en sous-développement. Voyez l'expérience de la Roumanie communiste de Nicolae Ceausescu avec une dette nulle, mais une corruption généralisée et une économie en ruine. Comme il faudra éviter l'illusion monétaire face aux tensions financières et budgétaires inévitables entre 2020-2025, j'attire l'attention du gouvernement algérien que les recettes néo-keynésiennes de relance de la demande globale ne s'appliquent pas à l'Algérie qui ne souffre pas de rigidités conjoncturelles. L'on devra comparer le comparable comme l'économie vénézuélienne et non les USA et l'Europe reposant sur une économie productive, alors que l'économie algérienne a pour fondement la rente des hydrocarbures avec un déclin de l'appareil productif hors rente, excepté certains segments de l'agriculture. Une nation ne pouvant distribuer plus que ce qu'elle produit, donc attention à la dérive salariale que certains experts algériens (vision populiste) proposent qui ne peut que conduire à la dérive inflationniste qui pénalisera les couches défavorisées, sans relancer la machine économique.

Valeur ajoutée
Il y a lieu de procéder sans complaisance à un examen très lucide de la situation pour mieux réagir dans plusieurs segments de la vie économique et sociale: tels l'éducation-formation, le savoir pilier du développement, la santé, la modernisation de l'agriculture, la culture financière des acteurs économiques, l'efficacité de l'administration, la relance des entreprises, à travers une nouvelle politique industrielle, lutter contre les déséquilibres régionaux et les inégalités sociales, la formation civique et politique de la jeunesse et tant d'autres domaines. Dans le cadre de la bonne gouvernance, il s'agit d'éviter des dépenses inutiles que l'on voile par de l'activisme, reflétant une panne d'idées, habitués à dépenser et non à gérer à partir de normes standards Dans la pratique des affaires, il n'existe pas de sentiments. L'attrait de
l'investissement productif, y compris les services à valeur ajoutée, qu'il soit étranger ou national, repose principalement sur huit facteurs:
- premièrement, une visibilité dans la démarche socio-économique à moyen et long terme, supposant une planification stratégique, évitant des décisions au gré de la conjoncture;
- deuxièmement, sur la bonne gouvernance, de profondes réformes structurelles, la corruption détournant les investisseurs créateurs de valeur ajoutée;
- troisièmement, sur la levée des obstacles bureaucratiques centraux et locaux qui constituent le facteur essentiel du blocage, trop de procédures alors que l'investisseur agit en temps réel, il existe des opportunités à travers le monde et pas seulement en Algérie;
- quatrièmement, sur la réforme du système financier lieu de distribution de la rente, qui n'a pas fait sa mue depuis l'indépendance politique car enjeu énorme du pouvoir se limitant à des aspects organisationnels, techniques;
- Cinquièmement, sur la réforme du système socio-éducatif fondé, sur les nouvelles technologies, avoir une main-d'oeuvre non qualifiée à bon marché n'étant plus d'actualité avec l'avènement de la quatrième révolution économique mondiale fondée sur l'économie de la connaissance;
-sixièmement, sur l'efficacité des start-up, malgré des compétences qui seront limitées sans une base économique et des institutions efficientes adaptées au digital et à l'intelligence économique, risquant de renouveler les résultats mitigés, malgré de nombreux avantages, de tous ces organismes de l'emploi des jeunes;
- septièmement, sur l'épineux problème du foncier car actuellement le mètre carré est trop cher et souvent les autorités attribuent du terrain sans viabilisation et utilités: routes, téléphone, gaz, électricité et enfin;
- huitièmement, éviter des changements périodiques de cadres juridiques. Car, il est reconnu après les scandales
financiers que la règle du 49/51 a eu un impact néfaste permettant à certaines oligarchies proches du pouvoir d'avoir une rente sans apporter une valeur ajoutée, mais devant définir clairement ce qui est stratégique et ce qui ne l'est pas; idem, pour le droit de préemption qui peut décourager tout investisseur sans compter les nombreux cas de litiges au niveau des tribunaux internationaux.

Evitons toute sinistrose
De 1963 à ce jour, contrairement à certaines analyses malveillantes, depuis l'indépendance politique l'Algérie a connu d'importantes réalisations. Quelle était la situation de l'économie, de l'éducation, des infrastructures, des branchements en gaz et électricité, en 1962 devant comparer le comparable, la population était de 11,62 millions d'habitants avec 95% d'analphabètes, plus de 80% vivant dans des taudis et actuellement au 1er janvier 2020 43,9 millions d'habitants. Ceux qui affirment que rien n'a été réalisé depuis l'indépendance politique versent dans le dénigrement politique, mais nous devons reconnaître qu'il existe encore des poches de pauvreté et une répartition inégalitaire du revenu national. Nous devons également reconnaître une non-maîtrise de la gestion avec des surcoûts exorbitants et la corruption qui gangrène le corps social. D'où l'urgence de corriger l'actuelle trajectoire qui a atteint ses limites devant reposer sur une réelle décentralisation, une réorganisation institutionnelle centrale et locale et une vison stratégique de l'avenir dans le domaine économique, social, culturel, diplomatique, et sécuritaire de l'Algérie horizon 2020 - 2030 par rapport à la transformation du nouveau monde. Car, depuis fort longtemps et pas seulement durant la période actuelle, l'Algérie semble chavirer un moment et reprendre avec hésitation ses équilibres un autre moment. Il ne s'agit pas de renier les traditions positives moulées dans la trajectoire de la modernité, lesquelles peuvent être facteurs de développement. Comme le rappelle avec justesse Malek Chebel, l'Algérie à l'instar de bon nombre de pays musulmans est en transition et fonctionne entre l'imaginaire de la Oumma et la construction d'un Etat-nation, celui-ci du type standard n'éxiste pas, mais plutôt des équipements anthropologiques intrinsèques qui modèlent le système politique inhérent à chaque situation socio-anthropologique. Pourtant, au-dessus de tout, l'Algérie reste un pays dynamique, plein de vitalité, qui se cherche et cherche sa voie... Les partis et la société civile traditionnels avec le développement des réseaux sociaux servent de moins en moins d'intermédiations sociales et cela n'est pas propre à l'Algérie...
L'opposition est atomisée et les nombreux micropartis et organisations dites société civile, peu efficaces pour mobiliser la population, déconnectés de la réalité du nouveau monde supposant une profonde restructuration de la société devant s'adapter à la configuration en perpétuelle évolution, notons l'absence de situation statique.
En conclusion, la prospérité ou le déclin des civilisations de l'Orient et de l'Occident a clairement montré qu'une nation sans son élite est comme un corps sans âme. Les expériences historiques montrent clairement que le régime politique (à ne pas confondre avec l'Etat au sens épistémologique du terme) qui est un sous- ensemble du système politique, que les tensions que connaît le système ou celles qu'il est appelé à connaître, doivent être recherchées dans les dysfonctionnements ou les crises d'autorité qui surgissent périodiquement, et depuis longtemps, au plus haut niveau de l'Etat. La nouvelle reconfiguration politique, pour aller vers une nouvelle République, doit prendre en charge tant les mutations internes de la société algérienne que la nouvelle architecture des relations internationales et tenir compte de notre histoire car celle-ci est le fondement de la connaissance et de l'action future pour une nouvelle République. La jeunesse a besoin de connaître son histoire, très riche, qui ne saurait se limiter à la période contemporaine de 1963 à 2020. Gloire à tous nos martyrs à travers notre longue histoire, qui se sont sacrifiés pour une Algérie prospère, où serait bannie l'injustice, une Algérie fondée sur l'Etat de droit, la démocratie tout en tenant compte de sa riche anthropologie culturelle.

De Quoi j'me Mêle

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