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Election présidentielle

L’administration exclue de la gestion

Depuis des décennies, un voile épais de flou et de suspicion accompagnait les rendez-vous électoraux, les plongeant dans les abysses de la malversation et du déni de la démocratie.

C’est une révolution en matière de transparence et d’indépendance de l’administration algérienne. Les élus, les maires, les walis et les représentants officiels à l’étranger, n’auront plus aucun droit de regard sur la gestion des prochaines élections. Désormais, ces prérogatives font l’objet de transfert au bénéfice de l’autorité indépendante pour l’organisation des élections, dont la création a été confiée officiellement à karim Younès, coordinateur de l’Instance de dialogue et de médiation. Et ce suite à la validation de son rapport final, par le Conseil des ministres et pour laquelle le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati à confirmé hier, la totale autonomie de cette instance dans sa tâche qui consiste en la préparation, la gestion, et surveillance des élections. Il faut dire que c’est une première dans l’histoire des élections en Algérie, du fait que depuis des décennies, un voile épais de flou et de suspicion accompagnait les rendez vous électoraux, les plongeant dans les abysses de la malversation et du déni de la démocratie. A tel point que le citoyen algérien ne pouvait plus dissocier le processus électoral de celui de la fraude. Et pour cause, l’administration asservie aux desseins de l’ancien régime, n’œuvrait que pour satisfaire ses objectifs électoraux et par conséquent politiques. Ce sont ces postes administratifs stratégiques, puisque de décision, qui peuvent contrebalancer le cours des élections et permettre de détourner les voix de tout un peuple à travers des techniques affûtées de fraude et de falsification. Des techniques identifiables, grâce à des zones d’ombre dans le processus électoral, où la finalité des opérations de vote et de dépouillement des voix est devenue le chaînon manquant des opérations. Ces dernières s’achèvent dans des bureaux de vote, qui se referment mystérieusement au public, où la suite du parcours des urnes qui contiennent l’opinion du peuple et son choix, se terrent dans une grande omerta, où la circulation des boîtes de vote et leur manipulation frauduleuse, jusqu’à l’annonce des résultats, deviennent l’action principale dans ce processus. L’image est celle d’une pièce théâtrale dont l’écriture du dernier acte est toujours réservée aux administrateurs, au détriment d’un scrutin populaire transparent censé refléter la volonté populaire.
En réponse à ce fléau et aux revendications du peuple qui, depuis le 22 février, a décidé à travers la contestation, de prendre en main, seul, son destin, la justice, en harmonie avec les propositions sorties des consultations du dialogue, base son action sur la réhabilitation de la confiance entre le peuple et l’administration électorale, en conférant à l’autorité d’organisation des élections, les pleins pouvoirs, pour une gestion exclusive des élections. Du fait qu’elle sera la seule à décider et fixer toutes les règles. Et ce partant de la convocation du corps électoral jusqu’ à l’annonce des résultats préliminaires, passant par la gestion des financements des campagnes. Mais qu’en sera-t-il sur le terrain ? Sommes-nous en phase de passer à une gestion réellement transparente des élections où l’acte de voter ne serait plus une transaction financière ? L’autorité indépendante chargée de l’organisations des élections, réussira-t-elle à éradiquer, à mettre hors d’état de nuire les architectes de la fraude ?
De toute évidence et au vu des garde-fous mis en place par le truchement de ses nouvelles prérogatives, notamment la mise à l’écart de l’administration dans toutes ses formes, qui aux yeux du peuple, représente l’incarnation du faux et usage de faux en matière d’élections les prochaines élections ont de fortes chances, si elles ne se déroulent pas sous la houlette des symboles de l’ancien régime, de réconcilier les citoyens, les électeurs avec un processus démocratique, longtemps happé par les desseins machiavéliques de dirigeants véreux, qui ont amené le pays à l’impasse sociale et politique où il se trouve actuellement.

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