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65 Anniversaire du déclenchement de la guerre de libération

L’Akfadou a la mémoire fraîche

Akfadou, journée ensoleillée marquant la fin du mois d’octobre. Dans cette région montagneuse, on se prépare pour la cueillette des olives. La guerre d’Algérie n’a pas pour autant été oubliée. Elle est encore dans la mémoire de ceux et celles qui l’ont vécue.

Sur un massif montagneux culminant entre 800 et 1.700 mètres d’altitude vivent des milliers d’âmes réparties sur plusieurs villages plus ou moins grands. Les habitants de cette municipalité avaient accompli un rôle pendant la guerre de libération. La région fut déclarée par les autorités coloniales zone interdite. Elle fut le siège du quartier général de la Wilaya III historique sous le commandement du colonel Amirouche. A Akfadou, on se souvient encore des affres de la guerre de libération. Certains de ses habitants avaient même pris part à la Seconde Guerre mondiale aux côtés de la France. De ceux-là il ne reste plus personne. De la génération suivante, celle qui a pris part à la guerre de libération, certains sont encore de ce monde.
Vivant des seules ressources de la terre, les habitants de cette localité n’avaient pas hésité un instant à épouser l’appel du 1er novembre pour s’engager résolument dans la lutte armée. De la guerre on se souvient encore. On se souvient de ces descentes punitives de l’armée coloniale, des bombardements intensifs des villages, des déportations et des opérations héroïques des moudjahidine, soutenus par des femmes. à Akfadou, tout le monde avait pris part à la guerre d’une manière ou d’une autre. La mobilisation était telle que l’armée coloniale avait vite fait de décréter cette zone « interdite». Da Saïd avait 19 ans lorsqu’il s’engagea dans la lutte armée. Pour avoir sa place, il fallait d’abord se rendre auteur d’un acte héroïque contre les soldats français. C’est comme ça qu’on gagnait la confiance des responsables. « Nous vivions dans une situation de misère totale. On n’avait presque rien, si ce n’est nos terres et nos arbres qui ne permettaient que de survivre. Certains de nos parents partaient en France, d’autres allaient jusqu’à Skikda pour travailler. Notre région n’avait ni école ni route », raconte-t-il pour expliquer entre autres les raisons qui l’ont amené à s’engager pour la libération du pays.
« L’appel du 1er Novembre avait encouragé plus d’un pour en finir d’abord avec cette situation de misère, mais aussi accéder à une vie digne en se débarrassant d’une colonisation qui nous avait privés de tout », poursuit-il non sans exposer les conséquences de cet engagement.
« Le rôle prépondérant de notre région, qui abritera vite le quartier général de la Wilaya III historique situé dans le village de Mezoura, poussera l’armée française à occuper les lieux, transformant le village Taourirt en véritable place forte », racontent les survivants de cette guerre atroce. Situé sur une crête qui domine toute la région et faisant face au village Mezoura, les forces coloniales s’y étaient installées afin de lutter contre les activités des moudjahidine et pour mieux contrôler la zone de l’Akfadou aux mains de leur charismatique chef, le colonel Amirouche. C’était de là que l’armée française surveillait toutes les activités. « Au moindre fait suspect, ce sont les bombardements ou encore des descentes punitives contre les populations restées attachées aux maquisards dans une logique sans faille », se remémore Da Kaci. On se souvient de ce vaste déplacement de populations des villages d’Ikdjane vers Zioui pour mieux contrôler l’activité des habitants et priver les moudjahidine d’un soutien considérable. Na Fadhma, du village Aït Mahiou, n’a pas oublié. Jeune fille, elle avait été embarquée manu militari par les soldats français pour se retrouver dans un autre village où elle avait été accueillie par les habitants, en dépit du peu de moyens dont ils disposaient « Nous n’avions presque rien emporté avec nous. Juste le strict minimum et c’était grâce à la solidarité des villageois de Zioui que nous avions pu surmonter la situation », souligne-t-elle avant d’ajouter que « c’était dans ce village que mon frère était né comme beaucoup d’autres enfants de notre village, que nous n’avons retrouvés qu’à l’indépendance du pays en juillet 1962 ». Na Fadhma, comme toutes les femmes de cette région, avait joué son rôle sans rien attendre en retour si ce n’est plus de liberté, de bien-être et surtout la fin du calvaire. « Nous préparions à manger aux moudjahidine, nous assurions le cheminement des repas, des armes », explique-t-elle. Na Fad’ma a eu sa reconnaissance comme moudjahida 20 ans après l’indépendance.
En 2000, fut dressée une stèle en marbre blanc sur laquelle sont écrits les noms des martyrs, en tamazight et en arabe, en hommage au combat de toute une génération pour l’indépendance de l’Algérie. En 2015 un colloque fut organisé sur la rôle de cette région durant la guerre de libération. à Akfadou, les souvenirs de la guerre de libération sont encore vivaces. Tout comme ceux qui l’avaient faite. Challal Kaci membre de la glorieuse ALN est aujourd’hui âgé de 85 ans.
Maquisard depuis 1955, il avait occupé un poste d’agent d’accueil dans un ministère, qu’il ne quittera qu’après sa retraite. Zirem Ali, de la Fédération de France, était un vaillant infirmier à Akfadou jusqu’à son départ à la retraite âgé de 82 ans. Oudjedi Salah, de la même Fédération de France, âgé de 84 ans, avait travaillé en France jusqu’à son départ à la Retraite. Tous gardent des souvenirs de hauts faits d’un parcours honorable et désintéressé.

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