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Déficit commercial, baisse des réserves de changes et des exportations d’hydrocarbures

L’Algérie «piégée» par son pétrole

La forte dépendance de l’économie nationale au secteur des hydrocarbures a mis à nu sa fragilité.

Les cours de l’or noir ont clôturé la semaine à moins de 60 dollars alors que le pays a besoin d’un baril de plus de 100 dollars pour assurer son équilibre budgétaire.
L’économie nationale, dont les recettes en devises dépendent à plus de 93% selon les statistiques officielles de l’Office national des statistiques, accuse le coup. La situation ne s’est guère arrangée pour le secteur privé productif qui a subi un coup de frein significatif depuis qu’un certain nombres de patrons parmi les plus en vue (Rebrab, Haddad, Tahkout, Benhamadi, Oulmi…) se sont retrouvés derrière les barreaux. La croissance économique qui demeure malgré tout positive, 1,4%, en 2018, n’est guère reluisante, même si elle est légèrement supérieure à celle réalisée en 2017, 1,3%. Si les choses devaient en rester là elle risque d’en pâtir en 2019. Quel est l’état des lieux aujourd’hui ? Hormis le matelas financier de quelque 73 milliards de dollars qui doit, en théorie, s’épuiser d’ici 2022, l’économie algérienne est restée à l’identique. Les recettes hors hydrocarbures peinent à atteindre les 3 milliards de dollars.
Une misère ! Les exportations hors hydrocarbures restent toujours marginales, avec près de 1,31 milliard de dollars le 1er semestre 2019, ce qui représente 6,90% du volume global des exportations, contre 1,45 milliard de dollars à la même période en 2018, en baisse de -10,01%, indiquent les chiffres de la direction des études et de la prospective des douanes, rendus publics le 12 août. Les hydrocarbures ont constitué, comme d’habitude, l’essentiel des ventes algériennes à l’étranger au cours du 1er semestre 2019 : 93,10% du volume global des exportations. Ce qui représente 17,65 milliards de dollars, contre 18,84 milliards de dollars pour la même période 2018. Soit une baisse de 6,31%. Quant aux importations, malgré une légère baisse, elles restent excessivement élevées.
22,14 milliards de dollars, contre 23,14 milliards de dollars. Elles devraient osciller autour des 45 milliards de dollars d’ici la fin de l’année. Cette note salée demeure supérieure de plus de 5 milliards de dollars comparée à celle de 2010. La courbe est ascendante depuis l’année 2008 où elle avait frôlé les 40 milliards de dollars alors qu’elle était de 20 milliards de dollars en 2004. Soit plus du double en l’espace de 11 ans. La crise politique que traverse le pays a accaparé l’opinion publique jusqu’à lui faire oublier l’essentiel : l’économie du pays étroitement liée aux prix du baril de pétrole. Quoi de neuf en la matière ? Les nouvelles sont loin d’être rassurantes. Le baril de Brent, référence du pétrole algérien, qui n’a cessé de reculer ces dernières semaines a terminé celle qui s’est achevée le 16 août sous les 60 dollars. Le niveau du prix du baril de pétrole sert de baromètre pour mesurer les points forts et les faiblesses de l’économie du pays. Ils nous livrent de surcroît un aperçu de l’état de santé de ses finances. L’équation est simple. Sa résolution échappe, cependant, à ceux qui en ont la charge. Comme si les Algériens n’ont aucun contrôle sur leur destin. Il dépend du prix du pétrole.
Les experts tirent la sonnette d’alarme. « Pour le moment on a manqué d’efficacité pour diversifier notre économie. Il s’agit d’un véritable problème. Il faut aller sérieusement vers des assises nationales sur l’économie, et ouvrir ce dossier loin de tout populisme ou toute surenchère, car une telle situation ne peut continuer» conseille l’économiste Mustapha Mekideche. Le temps presse…

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