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Rapatriement des fonds placés à l’étranger

L’autre priorité de la justice

Le mieux serait de trouver un mécanisme alliant justice et bon sens politique.

L’ouverture d’enquête sur des soupçons de corruption, de détournement de fonds ou de trafic sur le foncier, si ce n’est pas l’octroi de faveurs indues, est justifiée aux yeux de l’opinion nationale. De même le timing concernant l’irruption de ces affaires, après la démission de l’ancien président de la République. La justice s’étant libérée de la tutelle du système, il était logique qu’elle ressorte des dossiers mis sous le boisseau. Cela se traduit par des auditions, réalisées à un rythme quasi industriel, pendant que les Algériens continuent de leur côté à exiger, bien plus qu’un traitement judiciaire au problème du système. Ils n’en veulent plus et la traduction de certains de ses symboles devant les tribunaux ne saurait, visiblement, constituer la panacée, à voir la persistance de la mobilisation populaire. En fait, sans se détourner vraiment du feuilleton judiciaire qui promet beaucoup d’épisodes, les Algériens sont demandeurs d’une solution plus profonde. Ils voudraient, comme le suggère l’économiste Abdelhak Lamiri, voir plus clair dans les sommes détournées et qu’on dit colossales. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, l’économiste estime qu’il est bien plus profitable pour le pays, son économie et son peuple, que l’administration judiciaire et politique tente de trouver un processus susceptible de maintenir en fonction les moyens de production appartenant aux hommes d’affaires concernés par les procès, garantir un rapatriement d’un maximum de fonds placés à l’étranger et donner des signaux positifs aux investisseurs étrangers.
Cela passe, préconise M.Lamiri par une approche novatrice, une sorte de négociation avec ces hommes d’affaires, quitte à ce que la justice soit clémente pour un certain nombre d’entre eux. A ce propos, les expériences dans d’autres pays, ayant vécu la même «aventure», sont édifiantes. Ceux qui ont frappé dans le vif, sans tenir compte de l’intérêt de l’économie, ont traversé une longue période de récession, avec ce que cela suppose comme facture sociale. Il en est par contre qui ont « négocié » avec leurs fortunés hommes d’affaires, préconisé un processus profitable à la dynamique économique. Dans le spectre des «solutions» peu conventionnelles, mais qui s’étaient révélées efficaces, celle du prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman fait déjà légion. L’homme a «incarcéré» toutes les «fortunes suspectes» du royaume dans un grand hôtel et ne les a libérées qu’après versement d’une «dîme» correspondant à l’argent détourné. MBS a amassé plusieurs dizaines de milliards de dollars. D’autres expériences, plus conventionnelles, ont donné des résultats plus mitigés, la Tunisie, dont les avoirs détournés et déposés à l’étranger, étaient estimés à un milliard de dollars par la Banque mondiale, sont passés par la saisine d’instances internationales. A peine 25 % de ces avoirs avaient été récupérés, révèle M.Lamiri. Quant à l’Egypte, qui a choisi la même voie, en a récupérés moins sur un montant estimé à plus de 100 milliards de dollars. Concernant l’Algérie, les rumeurs évoquent plus de 300 milliards de dollars placés dans des comptes à l’étranger ou sous forme de biens. Mais, en l’absence d’une étude sérieuse de la Banque mondiale, il est impossible d’estimer la véritable fortune cachée des hommes d’affaires et autres hommes politiques. Le mieux pour l’économiste, comme pour beaucoup d’observateurs, serait de trouver un mécanisme alliant justice et bon sens politique et s’engager dans un deal qui devra être prioritairement profitable à la collectivité nationale. Les Haddad, Rebrab, Kouninef, Tahkout et consorts devraient être attentifs à une proposition qui les remettrait à leur juste niveau d’enrichissement, ils pourraient rembourser la différence, rapatrier les fonds placés à l’étranger, payer une taxe sur l’argent détourné, accepter une peine de prison symbolique et reprendre leurs activités dans un environnement économique sain.

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