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5 juillet 1962- 5 juillet 2019

L’autre rendez-vous de l’Histoire

Les Algériens fêteront, demain, le 57ème anniversaire de leur indépendance avec le fol espoir de basculer vers une IIe République porteuse de démocratie, du respect des libertés individuelles et de la consécration d’une justice libre et indépendante.

Le rêve est à portée de main. Au lendemain d’une indépendance chèrement acquise, il y a 57 ans, dans une liesse sans commune mesure, le peuple algérien tel un enfant qui ouvre ses yeux à la vie, a poussé ses premiers cris de joie jusqu’à en frémir. Il venait de briser les chaînes d’un colonialisme sauvage et barbare, tenu tête à une des armées les plus puissantes de la planète, de résister à un type de torture des plus abominables que seul le fascisme a su enfanter. C’est donc ivre de liberté, que le peuple algérien est sorti ce jour du 5 juillet 1962. Il a chanté, dansé des jours et des nuits durant dans la torpeur d’un été qui restera gravé dans la mémoire collective. Le monde restera en admiration devant l’enthousiasme, la sève que porte en lui ce peuple épris de liberté. Une liberté arrachée après plus de sept années de guerre, qui aura emporté 1,5 million de ses filles et ses fils parmi les plus valeureux que l’Algérie aura enfantés. La révolution algérienne allait devenir une référence pour tous les pays qui aspiraient à rompre les chaînes de la servitude, de la soumission, de la domination. L’étoile algérienne était au firmament sur le plan international alors que son déclin s’annonçait comme irréversible intra-muros. Les espoirs portés par une révolution qui a fait l’admiration du monde allaient décliner pour s’éteindre carrément avec les orientations politiques et économiques de l’époque qui faisaient la part belle à la culture de masse à celle du parti unique et à la planification qui ont éteint une à une les voix libres, les voix rebelles, pour étouffer dans l’œuf un multipartisme, que la révolution a su fédérer de façon admirable. L’éclosion de la démocratie n’aura pas lieu. La révolution sera confisquée. Les libertés politiques, individuelles seront réprimées. Paradoxalement, c’est dans cette conjoncture que le peuple algérien fera preuve de son génie créateur. Les oeuvres théâtrales, le cinéma, la littérature n’auront jamais été aussi prolifiques et denses que dans les premières années qui suivront l’indépendance , sous une chape de plomb d’une férocité inégalée. Place aux lendemains qui déchantent. Une page de l’Histoire de l’indépendance venait de s’écrire. Le processus démocratique auquel elle lorgnait s’est retrouvé contrarié. Etait ce irréversible ? De crises politiques (événements du 5 octobre 1988, interruption du processus électoral, démission du président Chadli en janvier 1992, assassinat de Mohamed Boudiaf le 29 juin de la même année…) en crises économiques (dégringolade des prix du pétrole en 1985 ,1998, décembre 2008, 2014) le chemin semblait tout indiqué. C’était sans compter sur cette nouvelle génération d’Algériens que tout le monde donnait pour coupé de cette réalité. Celle façonnée par leurs aînés qui n’ont pas renoncé au sacrifice de leur vie de tracer le premier sillon d’où devaient germer les bourgeons de la démocratie. Certes, cette première expérience fut avortée. Les premières semences n’ont pu donner de fruits, mais la graine était encore bien là. Il lui suffisait juste d’être réactivée. L’occasion allait lui être offerte à travers un cinquième mandat que voulait briguer l’ex-président de la République. Surpris par un mouvement de protestation populaire pacifique historique qui a suscité l’admiration du monde et des médias internationaux il a dû jeter l’éponge, emporté par un Hirak déterminé à faire place nette. Se débarrasser d’un système qui pensait avoir tout verrouillé et mis plus de 40 millions d’Algériens sous l’éteignoir. La révolution se remet en marche. Ses répercussions sont dévastatrices pour ce qui reste de l’ancien régime et de ses symboles. La gestion désastreuse du pays est mise à nu. Chaque jour qui passe dévoile des affaires de corruption d’une ampleur insoupçonnée. Des têtes tombent. Des Premiers ministres, des ministres, des walis, des hommes d’affaires, des maires…sont jetés en prison. L’écriture de l’Histoire n’était finalement qu’interrompue, le temps que cette jeunesse, cette nouvelle génération reprenne le flambeau magistralement et sans crier gare.
Les Algériens fêteront demain le 57ème anniversaire de leur indépendance avec le fol espoir de basculer vers une IIe République porteuse de démocratie, du respect des libertés individuelles et de la consécration d’une justice libre et indépendante. L’Algérie tient sa seconde révolution. Elle est désormais symbolisée par ces marches populaires exceptionnelles qui se tiennent tous les vendredis. Celle qui sera signée demain, sera à n’en pas douter exceptionnelle, historique !

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