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La justice a définitivement statué sur les biens de Tahkout, Oulmi, Haddad et Kouninef

L’Etat récupère ses milliards

Entre Haddad et les Kouninef, l’argent qui sera recouvré, en Algérie, est conséquent. Cependant, si les comptes et les biens vont être saisis en Algérie, pour ce qu’ils possèdent à l’étranger, c’est beaucoup plus compliqué.

Est-il né sous la bonne étoile? Avant même sa création, le fonds devant accueillir l'argent et les biens détournés, est déjà alimenté. En confirmant les verdicts prononcés en appel dans les affaires des frères Kouninef et Ali Haddad, la Cour suprême, qui a rejeté, jeudi, tous les pourvois en cassation (à l'exception de celui de l'ex-ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi), a rendu les décisions de justice définitives et exécutables. Des décisions qui prévoyaient des peines de privation de liberté assorties d'une confiscation des biens et des comptes bancaires, produits des crimes retenus contre les mis en cause. Ces biens et cet argent seront placés dans ce fonds qui sera créé, sur instruction du président de la République, au titre du projet d'ordonnance portant loi de finances complémentaire pour 2021. Il devra donc être alimenté, dès sa mise en place, par l'argent qui sera récolté des ventes des biens confisqués d'Ali Haddad, condamné à 12 ans de prison ferme pour, entre autres, blanchiment, abus de fonction, corruption dans la conclusion de marchés publics et dilapidation de deniers publics. Aux côtés du patron du groupe Etrhb, les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont été condamnés à une peine de 8 ans de prison ferme. Des peines de prison ont été prononcées, également, contre les anciens ministres Amar Ghoul, Amara Benyounès, Abdessalem Bouchouareb, Abdelghani Zaalane, et Boudjemaa Talai, outre les trois ex-walis, Abdelkader Kadi, Abdellah Benmansour et Mohamed Slimani. La cour d'Alger avait condamné chacun des prévenus au paiement d'une amende et d'une somme solidaire d'un montant de 100 milliards de dinars, pour le préjudice causé au Trésor public. Poursuivis, essentiellement pour blanchiment d'argent, corruption, obtention d'indus avantages..., les trois frères Kouninef, propriétaires du groupe KouGC, ont également été lourdement condamnés en appel par la cour d'Alger, à des peines allant de 12 à 16 ans de prison ferme. Réda, Noah et Karim Kouninef ont été condamnés aussi à payer la somme de 8 millions de dinars d'amende chacun. La cour avait décidé la saisie de tous leurs biens. Leur soeur Souad, condamnée par contumace à 20 ans de prison ferme, est sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Et entre Haddad et les Kouninef, l'argent qui sera récupéré, en Algérie, est déjà conséquent. Faut-il rappeler que les biens d'Ali Haddad sont énormes et que lors de son procès, le juge s'est fatigué à la lecture d'une dizaine ou peut-être une quinzaine de feuillets où étaient transcrits les biens immobiliers et les concessions d'Ali Haddad. Globalement, Ali Haddad possède dans la wilaya d'Alger, plusieurs logements et d'importants terrains à El Mouradia, Saïd Hamdine, El Biar, Oued Smar, Dar El Beïda, Bab Ezzouar..... Il possède autant si ce n'est plus dans les autres wilayas.
Ali Haddad a bénéficié de 57 lots terrains, de 452 crédits dont 80 des banques publiques qui ont coûté au Trésor public la somme de 11 000 milliards de centimes ainsi que 275 projets octroyés de manière irrégulière et qui représentent un préjudice de 100.000 milliards de centimes. Si les comptes et les biens d'Ali Haddad seront récupérés en Algérie, pour ce qu'il possède à l'étranger, c'est beaucoup plus compliqué. Ce dernier a reconnu détenir un compte bancaire et un appartement en France. Il a admis également avoir acheté un hôtel en Espagne pour 54 millions d'euros. Pour les frères Kouninef, les biens confisqués sont tout aussi importants. Leur groupe, KouGC, dont les 45 sociétés ont été condamnées au paiement d'une amende de 32 millions de dinars, recèle plusieurs biens immobiliers. Selon des indiscrétions, KouGC pèse quelque
300 millions de dollars, tirés des nombreux marchés qui lui ont été octroyés, ces 20 dernières années, dans tous les secteurs, téléphonie mobile, BTP, génie civil, forage pétrolier, agroalimentaire, hydraulique..... La confiscation des biens des Kouninef va permettre, faut-il le rappeler, la récupération, notamment de l'usine d'huile à Jijel dont le président avait exigé sa remise en fonction dans les plus brefs délais. Avant Haddad et les Kouninef, la justice devra aussi mettre à exécution les décisions définitives prises à l'encontre de Mourad Oulmi, patron du groupe Sovac, et de Mahieddine Tahkout, propriétaire du groupe Cima-Motors, condamnés au paiement de fortes amendes et la confiscation de nombreux biens et fonds.
Cette manne financière, que devrait récupérer l'Etat, sera, sans aucun doute, une bouffée d'air qui s'ajoutera à l'équivalent de près d'un milliard de dollars, saisis dernièrement par le ministère de la Justice dans le cadre de la lutte contre la corruption.

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