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L’ONM demande de rouvrir le dossier de la criminalisation de la colonisation

La guerre des mémoires entre en lice

Les crimes coloniaux ne sont pas frappés de prescription, mais la démarche devrait gagner en détermination qui n’est du ressort que d’une volonté politique exprimant la forte représentation du pouvoir.

Le dossier de la criminalisation de la colonisation semble revenir de plus belle sur la scène politique nationale. Le secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Mohand Ouamar Benhadj en l’occurrence, vient de demander à l’Assemblée populaire nationale (APN) de rouvrir ce dossier épineux et sensible en adressant un appel au nouveau président de l’auguste Assemblée populaire nationale, fraîchement élu, à savoir Slimane Chenine. Est-ce la dynamique du Mouvement populaire qui provoque ce qui a été considéré comme « sentiers battus » de par l’immobilisme qui a caractérisé le système grabataire et oligarchique qui ne se soucie que de ses intérêts cupides et du renforcement de l’allégeance fondée sur la rente et la prédation des biens et des richesses du pays ? La question s’exprime au point nommé, le dossier de la criminalisation de la colonisation se manifeste dans un contexte politique qui en dit long sur les enjeux géostratégiques du pays et les perspectives d’une transition, voire d’une transformation démocratique sur fond de repositionnement et de redistribution des cartes en fonction des attitudes que développent les puissances à l’égard de ce qui se passe comme situation politique nouvelle en Algérie et ses retombées sur le plan des relations internationales en général et les rapports algéro-français en particulier. Beaucoup d’observateurs soulèvent la problématique de ce volet relevant de la guerre des « mémoires » et des relations tragiques entre l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale. La question est traitée sous un angle qui a trait au rapport des forces, mais aussi à la nature du système algérien et son approche hermétique à la notion de l’ouverture démocratique et la consécration d’un système transparent où l’alternance devrait constituer le leitmotiv du pouvoir pour qu’il puisse aborder des dossiers pareils à l’image de celui de la criminalisation de la colonisation. L’exigence de la relance du débat autour de ce dossier même s’il est légitime suscite moult interrogations quant au rôle de l’APN dans le contexte politique du pays qui vit au rythme d’une mobilisation historique née de l’élan populaire du 22 février pour exiger le changement et le départ de tous les symboles du régime. L’argument du secrétaire général de l’ONM est soutenu par sa déclaration qui précise : « Il y a un lourd contentieux entre l’Algérie et la France qu’il faudra traiter. Depuis 2005, la France considère à travers une loi votée par son Parlement que la colonisation était une mission civilisatrice. Nous, nous considérons cette colonisation comme une mission destructrice », a-t-il attesté. Mohand Ouamar Benhadj adresse un appel à la chambre basse dans un contexte politique national peu favorable à une démarche qui devrait avoir le consensus et le soutien de la majorité de la classe politique en général et du Mouvement populaire en particulier, qui veut en découdre avec le système en place.
Le secrétaire général par intérim a usé d’un ton très fort, ce qui laisse dire que l’appel n’émane pas de l’organisation uniquement, mais il exprime une volonté politique des tenants du pouvoir effectif. La lettre adressée par le secrétaire général par intérim au président de l’Assemblée populaire nationale renseigne sur les relations qui caractérisent l’Algérie et la France et en dit long sur la froideur qui s’exprime entre les deux pays. Dans ce registre, l’ONM souligne que « le colonialisme n’a pas uniquement détruit des biens. Il a provoqué la mort de millions d’Algériens. Il y a ceux qui sont tués par les armes et ceux qui sont tués par les maladies et la famine. Le taux de mortalité infantile était durant l’occupation française de 80% », précise-t-on.
Les crimes coloniaux ne sont pas frappés de prescription, mais la démarche devrait gagner en détermination qui n’est de ressort que d’une volonté politique exprimant la forte représentation du pouvoir qui est susceptible d’aborder cette question en ayant les coudées franches, c’est-à-dire, un pouvoir qui sera l’émanation de la volonté populaire pour que l’ancienne puissance coloniale ne puisse manœuvrer et profiter de la vulnérabilité du pouvoir pour se permettre des attitudes fondées sur le chantage et la surenchère.

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