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Le professeur Arradj à L’Expression

La majorité du peuple est favorable au vote

Connu pour ses interventions pertinentes sur les plateaux télés, ses analyses pointues et ses éclairages dans le domaine de la politique, le docteur Souleymene Arradj, professeur en sciences politiques et analyste, revient dans cet entretien sur les développements de la scène politique, l’importance du processus électoral et nous livre sa vision sur la suite des événements.

L’Expression : Quelle est votre évaluation de la situation politique depuis la convocation du corps électoral à ce jour ?
Souleymene Arradj : J’estime que nous sommes sur la bonne voie, dans le sens où le processus électoral est sur un axe positif, du fait qu’il œuvre à valoriser les revendications du peuple.
Au terme de la phase de la validation des dossiers de candidats et après l’annonce de ceux qui ont été retenus pour l’élection présidentielle, je pense que l’Anie a réussi à rendre au peuple le pouvoir du choix à travers les urnes, ce qui est conforme aux articles 7 et 8 de la Constitution. Aujourd’hui, nous pouvons dire que le peuple algérien, a réussi à faire un premier pas vers le changement positif et démocratique. A ce titre, il faut préciser que la démocratie est une lutte de tous les jours, qui ne s’arrête pas aux conjonctures. Par ailleurs, il est très important de mettre en valeur lors de la transition démocratique le volet institutionnel, comme garant de la pratique démocratique. C’est précisément à travers cette vision et à travers la réussite de l’élection présidentielle, que nous allons préserver nos institutions, dans l’optique de concrétiser un changement constructif, avec des solutions et orientations durables, à même de garantir la sécurité et la stabilité du pays. C’est toute l’importance de ce rendez-vous électoral, qui sera la solution pour toutes les crises qui rongent le pays. Autant sur le plan politique, économique ou social, car il est important de mener des réformes sur tous les fronts et avec le même rythme.

Que pensez-vous du refus de la tenue de l’élection présidentielle exprimé par le Hirak chaque vendredi lors des manifestations ?
Jai toujours été catégorique à ce sujet, et je persiste à dire que c’est une partie des Algériens, qui refuse l’élection, parmi une majorité qui est pour ce rendez-vous électoral. Dans ce sens, il n’est pas démocratique de prévaloir le choix d’une partie de la population et d’en exclure une autre, il s’agit de mettre en priorité la souveraineté du pays.
Par ailleurs, il faut dire que la partie qui refuse, se retrouve aujourd’hui divisée, et se compose de groupes et de courants qui sont restés attachés à la fibre émotionnelle, loin de la raison et à la longue, cela peut représenter une menace pour l’identité algérienne.

Quel est votre regard sur la polémique déclenchée par l’annonce des noms des candidats retenus pour l’élection ?
C’est une polémique qui se base sur le fait que ces personnalités ont été de hauts responsables de l’ancien régime ou des alliés du 5e mandat, mais il faut comprendre qu’aujourd’hui, l’élite politique s’est disloquée et s’est divisée après le 22 février. Ce qui a donné une partie qui a choisi de continuer la pratique politique et le jeu électoral a déterminé les cinq qui vont concourir pour la magistrature suprême. En face, une autre partie a tenté d’exercer des pressions pour substituer à l’Autorité des élections, une autorité des désignations directes, ce qui représente une autre menace sur le pouvoir du peuple. Par ailleurs, d’autres parties qui jouissaient d’une certaine aura et symbolique ont eu des positions négatives, et en dessous des attentes des Algériens, tant sur le niveau que sur l’interprétation de leurs choix. C’est ce qui nous a mis dans la conjoncture d’aujourd’hui, car nous avons plus d’élites d’intérêts que d’élites politiques, d’où la difficulté aujourd’hui à concrétiser le changement. Ce qui nous impose de revenir à un ordre de priorités, dont le premier axe est de préserver les institutions de l’Etat et œuvrer après l’élection à réviser les lois, et mettre en place les mécanismes qui permettront de voir émerger une classe politique de relève dont la tâche serait de répondre aux préoccupations de la société et mettre le pays sur les rails du développement et de la croissance. Pour ce faire, il est impératif de poursuivre la lutte contre la corruption et imposer un contrôle rigoureux sur les biens et les richesses.

Que pensez-vous des différents foyers de contestations et de grèves qui ont éclaté ces dernières semaines, dont le plus suivi actuellement est celui des magistrats ?
Il faut dire que cet esprit de contestation et ces grèves avaient déjà débuté avant le 22 février, et se sont poursuivis jusqu’ à aujourd’hui. Ceci étant, il est important de rappeler que le magistrat se doit de préserver la noblesse de sa fonction, car il contribue à véhiculer un sentiment de sécurité pour les citoyens, comme il se doit de garder intacte la symbolique de cette fonction, qui reflète la souveraineté de l’Etat. Par ailleurs, ces mouvements de contestation ne peuvent qu’amplifier l’aspect d’urgence pour la tenue de l’élection présidentielle, car il faut mettre un terme à cette situation au plus vite, pour permettre l’élection d’un président qui aura la légitimité d’entreprendre de grands chantiers en matière de réformes et de prise en charge, par le biais de décisions courageuses, des préoccupations des citoyens.

Comment voyez-vous la suite des événements d’ici le 12 décembre, tenant compte de la situation de blocage, qui existe sur la scène politique ?
Il y a trois axes importants à exploiter. En premier, il s’agit de la prise de conscience, qui va nous permettre de peser chaque pas, chaque décision, dans la construction de l’Algérie de demain. Car la conscience est le socle de la confiance et j’estime que la libération de la justice, le soutien de l’institution militaire au peuple, et la position honorable du Haut Commandement de l’armée, représentent des garanties qui peuvent redonner confiance au citoyen, à condition que ce dernier continue de nourrir sa conscience loin de la contestation, mais à travers sa restructuration au sein de la société, de façon à conférer à la société civile, le rôle de fédérateur, et de vecteur de la citoyenneté positive. Ce n’est que de cette façon, qu’il prendra part aux décisions et deviendra acteur à part entière de la scène politique, car le changement se construit avec l’esprit d’initiative et une présence efficace aux niveaux locaux. Il ne faut pas oublier que depuis le 22 février il y a eu des acquis et des avancements, qu’il va falloir valoriser, et ce par son implication dans la construction d’objectifs de société, et introduire une conscience des défis et de maintenir son unité, qui, malgré les différentes crises, est restée sans failles. Ni le colonisateur français ni le terrorisme et ni cette situation n’ont réussi à diviser le peuple, c’est de là que vient toute sa force.

Quels sont à votre sens, les arguments qui vont pousser les Algériens à aller voter ?
Il est nécessaire que les citoyens comprennent l’importance de cette élection, dans la mesure où l’acte de voter est un devoir national, qui préserve la souveraineté de l’Etat algérien et les institutions. Ceci étant, le choix du futur président, est une affaire personnelle, qui, souvent est reliée à des choix politiques et sociaux, de ce fait le citoyen jouit de toute sa liberté d’exprimer son choix. C’est ce message de conscience que nous tentons de transmettre et je peux vous dire, que l’élection présidentielle du 12 décembre, peut donner une leçon sans précédent en matière de démocratie.
Les citoyens doivent être aussi nombreux que le jour de la contestation le 22 février, et évidemment leur choix sera à la hauteur de leur conscience. Et ceux qui refusent ces candidats doivent l’exprimer à travers les urnes, et non pas par le biais de slogans

Un dernier mot
Il est important de renforcer le front intérieur, et donner toute sa valeur, à la relation grandissante entre le peuple et l’institution militaire, comme nous l’avons vu lors des marches, les slogans « khawa, khawa», expriment cette solidarité, car le citoyen doit faire partie des forces qui protègent le pays et s’opposent aux différentes agressions qui visent le pays dans sa stabilité et son unité. C’est sur cet argument que se basent tous les espoirs, de voir une nouvelle Algérie émerger à partir du 12 décembre prochain.

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