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Le débat sur la Constitution marque le pas sur le Net

La mauvaise excuse de la pandémie

Les Algériens accorderont toujours une oreille attentive à toute initiative politique forte, encore faut-il qu'on sache la leur présenter.

Après une petite poussée de fièvre qui a vu des extrémistes enflammer la Toile, par des sorties de piste stupides et sans autre objectif que de monter les Algériens les uns contre les autres, le débat sur la Constitution semble «retourner dans son lit». Ainsi, les critiques insensées contre tamazight, l'usage de la langue française, les contrevérités et les interprétations tendancieuses sur la doctrine défensive de l'Algérie, n'auront pas eu de prise sur l'opinion nationale. Ce fut un nuage d'été. Les Algériens ont compris la manoeuvre et n'ont pas prêté plus d'attention qu'il ne fallait à des élucubrations de politiciens en mal de publicité.
L'on ne voit, présentement, pas de voix discordantes. La mesure semble prévaloir dans les débats qu'organisent les médias publics et qui portent en eux la dimension contradictoire nécessaire à une bonne compréhension des enjeux de l'heure. Bien que pas encore très «popularisées» sur les réseaux sociaux, des émissions de radio et de chaînes de télévision publiques apportent une plus-value très intéressante au débat politique. Le gros problème tient dans la «révolution en retard» qu'ont toujours eu les médias publics sur leur époque. En effet, à l'heure du tout-numérique et de la multiplication des supports de communication, les autorités chargées de conduire le débat et d'amener la parole contradictoire jusqu'au citoyen se contentent d'une seule et unique diffusion à des heures pas toujours évidentes, au moment où les tenants du statu quo, voire de l'effondrement du pays, investissent tous les espaces d'expression et multiplient les formats de communication.
D'un long passage de plus d'une heure de débat, dédié à la destruction de la démarche présidentielle, à des «morceaux choisis» de quelques minutes, en passant par des commentaires toujours orientés et des séquences vidéo tronquées pour démolir toute crédibilité du discours officiel, les partisans du chaos ne chôment pas. Et ils savent où frapper. Le gouvernement avec ses sept chaînes de télévision publiques, et ses stations de radios ne rivalise pas avec la force de frappe impressionnante que déploient les milieux hostiles à l'Algérie. La récente opération montée contre l'Algérie par quelques chaînes de télévision françaises a fait le buzz grâce à un usage «intelligent» des réseaux sociaux.
Il n'y a pas de raison qu'un débat serein et constructif sur la Constitution ne prenne pas le même cheminement. Il existe des techniques pour placer un produit médiatique dans le cyberespace. Le contenu existe à travers les émissions que produisent les radios et les télévisions nationales à longueur de journée. Il suffirait de promouvoir ces émissions en usant des mêmes procédés: des diffusions intégrales d'émissions, des morceaux choisis, des storys.... Il faut investir tous les réseaux sociaux, de YouTube à Instagram en passant par Facebook. Et il ne suffit pas d'ouvrir des comptes. Il faut savoir les gérer en professionnel de la communication numérique. En un mot comme en mille, il est important d'utiliser les mêmes armes que ceux des adversaires. Ce sont d'ailleurs les armes qu'impose l'ère de la mondialisation de la communication.
Cela pour dire qu'il ne faut pas attendre l'opportunité, mais il faut la créer. Si les «communicateurs» du pouvoir politique attendent patiemment de voir les Algériens s'intéresser au débat sur la Constitution sans qu'on les y invite par tous les moyens, ils sont en train de perdre une précieuse bataille. Considérer que la scène sociale et politique, toute occupée à en finir avec un confinement qui dure, n'a pas la tête à la Constitution, c'est commettre une grave erreur. Les Algériens accorderont toujours une oreille attentive à toute initiative politique forte, encore faut-il qu'on sache la leur présenter. Il faut dire qu'en terme de «cuisine politico-médiatique», ceux d'en face savent y faire. Il faut absolument apprendre à leur damer le pion sur leur propre terrain et imposer la sérénité dans le débat, comme une donne dominante au sein de la société. Les Algériens qui n'ont pas dévié du caractère pacifique de leur Hirak, après des milliers de marches, sauront certainement apprécier la pertinence d'arguments formulés sereinement. Cela se fait avec succès sur les chaînes de télévision, il faut que la sérénité investisse le cyber-espace.

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