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Il a réuni un cabinet restreint pour évoquer la relance économique

La méthode Tebboune

Cette réunion devra aboutir à la finalisation d'un plan de relance économique et social qui sera soumis au Conseil des ministres.

Le président de la République a réuni, avant-hier, quelques-uns de ses ministres autour d'une problématique qui n'est ni évidente à solutionner ni spécifique au pays. La relance de l'économie dans la conjoncture que traverse le monde est une sorte de «jeu de dés» pour tous les gouvernements de la planète. L'Exécutif algérien ne fait pas exception, sauf que le chef de l'Etat, en mettant les membres du gouvernement sur la «ligne de front», ne met pas les Algériens dans leurs lignes de mire. La relance est plus que nécessaire, mais cela ne se fera pas sur le «cadavre de l'Etat social». Le discours de Abdelmadjid Tebboune est on ne peut plus clair. D'ailleurs, le non-recours au FMI pour équilibrer le budget de l'Etat tient justement de la détermination de ne créer aucune condition susceptible d'amener l'Exécutif à sacrifier des pans de la société sur l'autel de l'efficacité financière.
Les ministres des Finances, du Commerce, de l'Industrie, des Mines et de l'Agriculture connaissent le sens profond de la relance économique qu'ils sont censés conduire. Et pour cause, le chef de l'Etat insiste pour que celle-ci soit également sociale. Tout l'effort de l'Exécutif doit absolument conduire à l'amélioration des conditions de vie des Algériens. Le président ne semble pas du tout convaincu par la théorie du FMI qui préconise une paupérisation généralisée de la société, jusqu'à atteindre l'équilibre et la réalité économique est censée faire le reste, à savoir créer les conditions d'une prospérité tout aussi généralisée. Pour le chef de l'Etat, qui ne veut visiblement pas entendre parler d'une réalpolitik ultralibérale que préconisent déjà pas mal d'«experts», estime que les agrégats d'une relance existent déjà dans le pays. Il suffirait de réformes structurelles profondes qui devraient conduire à une numérisation de toute l'administration économique du pays. Même si certains voient la réalisation de cet objectif, comme un chantier titanesque, le président Tebboune l'estime réalisable à moyen terme.
Chose nouvelle dans le management politique en Algérie, on sent bien que le président de la République ne s'adresse pas à de simples exécutants, mais à des responsables qui devront trouver, à leur niveau, la solution des problèmes qui se posent à leurs secteurs respectifs. On ne peut pas préjuger de l'efficacité ou non de la méthode Tebboune, mais lorsqu'il exige la mise en exploitation des mines de fer de Ghar Djebilet et de zinc d'Amizour, il devine l'ampleur de la tâche, mais considère le nouveau ministre des Mines, apte à relever le défi. Dans l'opération, il y a de la technologie, des financements lourds, du partenariat... tout cela est faisable, semble penser le président.
Cette réunion qui devra aboutir à la finalisation d'un plan de relance économique et sociale qui sera soumis au Conseil des ministres, a donc révélé les intentions du président de la République qui met les ministres devant leurs responsabilités, convaincu qu'il est, que la solution au problème de l'absence de la diversification de l'économie nationale ne pourrait être dans une expertise étrangère, ni d'un financement du FMI. Le chef de l'Etat donne cette nette impression de croire que la solution est prioritairement algéro-algérienne.
Des pistes, Tebboune en a ouvert aux ministres, histoire de les mettre dans les conditions de la relance. Les projets économiques doivent être rentables quasi instantanément, créer de la richesse, de l'emploi et une sérieuse perspective à l'export. Ce sont là les idées-forces qu'entend imprimer le chef de l'Etat dans l'acte d'investir. En cela, le président Tebboune affirme ne pas ignorer les pesanteurs du passé, le poids de l'argent sale, de ses détenteurs qui travaillent à ralentir toute démarche qui couperait les voies de la rente. D'ailleurs, il a clairement fait référence à ces forces de l'inertie, comme pour faire mesurer au ministre la lourdeur de leur mission.
Dans cette rencontre et au vu de ce qu'a rapporté le communiqué de la présidence de la République, on aura déduit une forte impression d'un compter sur soi qui émane systématiquement de chaque prise de parole du président. En d'autres termes, l'Algérie ne pourra compter que sur ses enfants pour sortir la tête de l'eau et émerger au plan économique et social. Et parmi ces enfants, le président de la République a réuni quelques ministres qu'il a mis devant leurs responsabilités historiques. Ils devront dans des délais assez serrés, moderniser leurs départements respectifs, débureaucratiser tout le processus économique, et, chacun pour ce qui le concerne, rendre attractif pour les investisseurs nationaux et étrangers, le climat des affaires national. Ce ne sera pas une partie de plaisir, mais ils seront assez nombreux et compétents à s'y mettre. En tout cas, cela semble être la conviction du président.

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