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Il annonce lui-même son départ à l'étranger pour des soins

La méthode Tebboune

Le président de la République a tout simplement décidé de jouer la carte de la franchise et de la spontanéité dans ses rapports à l'opinion nationale.

Le chef de l'Etat a choisi d'informer directement les citoyens de son départ, hier, pour l'Allemagne afin de parachever le protocole médical auquel il est soumis depuis sa contamination par le coronavirus. Le président Tebboune qui, soulignons-le, s'est déjà adressé aux Algériens depuis Berlin, le 13 décembre dernier, pour donner des nouvelles de sa santé, a donc récidivé depuis le salon d'honneur de l'aéroport militaire de Boufarik. Paraissant serein et en assez bonne forme, il ne s'est pas trop attardé dans son message très «improvisé», pourrait-on dire. Il n'y eut, en effet, aucune mise en scène particulière et le propos du président semblait donc transparent. Ainsi, il a, lui-même, annoncé les circonstances de son voyage médical et révélé une probable intervention chirurgicale bénigne.
Dans sa lancée, le chef de l'Etat a rassuré les Algériens sur le fait qu'il restait toujours à l'écoute de l'actualité nationale et profitait pour faire un petit «clin d'oeil» sur ses intentions à son retour d'Allemagne qu'il espère rapide, dira-t-il. Sans protocole et dans la spontanéité que les Algériens commencent à lui reconnaître, il a, quelque peu chargé le gouvernement, confirmant son appréciation en demi-teinte de l'action du gouvernement, ces derniers mois. On pourrait lire dans la déclaration du président une allusion à un éventuel remaniement ministériel après son retour d'Allemagne. D'ailleurs, beaucoup d'observateurs ont tiré cette conclusion et il semble que les jours du gouvernement Djerad, dans sa composante actuelle, soient comptés.
On retiendra que le chef de l'Etat n'a pas fait «fuiter» l'information, ni fait grand secret de ses intentions. Cette franchise dans le discours et l'acte politique est manifestement la marque de fabrique de la communication présidentielle. C'est-à-dire que le chef de l'Etat est réellement le seul maître de son discours et de ses actions. En décidant de recourir à Twitter pour donner des nouvelles de sa santé, lorsqu'il était en Allemagne, il prenait le risque de recevoir des commentaires désobligeants. Mais il l'a tout de même fait, et il faut dire que cela lui a réussi, à voir les réactions des internautes algériens. Sa spontanéité est manifestement son principal atout dans sa communication, ce qui tranche franchement avec ses prédécesseurs.
Lorsqu'il évoque les «repas chauds» des élèves ou qu'il brocarde presque gentiment le gouvernement, Tebboune a la posture d'un homme qui dit ce qu'il pense. C'est d'ailleurs ce qu'ont constaté les observateurs lors des entretiens qu'il a accordés à la presse nationale. Le président de la République a tout simplement décidé de jouer la carte de la franchise et de la spontanéité dans ses rapports à l'opinion nationale. Cette «ligne directrice» de sa communication apparaît clairement dans les communiqués, lorsqu'il est mis fin aux fonctions de tel ou tel autre responsable de l'Etat. En un mot, comme en mille, le président de la République ne va pas par quatre chemins, il tranche dans le vif, lorsqu'il en ressent la nécessité et ne cache pas l'intérêt qu'il accorde aux catégories vulnérables de la société. À voir son insistance sur le dossier des zones d'ombre, l'on comprend que son intention est véritablement de sortir des Algériens du dénuement, sans autre calcul politicien.
Il y a dans la communication présidentielle des aspects «esthétiques», notamment dans les différentes rencontres avec la presse, mais cela ne dénature pas le discours du chef de l'Etat qui garde toute sa «fraîcheur» pourrait-on dire. En effet, l'on aura constaté, à voir l'évolution du discours et de la posture présidentielle, en cette première année de mandature, que le président Abdelmadjid Tebboune refuse le «surplus» de protocole qui alourdit le message et l'éloigne du centre d'intérêt de l'opinion nationale. Cela s'est révélé, hier, à l'aéroport de Boufarik. En effet, si le protocole a été respecté, quant aux hauts responsables de l'Etat qui l'ont accompagné, jusqu'à l'avion, (les présidents du Conseil de la nation par intérim, de l'APN, du Conseil constitutionnel, le Premier ministre, le chef d'état-major de l'ANP et le directeur de cabinet de la présidence de la République), le président a choisi de s'adresser directement aux Algériens pour les rassurer. Il y a dans ce geste, de la spontanéité et de la franchise. Ce sont là les deux principes majeurs de la communication présidentielle.

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