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Loi de finances 2021 : Téléphones portables, ordinateurs et effets vestimentaires transportés dans les bagages

La nouvelle «proie» du gouvernement

Le pays aura tout à gagner d’une telle démarche qui permettra de faire rentrer de l’argent, tout en officialisant une activité qui n’est pas près de disparaître…

Le «cabas connection» va-t-il être légalisé? C'est la voie que semble ouvrir l'avant-projet de loi de finances 2021. En effet, un article contenu dans cette LF 2021 qui a pour objectif de freiner cette «activité» parallèle, peut aussi être un moyen de la «régulariser». Ainsi, il est proposé de taxer les voyageurs qui ramèneraient dans leurs valises un produit dont la valeur dépasserait les 50 000 dinars, même si c'est pour un usage personnel. « La valeur des marchandises destinées à un usage personnel ou familial et pouvant être admises en franchise des droits et taxes qu'un voyageur de retour en Algérie peut présenter aux douanes «est fixée à cinquante mille dinars (50 000 DA)», précise l'article 99 du texte. «La fixation de cette valeur permet à l‘administration des douanes d'autoriser les voyageurs d'y importer leurs effets dans le territoire douanier en franchise des droits et taxes dans le cas où ledit seuil n‘est pas dépassé ou avec paiement des droits et taxes en cas de son dépassement», souligne la même source. Ce qui en termes plus clairs, signifie que les voyageurs qui ont un produit dont la valeur dépasse les 50 000 dinars devront payer une taxe douanière, s'il veulent conserver ce produit. C'est-à-dire qu'ils l'importeront de façon légale! Une bonne décision en soi du fait qu'elle vise à mettre fin à un grand «souk» qui siphonne l'économie nationale. Cette activité parallèle qui a commencé au début des années 1990 avec le fameux trabendo, a repris du poil de la bête, ces dernières années. Cela particulièrement depuis 2014, date du début de la crise financière et l'interdiction des importations de certains produits.
Les téléphones portables et ordinateurs sont l'une des activités les plus rentables de ces importateurs d'un autre genre. Il y a également les vêtements, chaussures et tout autre produit de prêt-à-porter où un marché de millions de dollars s'est organisé en parallèle au circuit officiel. Il a ses codes et ses adeptes.
Des jeunes hommes et jeunes femmes se font payer leurs voyages pour faire office de mule. Il y a des centaines, pour ne pas dire des milliers de personnes qui vivent de ce commerce au «noir». On aura beau essayer de le bloquer, l'interdire, mais ceux qui ont choisi ce «métier», trouveront toujours un moyen de passer entre les mailles du filet. Ce sont des professionnels qui connaissent les lois et leurs failles. Ils ont des méthodes pour agencer leurs cabas en produits, de sorte qu'ils soient considérés comme étant à «usage personnel».
C'est grâce à cela que le «métier» a survécu pendant plus de 30 ans. Ce n'est pas faute d'avoir essayé de «l'éradiquer». Tenter une nouvelle fois d'y mettre fin, ne servirait à rien mis à part ouvrir la voie à de nouveaux trafics et d'autres méthodes de fraude. L'Etat gagnerait plus à le «réguler» en autorisant ce type de petites importations en contrepartie de taxes qui restent du domaine du raisonnable, pour ne pas faire fuir les «trabendistes». Cela devrait permettre à l'Etat de faire rentrer un peu d'argent, tout en contrôlant la marchandise qui sera mise sur le marché. Ceux qui adhéreront à la démarche pourront continuer leur «business» tranquillement, alors que les contrevenants devront être fortement sanctionnés. C'est avec la même logique que doit être traité le commerce en ligne, notamment à travers les plates-formes de ventes étrangères comme Ali-Express ou Amazon, qui livrent depuis quelques années en Algérie. On doit autoriser ceux qui les utilisent pour faire du commerce, en leur faisant payer des «taxes» et autres impôts, rendant ce type de commerce, tout à fait légal.
Ça sera du gagnant -gagnant pour tous. Sauf qu'il faut penser à augmenter le seuil des 50 000 dinars du fait que cela sanctionnera beaucoup de personnes qui vont acheter des produits de l'étranger pour un usage personnel. Un smartphone dernier cri dépasse les 50 000 dinars, que dire alors d'une console de jeu, d'un PC ou un appareil photo. Ce seuil est inadapté à la réalité du marché actuel. L'Algérie se dirige-t-elle donc vers la régularisation du trabendo? Elle a tout à y gagner...

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