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Docteur Zakaria Haouchine, médecin spécialiste en endocrinologie-diabétologie, à L'Expression

«La pression a baissé, mais ce n'est pas fini»

Le docteur Zakaria Haouchine est un médecin spécialiste exerçant dans le secteur public. Dans cet entretien, il fait un petit «tempo» sur la situation au niveau des établissements hospitaliers. Ce médecin se prononce contre un confinement total estimant que ses dommages collatéraux étaient trop importants. Il estime, néanmoins, qu'une augmentation des moyens de dépistage était vitale. Enfin, cet endocrinologue -diabétologue donne quelques conseils aux diabétiques. Appréciez-plutôt...

L'Expression: Bonjour docteur Haouchine, comment se présente la situation épidémiologique en Algérie?
Docteur Zakaria Haouchine: La situation n'est pas claire! Seules les enquêtes épidémiologiques peuvent définir précisément la situation actuelle. Surtout que le nombre de personnes atteintes par le Covid-19 ne cesse d'augmenter. Beaucoup passent entre les mailles du filet en n'étant pas détectés dans les établissements publics. Nous ne pouvons donc pas nous prononcer clairement sur ce point. Néanmoins, sur le terrain la situation est très difficile. On a enregistré un accroissement des hospitalisations, mais aussi des cas sévères ce qui entraîne une saturation des services hospitaliers. Certains hôpitaux sont quasiment saturés, et il ne s'agit pas que des services dédiés à ce virus. Les citoyens doivent comprendre qu'en plus de la vie de milliers de personnes, c'est tout notre système de santé qui est menacé. Il est primordial que tout le monde prenne conscience de la gravité des choses.

-Les chiffres journaliers des contaminations n'ont pas baissé, mais se sont stabilisés. Nous sommes dans une situation de plateau. Cela a-t-il impacté la pression au niveau des services hospitaliers?

C'est bien de le faire remarquer. Effectivement, sur le terrain on a remarqué un ralentissement de la pression au niveau de beaucoup d'établissements de santé publique. Il n'y a plus la grosse pression que l'on avait vue les deux dernières semaines. On n'est plus face à l'augmentation intempestive des cas. Mais cela ne veut pas dire que nous sommes revenus à la normale. Les hôpitaux sont encore pleins, les lits aussi, mais il y a une stabilisation du nombre de consultations et de prises en charge. La vigilance est encore de mise. La bataille ne fait que commencer...

Comment freiner la pandémie? Êtes-vous pour un confinement plus sévère? Que proposez -vous d'autre?
Je ne suis pas de ceux qui sont pour un confinement total en la période actuelle. Le virus est là, il a déjà bien circulé chez la population. Il n'est plus «concentré» dans un quartier ou une région, comme au début de la crise sanitaire, mais il a circulé à travers tout le territoire. Un confinement total ne fera que ralentir sa circulation, mais il ne permettra pas de l'endiguer, surtout si les citoyens n'adhérent pas à cette stratégie. Les résultats qu'il apportera sont donc pour moi minimes par rapport à ses répercussions socio- économiques. On peut avoir de meilleurs résultats et moins de dégâts collatéraux avec l'implication de tous et une plus grande conscience citoyenne. Le respect des règles d'hygiène et de distanciation sociale sont primordiaux pour vaincre cet ennemi invisible. Du point de vue médical, j'estime qu'il faut un diagnostic précoce des nouveaux cas et de leur isolement très rapidement. Cela nécessite de plus gros moyens de dépistage que ceux dont nous disposons actuellement.

Revenons à votre spécialité qu'est le diabète. Les patients souffrant de cette maladie font partie des personnes à haut risque vis-à-vis du Covid-19. Quels sont les dangers qui les guettent?
Effectivement, les personnes atteintes de maladies chroniques sont les plus exposées aux complications en cas de contamination au Covid-19. Il faut savoir que 80 des formes du coronavirus sont modérées, les formes graves varient entre 15 et 20%. Ce pourcentage est formé majoritairement de personnes présentant une comorbidité, dont une grande partie est diabétique. Ces derniers sont donc très exposés aux complications telles que la cétose. Cela peut aller jusqu'à entraîner la mort. Il y a un point aussi que j'aimerai bien évoquer. Il s'agit des personnes en prè-diabète. Elles ont beaucoup plus de chances de contracter cette maladie chronique en cas de contamination au coronavirus. On a vu beaucoup de cas qui se sont retrouvés avec le diabète après avoir réussi à combattre ce virus. Ces personnes à risques doivent donc faire preuve de plus de vigilance que le reste de la population.

Quelles sont les caractéristiques spécifiques de Covid-19 chez les personnes ayant un diabète?
Les symptômes sont les mêmes pour n'importe quel malade. C'est-à-dire: toux, fièvre, courbatures, fatigue, mais aussi parfois signes digestifs. Néanmoins, l'infection aura tendance à déséquilibrer le diabète. Un déséquilibre très très important, beaucoup plus que ne le suggérerait une autre infection. La grippe, par exemple, provoque un déséquilibre de la glycémie, mais il n'est pas aussi grave que le Covid-19.

Quelles sont les précautions à prendre contre le Covid-19 en cas de diabète?
Il faut bien respecter les mesures d'hygiène et de distanciation sociale comme pour le reste de la population. Il faut aussi qu'ils fassent preuve d'une surveillance attentive de leur diabète. En cas de suspicion de Covid-19, ils doivent immédiatement consulter. Ils ne doivent pas perdre de temps ou minimiser les choses. Toute suspicion est un cas jusqu'à preuve du contraire. Enfin, je tiens à mettre en garde les diabétiques du type II sur le danger de leur traitement au glucophage en cas d'atteintes sévères telles que les difficultés respiratoires. Il risque de provoquer des effets secondaires.

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