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En attendant Tahkout et Haddad, Kouninef, Djemaï et Oulmi face au juge

La saga des oligarques

L’empire des «grandes familles» s’est écroulé comme un château de cartes, parce que les Algériens n’en avaient pas voulu.

Les fratries Kouninef et Oulmi, les époux Djemaï ont animé, hier, la chronique judiciaire à travers deux procès et un verdict. Si les affaires pour lesquelles ils ont comparu devant leurs juges avaient quelques points communs et des différences, il n'en demeure pas moins que tout ce beau monde broutait dans le même «champ politique». La proximité du pouvoir, lorsqu'on dispose de la puissance financière, conduit fatalement à des situations où l'on ne sait pas qui commande qui. Tous les «acteurs» qui ont tourné dans l'épisode judiciaire d'hier, ainsi que bien d'autres qui attendent leur tour, ont donc appris à leurs dépens que l'argent et la politique font un mélange détonant. Les Kouninef se sont appuyés sur l'amitié que vouait leur père à l'ancien président de la République, Les Djemaï ont «investi» dans l'ancien parti unique et les Oulmi se sont rapprochés de l'Exécutif. D'autres hommes d'affaires, aujourd'hui derrière les barreaux, n'ont pas hésité à s'ingérer à un niveau tel en politique, qu'ils sont arrivés à fabriquer des ministres.
Toute la faune d'affaires algérienne n'avait d'intérêt dans sa proximité du pouvoir que l'accumulation de capitaux. Cela est vrai, mais à voir de plus près, l'on peut discerner des nuances. Certains étaient plus influents que d'autres, de sorte que l'enjeu n'était plus l'enrichissement de la famille, mais la fabrication de «président». Il n'y a qu'à voir les niveaux d'implication de Oulmi, Djemaï et Kouninef. À bien suivre le déroulé des procès, l'on peut aisément deviner les motivations des uns et des autres, au firmament de leur puissance politico-financière. Alors que pour certains, l'argent demeurait encore une finalité de leurs actions, souvent à la limite de la légalité, pour les plus puissants d'entre ces hommes d'affaires l'argent, s'était transformé en moyen pour «fabriquer» du politique «à la chaîne».
Face à leurs juges, tous ces «grands noms», qui ont symbolisé la débâcle d'un système, redeviennent de simples êtres humains, avec des ambitions à hauteur d'homme. Mais à voir l'étendue des «pieuvres» familiales qu'ils avaient déployées dans de nombreux secteurs d'activité avec la volonté assumée de construire des empires familiaux, accrochés au pouvoir politique, l'on aura saisi la manoeuvre. En fait, quelle que soit l'issue des nombreux procès ouverts contre les hommes d'affaires et leurs familles, il était visiblement admis que le pays se dirigeait vers un modèle de gouvernance où l'argent et la politique finiraient par n'en faire qu'un. Et pour cause, la voracité de certains hauts responsables de l'Etat et leurs familles, à l'image des Hamel, pour ne citer que les plus en vue, favorisaient la connexion argent-politique et faisaient glisser le pays vers un abîme, dont il serait très difficile d'en sortir. Ce sont ces hauts fonctionnaires qui sont les premiers responsables de la crise de la gouvernance. Les hommes ont profité de la faiblesse humaine de ces corrompus pour édifier leurs empires. La tentation était grande de faire comme dans beaucoup d'autres pays dans le monde où quelques familles contrôlent l'économie et la politique. Mais, ils ont appris à leurs dépens que les Algériens avaient d'autres projets pour leur pays. Ils ont clairement annoncé leur aversion des «familles corrompues», pactisant avec des «familles-empires». Cette image ne pouvait résumer l'Algérie d'aujourd'hui.
D'ailleurs, comment aurait-elle pu tenir dans un pays où le peuple a la fierté à fleur de peau. L'édifice qu'entendaient construire les quelques «grandes familles» s'était écroulé comme un château de cartes, parce que les Algériens n'en avaient pas voulu. Il aurait pu continuer à prospérer, comme cela s'est déjà produit ailleurs, et donner au bout de quatre ou cinq générations, une sorte d'aristocratie qui ferait la pluie et le beau temps dans le pays. Mais le rêve des «aristocrates en devenir» s'est brisé sur la digue d'une volonté populaire qui refuse catégoriquement le modèle qu'on a voulu lui faire «avaler». Cela se traduit par des procès retentissants et les Oulmi, Djemaï et Kouninef, en sont l'expression, celle d'une ambition mal placée, dans un pays comme l'Algérie.

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