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32 ans après le 5 Octobre 1988 et deux ans après le 22 février 2019

La trame d’une Algérie rebelle

L’enjeu du changement s’explique comme urgence répondant à un processus inéluctable, mais cela doit se faire sur la base des expériences précédentes en tirant les leçons des pratiques passées.

Le 5 Octobre 1988 revient dans un contexte politique quasiment différent en termes d'enjeux ou en termes de défis.
Les événements du 5 Octobre 1988 ont de commun avec ce que vit l'Algérie aujourd'hui, l'aspect inhérent au changement dont les contours se déterminent à travers la révolte et la contestation. Mais au-delà de cet aspect qui n'est pas des moindres en matière de dynamique de révolte et d'aspiration pour un changement démocratique et social, le 5 Octobre 1988 s'est proposé comme un processus de «transformation» dans le système et pour le système même si la volonté et la réalité populaires étaient présentes avec force pour asseoir les jalons d'un changement exigeant l'ouverture politique, l'amélioration de la vie sociale des pans entiers de la société, qui se débattaient dans la pauvreté et la précarité drastiques.
C'était la première expérience d'une révolte qui a ébranlé le système politique en Algérie depuis l'indépendance, même si le cumul des luttes et des combats démocratiques et sociaux se faisaient entendre presque sans arrêt dans le pays, dans les secteurs économiques, culturels et dans les universités et les villes. La «parenthèse» du 5 octobre 1988, qui se voulait une brèche pour un changement réel et consacré par des mécanismes immuables en matière institutionnelle, avait porté en son sein ses propres tares, même si des avancées ont été enregistrées sur beaucoup de plans. Le multipartisme qui a été mis en place avait enclenché un processus qui allait remettre en cause le fondement même de la démocratie et ses règles du jeu.
L'octroi d'agrément à une entité dont la démocratie n'est qu'un apanage pour asseoir une théocratie en bonne et due forme en usant de la loi qui régentait les associations à caractère politique comme cela a été formulé dans la Constitution de 1989, a été un coup sévère pour le rêve démocratique d'un changement serein qualitatif. C'est là où le contexte politique s'est livré dans une «bataille» de légitimité factice étant donné que cette légitimité n'a été offerte que par ceux qui peaufinaient une nouvelle reconfiguration au sein du système à cette époque. La meilleure manière pour remettre en cause tout le processus du changement démocratique et social réel, c'était de fabriquer un ogre en mesure d'achever ledit processus tant voulu et défendu par toute une génération de militants qui avaient comme objectif de réaliser le projet politique où la liberté d'expression, la liberté d'opinion, la liberté de réunion et le pluralisme démocratique sur la base des préalables qui sous-tendent ce processus, ont été complètement sabordés par un système qui visait juste le recyclage de son personnel politique et de le doter d'une mission nouvelle, à savoir une ouverture politique et économique sans la mise en place de mécanismes qui garantiraient le bon fonctionnement de ce processus et de lui éviter des «heurts» et des «confrontations» parfois violentes.
D'ailleurs, cette logique d'affrontement n'a pas tardé à s'exprimer en plein jour à telle enseigne que tout ce processus s'est vu rétrécir telle une peau de chagrin. Le cycle infernal de la violence a caractérisé la période qui a suivi l'ouverture «démocratique», à cause d'une pratique politique pervertie en permettant l'existence d'un parti dont l'objectif est l'instauration d'un Etat théocratique où la charïa est le fondement et le socle. Cette «brèche» a coûté très cher au peuple et au pays. L'Algérie est revenue de loin, elle était visée et ciblée par une menace qui allait détruire complètement ses fondements institutionnels en tant qu'Etat national.
Le contexte d'aujourd'hui est une occasion pour les Algériens et les Algériennes pour tirer des leçons et des enseignements et ne pas reproduire les erreurs du passé.
L'élan populaire qui s'est exprimé un certain 22 février 2019 est porteur d'une nouvelle approche de changement, une approche qui se veut pacifique et à la fois sereine. C'est cette occasion inouïe qui doit servir comme leçon pour la nouvelle génération en quête d'un changement démocratique et social. Le combat doit être intrinsèque au niveau local, il ne faut pas recourir à des solutions dont les tenants et les aboutissants ont trait à des nébuleuses et des forces rétrogrades, de surcroît théocratiques.
L'enjeu du changement s'explique comme urgence répondant à un processus inéluctable, mais cela doit se faire sur la base des expériences précédentes en tirant les leçons des pratiques passées.

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