{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Elans de solidarité inédits depuis le début du confinement

Le challenge algérien

Comment la solidarité des Algériens trouvera-t-elle des ressources pour demeurer un axe central dans le combat contre l’épidémie?

Les gestes de solidarité enregistrés à travers le pays et à l’étranger, en direction des citoyens touchés par l’épidémie du coronavirus, témoignent de la qualité du peuple algérien qui a toujours répondu présent en temps de crise. Ladite solidarité s’exprime au pluriel et émane de toutes les strates de la société quelle que soit leur couche sociale. L’on a vu des familles modestes faire quelques dons à des Algériens dans le besoin, comme on a enregistré de véritables opérations d’aide massive à l’échelle d’un quartier, organisées par des bienfaiteurs qui désirent le plus souvent rester anonymes. De bout en bout, l’Algérie est en mouvement solidaire.
Cette réaction spontanée et qui a vu le jour avec la mesure de confinement total imposée à la ville de Blida, va en s’amplifiant de jour en jour, voire même, d’heure en heure.
L’élan de solidarité, dont la presse n’en révèle que l’écume, est très étendu. Il est même impressionnant. Mais il subsiste une sérieuse question sur la durée de cet effort national de solidarité. Dans le passé, de pareilles actions ont permis à des millions d’Algérien de passer un cap difficile dans leur vie. Lors des inondations de Bab El Oued, les différents séismes qui ont frappé plusieurs régions du pays, dont celui de Boumerdès.
L’action de l’Etat, associée à une forte présence de la société, a été salutaire pour les sinistrés.
Mais dans toutes ces épreuves, la catastrophe était limitée géographiquement et l’aide qui arrivait de partout n’avait pour fonction que de permettre aux victimes de se remettre debout. Dans le cas présent, la catastrophe s’étend à tout le pays.
Les couches sociales fragiles auxquelles les aides sont destinées sont éparpillées sur tout le territoire national. En plus de cette réalité imposée par le Covid-19, l’épidémie qu’il génère n’a, jusqu’à ce jour, pas une fin identifiée. Même en Chine où le coronavirus a frappé en novembre 2019, plusieurs villes ne sont pas encore totalement sorties du confinement. En Algérie, nous sommes aux prémices de l’épidémie. La solidarité nationale qui s’exprime depuis quasiment le premier jour, devra relever le défi de «la durée indéfinie». Il faut un souffle très long pour l’ensemble de la communauté nationale.
Soutenir, dans les conditions qu’impose le Covid-19, des populations dans le besoin, exige de la part de la société des ressources aujourd’hui insoupçonnables en termes d’actions solidaires. Nous en sommes aux toutes premières semaines, il va falloir tenir encore une vingtaine d’autres, si l’on comptabilise le déconfinement et le temps nécessaire pour remettre la machine économique en marche. C’est énorme. C’est également sans commune mesure avec ce qu’a déjà connu le peuple algérien. Le flux d’aide va en grossissant, mais il arrivera un moment où il ne sera plus possible de maintenir un rythme soutenu.
Le chef de l’Etat s’est voulu rassurant en relevant que le pays dispose d’une réserve en devise de l’ordre de 60 milliards de dollars. Cela permettra à la nation d’éviter une situation de famine généralisée. Mais jusqu’à quand ? s’interrogent déjà les Algériens. Il va de soi que la solidarité nationale est un facteur déterminant dans le maintien d’une cohésion sociale. Laquelle est absolument nécessaire pour passer le cap difficile de l’épidémie et les conséquences qu’elle suppose. Le tout est de savoir comment la solidarité des Algériens trouvera des ressources, pour demeurer un axe central dans le combat contre l’épidémie.
L’implication de la société civile dans l’action solidaire de l’Etat est certainement un début de réponse à cette question.
Les comités installés à l’échelle des quartiers pourront, à terme, être associés à l’action publique de solidarité et bénéficier, de fait, de la manne de l’Etat pour accomplir leur mission sur le terrain. Cela fournirait le second souffle, dont la société a impérativement besoin pour maintenir un effort minimal de solidarité et éviter que des pans entiers de la société échappent au filet social que l’Exécutif compte tisser à la faveur de la création des comités de solidarité à l’échelle de tout le pays.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours