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Les algériens ont fêté timidement un Aïd plombé par le covid-19

Le cœur n’y était pas

Les Algériens ont oublié, le temps d’un Aïd, l’existence de ce virus et ont voulu profiter au maximum de cette fête…

Les Algériens ont fêté l’Aïd el Adha dans la joie et le…relâchement ! En effet, les belles promesses de s’organiser et de s’adapter à la pandémie mondiale ont laissé place à une anarchie des plus totales ! C’est ce que nous avons pu constater, lors d’une virée dans la capitale durant ces deux jours de la fête de l’Aïd el Adha. Les masques étaient quasis inexistants tout comme la distanciation sociale. Cette image vue en direct dans un quartier dans la banlieue d’Alger résume parfaitement une situation qui risque de nous coûter très cher ! Un jeune qui passait en voiture aperçoit des amis à lui en train d’accomplir le rituel d’Abraham. Il s’arrête pour leur faire la bise de l’Aïd, tout en les enlaçant longuement : « Tawhachtkoum khawti » (vous m’avez manqué mes frères), dit-il en leur souhaitant un bon Aïd. Bien évidemment, tout ce beau monde ne portait pas de masques. Mais ça ne s’arrête pas là puisque avant de partir il leur tend une bouteille d’eau. Tous y boivent directement avant de la rendre à son propriétaire qui va sûrement « rafraîchir » d’autres personnes ! Ces jeunes résument à eux seuls, tous les gestes qui favorisent la propagation du coronavirus. Mais ils ne sont pas un cas isolé ! On va dire, avec beaucoup d’optimisme, que 90% des personnes observées dans les quatre coins de la capitale n’avaient pas respecté l’obligation du port du masque ! « Tout le monde nous a regardés bizarrement dans le quartier. Certains nous ont même demandé si nous étions atteints du Covid-19, car nous portions une …bavette», raconte Ghanou, qui avec son frère Mourad ont été mis en quarantaine à cause de leur respect des mesures dictées par les autorités sanitaires. « C’est le monde à l’envers. Personne ne voulait nous approcher car pour eux si on s’est protégé, c’est que nous étions malades », rapporte-t-il. « Tant mieux, chacun a gardé ses distances », se réjouit-il. Car, il faut savoir que durant l’accomplissement du rituel du sacrifice, tout le monde était collé l’un à l’autre.

Le Covid-19 n’a pas pris de… congé
Les voisins s’entraident comme d’habitude, les enfants et les « curieux » entourés comme dans un stade pour observer ceux qui s’occupaient d’égorger et de dépecer les moutons. Que dire alors des couteaux et autres ustensiles qui passaient d’une main à une autre. Pendant, que d’autres se faisaient des « selfies » de groupes ! On a même aperçu des personnes qui gonflaient leurs moutons de façon artisanale, avec la bouche et un tuyau ! Comme la chaleur était suffocante, plusieurs personnes se relayaient entre elles afin « d’apporter assistance ». On « ose » leur demander pourquoi ils n’avaient pas acheté une pompe de 800 dinars. Ils rétorquent que c’est du gaspillage, ils n’avaient rien à faire avec. « L’un de nos voisins en dispose d’une, il devait nous la prêter mais beaucoup de monde attend de la lui emprunter. On a alors décidé de la faire à l’ancienne », répond le grand frère, la quarantaine…On continue notre petite virée, avec toujours le même constat de relâchement ! Les Algériens ont oublié, le temps d’un Aïd, l’existence de ce virus et ils ont voulu en profiter au maximum pensant que le Covid-19 a pris un …congé ! On sent que naïvement les gens voulaient oublier « l’enfer » des quatre derniers mois en s’offrant une « pause » d’une journée en faisant la fête, comme au bon vieux temps. D’ailleurs, dans la majorité des quartiers que l’on a visités, les gens nous accueillent avec de larges sourires et nous invitent à prendre le café autour des tables qu’ils ont dressées pour les gens des quartiers. De belles images si nous étions dans un autre temps, en dehors de la pandémie mondiale actuelle ! Ce relâchement peut être fatal, transformant cette joie en un véritable deuil. Les 20 familles qui ont perdu leurs proches à cause du Covid-19 durant les deux jours de l’Aïd el Fitr en sont le parfait exemple ! Néanmoins, ils ne sont pas les seuls coupables de ce qui s’est passé durant cet Aïd. Ils n’ont fait que profiter par la brèche laissée par les services de sécurité...

« Heureusement qu’il y a eu la canicule »
Il faut « avouer » qu’ils ont laissé faire les gens comme bon leur semble. Il n’ y a presque pas eu de contrôles dans les quartiers pour voir si les mesures sanitaires étaient respectées. Le service de sécurité était très « tolérant » avec ceux qui ne portent pas le masque, tout comme ce qui concerne les horaires du couvre-feu. Beaucoup ont circulé sans aucun problème au -delà de 20h, comme ils l’ont fait entre une wilaya et une autre. « Je suis parti fêter l’Aïd à Tizi Ouzou et je suis rentré sur Alger à 21h », rapporte, dans ce sens, Mokrane, pour résumer la situation de la circulation entre les wilayas. Ce n’est pas tout, puisque des magasins sont carrément restés ouverts. Il s’agit, particulièrement, des boucheries, qui s’occupaient de découper la bête du sacrifice. Une chaîne immense s’est formée, d’ailleurs, devant les boucheries avec des distances et des mesures d’hygiène qui ne sont pas toujours respectées. Seule la canicule a réussi à faire appliquer ces mesures en obligeant les Algériens à rentrer chez eux ! « Heureusement qu’il a fait aussi chaud. Cela a évité beaucoup de visites familiales et les rassemblements dans les quartiers », se réjouit quelque peu le docteur. Omar Haouchine, médecin spécialiste. Ce qui était valable pour le premier jour, puisque, hier, beaucoup ont bravé la chaleur pour se rendre chez leurs proches. Il s’agit surtout des personnes fiancées pour la traditionnelle visite de l’Aïd « mhiba » qu’ils ont refusé de …sacrifier. Des plages ont également été prises d’assaut, hier, par des citoyens en quête de fraîcheur et de décompression. Des barbecues ont même été dressés dans certaines plages où les gens étaient « collés » les uns aux autres alors que dans certaines d’entre elles les gendarmes sont intervenus en fin de matinée pour renvoyer tout ce beau monde. Ces deux jours de l’Aïd el Adha auront donc été ceux du grand relâchement ! La crainte des professionnels de la santé semble donc s’être confirmée. On risque de payer gravement les conséquences durant les prochains jours. La mi-août sera des plus chaudes. Les responsables de ce « sacrifice » devront alors assumer…

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