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Ils subissent la maladie et la faim

Le drame des travailleurs de l’informel

Le marché de l’emploi affronte avec la pandémie de coronavirus sa plus grave crise depuis la Seconde Guerre mondiale.

1,25 milliard de travailleurs courent un risque de licenciement ou de réduction de salaire, estime l’Organisation internationale du travail (OIT). En Algérie, la situation économique était déjà très difficile mais avec la pandémie, elle devrait se compliquer encore plus. En appelant à la libération de 50% des travailleurs et la population à rester chez elle pour réduire les risques de propagation du virus, qui a tué plus de 82 000 personnes dans le monde, les autorités ont certes annoncé certaines mesures concernant les fonctionnaires. Le ministre du Travail a, d’ailleurs, assuré que le personnel des institutions et administrations publiques, mis en congé spécial en raison de la pandémie, sera rémunéré. En ce qui concerne les travailleurs du secteur privé et économique, le ministre a proposé des dispositions à prendre autres que celles de la Fonction publique, telles que les reliquats des congés ou les congés par anticipation ou encore aller vers une convention collective avec les travailleurs en concertation avec le partenaire social. Outre le fait qu’il existe un grand nombre d’entreprises privées où les employés n’ont pas de représentants, plus de 60% des travailleurs en Algérie activent dans l’informel. Il s’agit là des chiffres publiés en 2018 par l’OIT. Autrement dit, le coronavirus prend à la gorge des millions de familles dans le pays et le confinement a jeté à la rue des centaines de milliers de travailleurs journaliers. Dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire décrété face à la pandémie, les marchands des rues ont disparu, les petits commerces ont tiré le rideau...Employés au noir ou dans le secteur informel, de nombreux artisans, journaliers, vendeurs ambulants, coursiers, gardiens, femmes de ménage, serveurs dans des cafés ou gargotes, ouvriers du bâtiment, s’inquiètent pour leur survie et celle de leur famille. Beaucoup ne pourront pas supporter un jour sans travail car ils n’ont ni salaires ni économies. Et même ceux qui ont réussi à se faire une épargne, combien de temps suffira-t-elle ? Hier, le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (Care) a fait part d’une proposition salvatrice consistant en la mise en place d’un revenu, intitulé Covid-2020, en solidarité avec les travailleurs privés affectés par la crise du Covid-19. La proposition publiée sur le site Web du Cercle, recommande «qu’à l’image de ce qui est fait dans de nombreux pays développés ou en développement, une aide budgétaire spécifique soit apportée à cette catégorie des citoyens qui ont pu perdre leurs revenus du fait de cette crise sanitaire qui est venue frapper l’économie nationale». Le Care qui se dit conscient des difficultés financières du pays qui ne pourrait pas supporter une telle dépense en raison de l’affaissement brutal des prix pétroliers propose une contribution de solidarité de l’ensemble des employés sur le territoire national, dont les revenus sont supérieurs à la moyenne du salaire national lequel, selon l’ONS, se situait à un niveau de 41 000 DA, où le recours de manière exceptionnelle au financement non conventionnel par création de monnaie. Quelle que soit la solution qui pourrait être retenue par l’Etat, il est urgent de la prendre car la situation est critique et la question du lendemain devient cruciale. Et très alarmante. Certes, la solidarité est là et chaque citoyen tente d’aider son voisin, mais lorsque le voisin, lui-même, n’a plus rien à offrir, que faire ? Les gens ont bien plus peur de mourir de faim que du coronavirus.

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