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Rétablissement des ponts entre le peuple et le pouvoir

Le grand chantier de la confiance

Tous les épouvantails possibles et imaginables, sécuritaire, économique ou social, ne suffiront plus à rehausser le moral des Algériens que vingt années d’illusionnisme ont profondément déçus.

Les dégâts sont immenses. Parce qu'on a trop menti au peuple qu'il va falloir des années de reconstruction pour rétablir les ponts entre gouvernants et gouvernés. Une immense tâche attend la future équipe de Abdelaziz Djerad qui doit s'atteler rapidement et prioritairement à ce grand chantier de la confiance.
Tous les épouvantails possibles et imaginables, sécuritaire, économique ou social, ne suffiront plus à rehausser le moral des Algériens que vingt années d'illusionnisme ont profondément déçus. Le vague à l'âme continue à l'emporter dans la gamme des sentiments majoritaires et le Premier ministre a mesuré la gravité de ce mal. Dès sa nomination et à sa première déclaration, Djerad cible le mal. Sans concession, il fait un diagnostic brutal, mais pas défaitiste. «Nous sommes aujourd'hui devant un défi majeur qui consiste en le recouvrement de la confiance en notre société (...)», a-t-il concédé dès sa première déclaration à la presse avant de prescrire un premier remède d'attaque: «La nécessité de travailler avec l'ensemble des compétences nationales, des cadres du pays et des citoyens et citoyennes en vue de relever les défis socio-économiques et sortir de cette période délicate que traverse notre pays.»
Le patron de l'Exécutif doit donc s'appliquer une double détente qui consiste non seulement à relever le défi économique, mais à rétablir la confiance du citoyen en ses gouvernants. En avril dernier, alors que le Mouvement populaire était à son summum, il a suggéré, comme tous les intellectuels, un plan de sortie de crise ayant comme socle la confiance dans sons sens large. Il a expliqué sur les ondes de la Radio nationale chaîne 3 qu'il faut «faire confiance à nos compétences nationales. Il faut faire confiance au patriotisme des Algériens et essayer d'apporter, chacun, sa contribution pour faire avancer les choses». Abdelaziz Djerad a fait sienne cette citation de feu Abdelhamid Mehri, l'ancien secrétaire général du FLN: «La question centrale, qui exige un effort national global et organisé, est celle de la mise en place d'un régime réellement démocratique, capable de résoudre les problèmes du pays et de le préparer à relever les défis de l'avenir.
Un régime démocratique qui libère les larges catégories sociales du cercle de l'exclusion et de la marginalisation pour les faire entrer dans une citoyenneté responsable et active.» Abdelaziz Djerad, qui a pris le pouls et identifié le mal, a-t-il le droit de se tromper de médication?
L'objectif actuel de l'insertion de mécanismes de participation citoyenne et le rétablissement d'une relation démocratique entre gouvernants et gouvernés et la restauration du lien de confiance qui est rompu depuis longtemps entre les citoyens et le politique. Tous les spécialistes et les observateurs nous le diront: sans le rétablissement de la confiance, il n'y aura pas d'avancée possible dans n'importe quelle entreprise que le nouveau gouvernement entamera. Quelle que soit son ampleur, quel que soit son objectif. A plus forte raison quand le pays est dans une crise politique comme c'est le cas en Algérie depuis 10 mois. Le rétablissement est un préalable indiscutable pour espérer la réussite de tout projet qui sera entamé durant le quinquennat présidentiel.
On ne réinvente pas la démocratie qui n'est pas un régime, mais un concept immuable et régi par des principes intemporels qui échappent aux considérations politiques. En revanche, ce qu'il faut réinventer c'est la forme de la démocratie à adopter pour rétablir cette confiance perdue.
Par quel mécanisme galvaniser toutes ces énergies assoupies. Comment revaloriser les aspirations des peuples, redonner confiance, recréer du lien social? Ce sont les ressorts de ce grand chantier. Les possibilités existent et il suffit juste de rappeler aux hommes politiques qu'ils ne sont pas les seuls dépositaires du pouvoir à la suite d'une relation verticale et à sens unique, imposée au peuple. Tout un chantier auquel il faut du courage politique, de la constance et une justice sociale.

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