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Le droit de préemption annulé, la règle 49/51 révisée et les importations SKD/CKD supprimées

Le grand virage économique

La LFC n’est pas toute la solution, mais dans l’esprit des membres du gouvernement et autres acteurs économique et sociaux, c’est le premier pas. Il y en aura d’autres, peut-être plus difficiles.

Le président de la République a réuni, avant-hier, un Conseil des ministres peu ordinaire au vu du contexte, des décisions et des orientations prises en ce qui concerne deux grands dossiers que sont l'éducation et l'économie, durement impactés par la pandémie du Covid-19. il convient de préciser à ce propos que la nature exceptionnelle du Conseil des ministre tient intimement de la crise sanitaire qui a sensiblement «chamboulé» toute l'activité de la République. C'est bien la crise sanitaire qui a retardé par deux fois l'étude de la loi de finances complémentaire (LFC), en raison de son impact terrible sur les prix du pétrole, principal ressource du pays. De fait, le budget de fonctionnement qui devait baisser de 30% s'est vu amputé de 50% au terme de la LFC. Mais à bien lire le communiqué de la présidence de la République, l'effet de la pandémie sur la gestion des finances du pays s'arrête là. Et pour cause, l'Exécutif a validé l'ensemble des mesures sociales décidées par le président de la République, à savoir le relèvement du Snmg et la défiscalisation des salaires de moins de 30 000 DA. Cette mesure qui peut étonner plus d'un, confirme en tout cas, la volonté du chef de l'Etat de ne pas changer la nature de la République qui, dit-il à maintes occasions, est fondamentalement sociale. Mais cette posture qui suppose une reconduction de pas mal de subventions, n'exclut visiblement pas, une détermination de changer les choses. Et c'est sur le plan strictement économique que les choses vont changer. Et pour cause, la LFC abandonne purement et simplement la règle 49/51 pour ne l'appliquer qu'à des projets stratégiques précis. Cela ouvre la voie aux investissements directs étrangers, sans aucune contrainte dans bon nombre de secteurs, hormis certainement quelques exceptions. En plus de cette rupture avec la gestion de l'ère Bouteflika, la LFC redéfinit le concept de préemption en l'assouplissant, tout en gardant un oeil vigilant. Certains qualifieraient cette double décision de «virage à droite», mais l'Exécutif semble, lui, se baser sur des données de terrain, expliquant que ces décisions n'avaient pas apporté la plus-value qu'on attendait. Ce qui ne marche pas doit être abandonné, pourrait-on dire. Il y a également la très attendue fin de l'assemblage automobile, dans sa version CKD-SKD.
à travers ces ruptures nettes avec la gestion d'avant, le tour de vis opéré sur les dépenses publiques et les hausses consenties aux bas salaires, l'Exécutif donne le ton à ce que sera la gouvernance, tant sociale qu'économique, durant les huit prochains mois dans un contexte sanitaire tout à fait exceptionnel et qui a lourdement atteint la vie sociale et économique.
Les Algériens qui attendent avec une pointe d'impatience la décision de déconfinement savent parfaitement que le pays n'est pas au mieux de sa forme, bien au contraire. Et si la LFC ouvre une perspective, plutôt apaisante, pour la société, à travers le maintien de l'ensemble du dispositif de soutien à la consommation et surtout à l'habitat, elle ne répond pas aux questions du chômage, des investissements publics et privés et surtout de la date effective de la relance des activités socio-économiques.
Reportée pour cause de crise sanitaire, la loi de finances complémentaire fixe les priorités, déblaye le terrain et donne le signal d'une nouvelle ère en termes de gouvernance, laquelle devra se hisser à la hauteur d'une étape qui ne laisse aucune marge.
Les ministres et autres décideurs économiques publics et privés devront réussir du premier coup. La situation qui prévaut à l'échelle de la planète et dans le pays ôte le filet de sécurité sur lequel comptaient les précédents gouvernements.
On aura compris toute la difficulté de la mission de l'Exécutif qui, à travers cette loi de finances complémentaire, met effectivement les pieds à l'étrier dans des conditions inimaginables, il y a à peine trois mois. En plus de cette charge, qui n'a pas son précédent dans l'histoire du pays, l'Exécutif est appelé à conduire un immense chantier politique qui a impérativement besoin d'un maximum de paix sociale pour pouvoir aboutir sereinement. Le débat et le référendum sur la nouvelle Constitution constituent l'autre promesse solennelle du président de la République. Cela pour dire que l'Exécutif conduit par Tebboune écrit une nouvelle page inédite de l'histoire de l'Algérie indépendante. Les Algériens qui ne sont pas sans reconnaître la complexité du moment, comprendront-ils la nécessité d'une transition économique et sociale avec son lot de chômage, d'inflation et certainement une baisse du pouvoir d'achat? C'est ce que prévoient tous les experts économiques aux peuples de la planète. La LFC n'est pas toute la solution, mais dans l'esprit des membres du gouvernement et autres acteurs économiques et sociaux, c'est le premier pas. Il y en aura d'autres, peut-être plus difficiles.

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